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Un Klimt record à 236,3 millions de dollars a illuminé la première soirée de ventes de Sotheby’s au Breuer Building

La session, qui a totalisé 706 millions de dollars, a été marquée par une vente en gants blancs des 24 lots issus de la collection du défunt héritier de l’empire des cosmétiques Leonard Lauder.

Carlie Porterfield
19 novembre 2025
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Le commissaire-priseur de Sotheby’s, Oliver Barker, s’apprête à vendre Bildnis Elisabeth Lederer (Portrait d’Elisabeth Lederer, 1914-1916) de Gustav Klimt pour un prix marteau de 205 millions de dollars. Courtesy Sotheby’s

Le commissaire-priseur de Sotheby’s, Oliver Barker, s’apprête à vendre Bildnis Elisabeth Lederer (Portrait d’Elisabeth Lederer, 1914-1916) de Gustav Klimt pour un prix marteau de 205 millions de dollars. Courtesy Sotheby’s

Les premières ventes du soir organisées par Sotheby’s dans son nouveau siège new-yorkais – l’ancien Whitney Museum of American Art conçu par Marcel Breuer – ont atteint un total de 706 millions de dollars (environ 650 millions d’euros) mardi 18 novembre au soir. Ce résultat se situait au milieu de l’estimation d’avant la vente, qui oscillait entre 522,8 millions et 680,7 millions de dollars (estimations calculées hors frais). Il s’agit du montant le plus élevé jamais enregistré par Sotheby’s au cours d’une seule soirée de ventes.

La majeure partie de ce total provient de la vente en « gants blancs » de la collection du défunt milliardaire Leonard Lauder, qui a généré 527,4 millions de dollars (environ 485 millions d’euros). Plus de la moitié de ce montant a été apportée par un seul lot : un portrait en pied de Gustav Klimt devenu, après une bataille d’enchères spectaculaire, la deuxième œuvre la plus chère jamais vendue aux enchères.

La vente « The Now » et d’art contemporain qui a suivi a rapporté 178,5 millions de dollars (environ 164,2 millions d’euros) pour 44 lots, dont seulement deux sont restés invendus, dans une salle comble sur Madison Avenue.

La vente Lauder a débuté sur un tempo soutenu avec le premier des deux mobiles d’Alexander Calder. Une œuvre sans titre datant de 1953 environ a rapidement dépassé son estimation de 200 000 à 300 000 dollars pour atteindre 889 000 dollars avec les frais (environ 818 000 euros) après trois minutes et demie d’enchères intenses. Le mobile suivant, Four White on Little Red (1959), a été adjugé 660 400 dollars avec les frais (environ 608 000 euros).

Le lot qui a suivi, Trois personnages (1971), une œuvre sur papier de Pablo Picasso, a été vendu 1 million de dollars avec les frais (environ 920 000 euros), soit au niveau de son estimation haute. La pièce avait rejoint la collection de Leonard Lauder en 1993, lorsqu’il l’avait reçue en cadeau de sa mère, la fondatrice de la marque de cosmétiques Estée Lauder.

Le premier des cinq bronzes de Henri Matisse provenant de la collection Lauder, La Serpentine (1951), a été l’un des premiers lots de la soirée à provoquer une véritable bataille entre enchérisseurs. Les enchères l’ont finalement porté bien au-delà de son estimation haute, jusqu’à 16,7 millions de dollars avec les frais (environ 15,4 millions d’euros). De son côté, Sankthansnatt (Nuit de la Saint-Jean) (vers 1901-1903) d’Edvard Munch a suscité un intérêt tout aussi soutenu. L’œuvre s’est finalement vendue à son estimation haute pour 35,1 millions de dollars avec les frais (environ 32,3 millions d’euros).

Le Portrait d’Elisabeth Lederer (1914-1916) de Gustav Klimt a été proposé sur une estimation sur demande d’environ 150 millions de dollars (estimations indiquées hors frais) et a finalement été adjugé 205 millions de dollars au marteau, soit 236,3 millions de dollars frais inclus. Courtesy Sotheby’s

Pièce maîtresse de la vente – et, à en juger par les estimations, de toute la saison new-yorkaise – le Bildnis Elisabeth Lederer (Portrait d’Elisabeth Lederer) (1914-1916) de Gustav Klimt, présenté pour la première fois aux enchères, s’est envolé à 236,3 millions de dollars avec les frais (environ 217,4 millions d’euros). Avec ce résultat, le tableau devient la deuxième œuvre la plus chère jamais vendue aux enchères, dépassant les 195 millions de dollars atteints par Shot Sage Blue Marilyn (1964) d’Andy Warhol chez Christie’s New York en 2022. Le Portrait d’Elisabeth Lederer établit aussi un record absolu pour Sotheby’s, ainsi qu’un nouveau record mondial pour Klimt, reléguant au second rang Dame mit Fächer (Dame à l’éventail) (1917), adjugée 85,3 millions de livres sterling (frais inclus) à Londres en 2023 [Le record toutes catégories reste le Salvator Mundi, attribué à Léonard de Vinci, vendu 450,3 millions de dollars chez Christie’s en 2017]. Après près de vingt minutes d’enchères, ponctuées de palier allant parfois jusqu’à 5 millions de dollars et relancées à maintes reprises après les annonces du commissaire-priseur Oliver Barker qu’il allait adjuger, le portrait a finalement été remporté par un enchérisseur au téléphone avec Julian Dawes, vice-président de Sotheby’s et responsable du département Impressionniste et Moderne. La salle comble du nouveau siège de Sotheby’s a applaudi lorsque le client de Julian Dawes a finalement triomphé de quatre autres enchérisseurs au téléphone et d’une dernière candidate assise aux premiers rangs.

Ce tableau phare a été suivi de deux études sur papier de Klimt, adjugées respectivement 520 700 dollars avec les frais (environ 479 000 euros) et 482 600 dollars (environ 444 000 euros). Autre moment fort de la soirée : le paysage Blumenwiese (Prairie fleurie), peint en 1908, qui a atteint 86 millions de dollars avec les frais (environ 79,1 millions d’euros). De son côté, Waldabhang bei Unterach am Attersee (Versant boisé à Unterach sur l’Attersee, 1916) s’est vendu 68,3 millions de dollars avec les frais (environ 62,8 millions d’euros).

Agnes Martin, The Garden, 1964. Courtesy Sotheby's

Parmi les œuvres plus discrètes issues de la collection Lauder, l’un des grands triomphes de la soirée fut sans doute The Garden (1964) d’Agnes Martin. Le tableau, pastoral et d’une grande retenue, s’est approché de son estimation haute de 15 millions de dollars pour finalement atteindre 17,6 millions de dollars avec les frais (16,2 millions d’euros), établissant un nouveau record aux enchères pour l’artiste.

Avec un total au marteau de 456,2 millions de dollars, la vente Lauder a ainsi dépassé les attentes de Sotheby’s – qui envisageait un montant supérieur à 400 millions – apportant une note d’optimisme dans une conjoncture pourtant difficile pour les maisons de ventes.

L’intensité des enchères sur les lots de la collection Lauder a conduit cette vente à durer 45 minutes de plus que prévu, repoussant le début de la session suivante consacrée à The Now et à l’art contemporain. Mais l’auctioneer Phyllis Kao, vive et enjouée, a su insuffler un rythme efficace à cette seconde moitié de soirée.

Le lot phare de cette vente venant de plusieurs propriétaires a été Crowns (Peso Neto) (1981) de Jean-Michel Basquiat, adjugé 48,3 millions de dollars avec les frais (environ 44,4 millions d’euros), dans la fourchette de son estimation de 35 à 45 millions. Un nouveau record sur le second marché a également été établi pour Cecily Brown : son tableau High Society(1997-1998) a suscité les enchères de six amateurs, portant son prix à 9,8 millions de dollars (environ 9 millions d’euros). De son côté, thicket de Yu Nishimura s’est envolé à 711 200 dollars avec les frais (environ 654 000 euros) – soit plus de quatre fois son estimation haute – établissant lui aussi un record pour le Japonais. D’autres artistes ont vu leurs records personnels progresser au cours de cette soirée The Now et art contemporain, notamment Jess, Noah Davis, Antonio Obá et Robert Alice.

America (2016) de Maurizio Cattelan était proposée sur une estimation de 9,9 millions de dollars, calculée en fonction de son poids en or. Courtesy Sotheby’s

Le lot qui avait suscité le plus de commentaires et d’attentes dans la seconde partie de soirée était America (2016) de Maurizio Cattelan, largement considéré comme ayant été confié par Steve Cohen, administrateur du Museum of Modern Art et milliardaire propriétaire des New York Mets. Sotheby’s avait fixé l’estimation de ces toilettes en or 18 carats, parfaitement fonctionnelles, à un peu plus de 9,9 millions de dollars, un montant calculé d’après la seule valeur de l’or qu’elles contiennent, au cours enregistré à 17h ce mardi-là. Mais au moment où le lot a été présenté, la salle semblait s’être vidée de son énergie : l’œuvre a fait face à un public d’enchérisseurs manifestement à court d’enthousiasme. America n’a suscité qu’une seule enchère, placée par un client au téléphone avec Cassandra Hatton, vice-présidente de Sotheby’s en charge des sciences et de l’histoire naturelle. L’œuvre a été adjugée 12,1 millions de dollars avec les frais (environ 11,1 millions d’euros), pour un prix au marteau de 10 millions de dollars. À l’issue de la vente, Sotheby’s s’est contenté d’un communiqué énigmatique indiquant que la pièce avait été « acquise par une célèbre marque américaine », sans davantage de précisions – un porte-parole refusant d’en dire plus. Ce résultat reste en deçà du record de Maurizio Cattelan aux enchères, établi à 17,2 millions de dollars en 2016 chez Christie’s New York pour Him (2001), une sculpture représentant Adolf Hitler agenouillé sous les traits d’un enfant. Sotheby’s a précisé que cette version d’America est la seule encore existante. Une autre édition avait été installée dans les toilettes du Guggenheim Museum à New York, où elle avait attiré plus de 100 000 utilisateurs au cours de son année d’exposition. Prêtée ensuite au Blenheim Palace, au Royaume-Uni, en 2019, elle fut dérobée seulement deux jours après son installation. Deux hommes ont été condamnés dans cette affaire plus tôt cette année, et les enquêteurs pensent que les toilettes en or ont été fondues puis détruites.

La vente The Now et d’art contemporain a totalisé 178,5 millions de dollars (environ 164,2 millions d’euros), un montant conforme aux attentes de Sotheby’s mais situé proche de l’estimation basse (est. de 143,6 à 198,2 millions de dollars). Ce résultat plus mesuré s’explique en partie par les deux seuls lots demeurés invendus : de grandes peintures de Kerry James Marshall et Barkley Hendricks, toutes deux très attendues et annoncées respectivement entre 10 et 15 millions de dollars et entre 9 et 12 millions de dollars. Même sans elles, cette seconde moitié de la vente fait mieux que l’édition équivalente de novembre 2024, qui, malgré un nouveau coup d’éclat signé Cattelan, n’avait totalisé que 112 millions de dollars frais inclus.

Cette première grande soirée à 706 millions de dollars de Sotheby’s dans son nouveau siège du Breuer Building est intervenue au lendemain du lancement, par Christie’s, de sa propre session de ventes new-yorkaises. La vente en deux volets de la maison rivale avait généré 690 millions de dollars frais compris (634,8 millions d’euros).

Ce mercredi 19 novembre, le relais doit être pris par Phillips, dont la vente du soir comprendra de l’art moderne, de l’art contemporain et des spécimens scientifiques – parmi lesquels un jeune tricératops surnommé « Cera ».

Les enchères reviendront ensuite chez Christie’s pour la vente du soir d’art d’après-guerre et contemporain, qui inclura plusieurs lots importants issus de la succession des collectionneurs Stefan Edlis et Gael Neeson. Enfin, Sotheby’s clôturera ce cycle de grandes ventes

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