Vous ouvrez votre première galerie en Italie. Qu’est-ce qui vous a conduit à franchir ce pas et à vous installer ici ?
J’ai toujours rêvé de créer la galerie européenne par excellence. Avec nos solides implantations à Salzbourg, à Paris – depuis plus de trente ans –, et à Londres, il ne manquait plus que l’Italie pour compléter cet ensemble. Ces dernières décennies, nous avons d’ailleurs été très présents dans le pays : il n’y a pas eu une seule Biennale de Venise sans que nous y participions, que ce soit en représentant un artiste de l’exposition internationale ou d’un pavillon national, ou en organisant une exposition majeure dans un musée vénitien. En regardant l’histoire de la galerie et celle de nos artistes, les projets que nous avons menés à travers l’Italie – de Bolzano, à la frontière autrichienne, jusqu’à Palerme, en Sicile – témoignent de ce lien profond. Le dernier grand projet à Palerme, par exemple, a été réalisé avec Adrian Ghenie, qui y a conçu deux remarquables peintures pour deux chapelles. L’Italie est donc un pays que nous connaissons bien, que nos artistes aiment profondément. Et j’ai toujours eu la conviction que, pour qu’une galerie soit vraiment européenne, elle devait avoir une présence en Italie. Nous avons étudié plusieurs options – Naples, Rome, Florence, Venise – mais, à la fin, Milan s’est imposé comme une évidence. Non pas pour des raisons économiques, mais parce que c’est ici que bat le cœur de la création.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, c’est dans la région de Milan et de Turin que s’est développée la scène artistique la plus dynamique : la naissance de l’Arte Povera, les figures majeures, de Lucio Fontana à Maurizio Cattelan, la vitalité de ses académies. Milan a toujours incarné un foyer d’expérimentation et d’avant-garde, et c’est là que le mouvement italien de l’art contemporain a véritablement pris racine. Au fond, le choix de Milan s’est imposé de lui-même : c’était une évidence.
Peu de grandes galeries internationales sont pourtant installées en Italie…
Oui, c’est vrai. Mais parfois, il faut savoir être le premier. Nous avons ouvert très tôt à Séoul, bien avant que la scène internationale ne s’y développe, et aujourd’hui, beaucoup de nos confrères s’y implantent à leur tour. Il y a dix ans, lorsque je réfléchissais à l’Asie, tout le monde ne jurait que par Hong Kong. Pour ma part, j’étais convaincu que Séoul avait un potentiel exceptionnel – à l’époque, c’était une intuition à contre-courant, et désormais, c’est devenu un centre artistique majeur. Je ne prétends pas que Milan deviendra le plus grand pôle artistique du monde, mais je crois profondément à son potentiel. Et je ne serais pas surpris que d’autres grandes galeries choisissent bientôt de s’y installer. Nous avons pris cette décision bien avant l’arrivée récente de capitaux et de fortunes à Milan – un phénomène qui s’est accéléré depuis un an, après la victoire du Labour au Royaume-Uni, poussant de nombreux contribuables fortunés à s’expatrier. Mais ce n’est pas pour cela que je suis venu. Suivre la richesse ne m’inspire pas. Ce qui m’intéresse, c’est la scène artistique, pas la finance. L’Italie reste un marché limité, certes, mais plein de promesses. Et surtout, ce qui compte, c’est l’inspiration que ce lieu offre aux artistes.
Quand j’ai commencé à évoquer une ouverture en Italie, nos artistes ont immédiatement réagi avec enthousiasme. Ceux qui sont déjà venus découvrir l’espace – et ils sont nombreux – ont tous été séduits. Ils se sentent stimulés, inspirés, prêts à créer ici des œuvres singulières. Et c’est précisément pour cela que l’on ouvre une galerie : pour donner aux artistes un lieu où ils peuvent exprimer le meilleur d’eux-mêmes. Mais pour moi, ce sont les artistes qui montrent la voie : s’ils ne suivent pas, si le lieu ne les inspire pas, il n’y a pas de raison d’y être. Milan a tout : le potentiel, l’énergie, l’aura – et désormais, notre espace.

Vue de l’exposition « Georg Baselitz and Lucio Fontana. L'aurore viene » à la Galerie Thaddaeus Ropac Milan. Photo Roberto Marossi. Courtesy Thaddaeus Ropac gallery, London · Paris · Salzburg · Milan · Seoul.
Comment justement avez-vous choisi cet espace ?
C’est une petite galerie – la plus petite de nos sept espaces – mais elle possède une aura unique, et c’est exactement ce que nous recherchions. Dès le départ, je savais très clairement ce que je voulais. J’ai commencé à chercher il y a deux ans, très discrètement, en visitant de nombreux lieux à Milan. Et puis, le jour où je suis entré ici, j’ai tout de suite su : « C’est ici. » Ce lieu a quelque chose d’intime, presque de domestique. Ce bâtiment, avec son magnifique piano nobile et ses pièces en enfilade, dégage une atmosphère très particulière. Nichée dans la cour intérieure de l’extraordinaire Palazzo Belgioioso, l’espace offre à la fois le calme, la lumière et l’inspiration – exactement ce que nous voulions transmettre. Et la réaction de nos artistes, venus pour l’inauguration, m’a conforté dans ce choix : ils ont tous été séduits par le lieu, par sa dimension humaine et son charme intemporel.
Vous arrivez au moment où la TVA sur les œuvres d’art a baissé en Italie, passant de 22 % à 5,5 %. Le timing est donc particulièrement bon.
Parfois, la chance joue un rôle plus grand que n’importe quelle planification : ni l’arrivée des exilés fiscaux ni la réduction de la TVA n’avaient été anticipées – nous aurions ouvert la galerie de toute façon. Mais c’est un véritable coup de chance, deux cadeaux inespérés. Le plus important, c’est évidemment la baisse du taux de TVA, car il aurait été très difficile de travailler ici avec une TVA à 22 %. C’est donc une excellente nouvelle. Et encore une fois, nous n’en avions aucune certitude. Je savais qu’il existait une dynamique en faveur de cette mesure, et je pressentais qu’elle aboutirait. Nous avons ouvert la galerie en septembre, et le 1er septembre, le taux de TVA a été réduit. C’est ce qu’on appelle avoir de la chance.
Comment avez-vous choisi cette première exposition, ce dialogue entre Georg Baselitz et Lucio Fontana ?
Nous inaugurons la galerie avec deux expositions conçues chacune sur le mode du dialogue, entre deux hommes d’abord, entre deux femmes ensuite, un choix symbolique pour marquer un équilibre dès l’ouverture. Nous voulions commencer par des artistes qui font véritablement partie de l’ADN de la galerie, avec lesquels nous travaillons depuis des décennies et entretenons une relation de confiance, puisqu’ils nous confient leurs œuvres les plus abouties. Et il nous paraissait tout aussi essentiel d’ancrer ce lancement dans un dialogue avec l’Italie : il ne s’agissait pas d’imposer un programme, mais d’établir un dialogue entre nos artistes et la scène italienne.
L’exposition « Baselitz-Fontana » est un projet que je rêvais de réaliser depuis longtemps. En 2019, nous avions organisé à Paris une exposition où Georg Baselitz faisait déjà explicitement référence à Lucio Fontana. Au cours de cette période, j’ai eu de nombreuses discussions avec lui sur Fontana et j’ai compris à quel point il se sentait lié à son œuvre. Depuis ce moment, je savais que je voulais mettre ces deux artistes en dialogue. J’en avais d’ailleurs parlé à l’époque à un directeur de musée, qui m’avait répondu : « Non, non, il n’y a aucun lien entre eux. » Pourtant, plusieurs directeurs et conservateurs présents au vernissage m’ont dit combien cette mise en regard paraissait évidente, tout en s’étonnant que personne ne l’ait jamais tentée auparavant.
Nous souhaitions donc exposer d’un côté un artiste emblématique de la galerie, et Baselitz l’est indéniablement, et de l’autre une figure italienne majeure : Fontana s’est imposé naturellement.
La seconde exposition, qui accompagne l’ouverture, est consacrée à VALIE EXPORT, autre artiste fondamentale pour la galerie. Nous avons présenté de nombreuses expositions de son travail au fil des années. C’est une figure pionnière du féminisme, non seulement en Autriche, mais aussi à l’échelle européenne. Il était donc évident de lui offrir une place dès le débit de notre programmation ici. Là encore, nous voulions créer un écho avec l’Italie, et l’idée de présenter le travail de Ketty La Rocca s’est imposée.
Quand j’ai évoqué ce projet avec VALIE EXPORT, elle m’a confié qu’elles ne s’étaient jamais rencontrées, mais qu’elle connaissait parfaitement son œuvre et ressentait une affinité intellectuelle et artistique très forte. Ketty La Rocca fut une figure majeure des années 1970, disparue trop tôt, et encore trop peu reconnue à l’international. Il m’a semblé essentiel de lui donner une visibilité nouvelle, et de permettre à notre public international de découvrir cette artiste italienne aussi importante que méconnue.
Ainsi, nous avons choisi d’ouvrir notre programme avec deux dialogues croisés : deux artistes hommes, deux artistes femmes, deux figures historiques italiennes et deux artistes intimement liés à l’histoire de la galerie. C’est une manière de poser dès l’ouverture les bases d’un dialogue équilibré, vivant et profondément européen.
C’est un programme très exigeant pour cette ouverture, d’autant que toutes les œuvres ne sont pas à vendre.
Oui. Nous avions déjà présenté une exposition de Medardo Rosso [à Londres en 2017-2018], un autre artiste italien remarquable : une seule sculpture était à vendre, et elle a été acquise par le Museum of Modern Art de New York. Nous avons également montré Marcel Duchamp. Lorsque j’ai discuté de ce projet avec l’équipe ici, j’ai insisté sur un point : ne pas penser en termes commerciaux, mais concevoir la meilleure exposition possible. Il y a donc de nombreux prêts dans cette présentation, qui s’est construite sans aucune logique marchande.

Vue de l’exposition « Georg Baselitz and Lucio Fontana. L'aurore viene » à la Galerie Thaddaeus Ropac Milan. Photo Roberto Marossi. Courtesy Thaddaeus Ropac gallery, London · Paris · Salzburg · Milan · Seoul.
Vous disiez que de nombreux artistes de la galerie étaient enthousiastes à l’idée de cette implantation à Milan. Envisagez-vous également de collaborer avec des artistes vivant en Italie pour les intégrer à votre programme international ?
Oui, absolument. Nous ne choisissons jamais un artiste pour un seul lieu. Dès que nous engageons une collaboration, cela implique qu’il soit exposé dans l’ensemble de nos sept galeries. Nous avons appliqué cette approche avec succès il y a une dizaine d’années, lorsque nous avons ouvert à Londres : nous nous sommes alors tournés vers la jeune scène locale et avons commencé à travailler avec plusieurs artistes prometteurs, tels qu’Oliver Beer, Rachel Jones, Mandy El-Sayegh, Megan Rooney ou encore Álvaro Barrington, à qui nous avons tous offert leur toute première exposition à Londres.
Nous avons fait de même à Séoul, en nous intéressant à la scène coréenne émergente. Nous avons notamment commencé à collaborer avec Heemin Chung, une très jeune artiste dont la carrière s’envole aujourd’hui : nous lui avons offert le créneau phare de notre galerie de Londres l’an dernier. Nous présentons actuellement Lee Kang So à Paris.
Nous souhaitons adopter la même démarche ici. Explorer la scène italienne, rencontrer ses artistes, et en intégrer certains à notre programme international fait partie intégrante de notre projet. Nous annoncerons très prochainement d’autres artistes italiens qui rejoindront officiellement la galerie.
Vous soulignez que la galerie est européenne, mais vous avez ouvert en Asie. Envisagez-vous désormais une implantation aux États-Unis ou ailleurs sur le continent américain ?
Pas vraiment, non. Bien sûr, c’est une évidence : les États-Unis représentent le plus grand marché de l’art au monde, et nous collaborons déjà avec d’excellents artistes et successions d’artistes américains. Mais ouvrir une galerie en Amérique signifie avant tout ouvrir à New York – il n’y a pas d’autre option crédible. Et New York n’est pas une ville où l’on peut diriger une galerie à distance.
S’implanter là-bas impliquerait de s’y installer pleinement, d’en faire le centre absolu de nos activités. Je suis persuadé que nous pourrions y réussir, mais je n’ai jamais eu le désir de m’y établir. Je vis à Paris, et l’Europe reste le cœur de notre engagement et de notre énergie.
Je pense que c’est la différence fondamentale : on peut ouvrir une galerie à Séoul ou à Milan sans y résider, mais à New York, c’est impossible si l’on n’y consacre pas toute son attention. Et c’est un prix trop élevé, que je n’ai jamais été prêt à payer.
Vous vivez à Paris. Depuis votre arrivée dans les années 1990, la scène artistique a profondément évolué dans la capitale. Comment avez-vous perçu cette transformation ?
Il m’a toujours paru étonnant que Paris ait pu sembler en marge de la scène internationale de l’art contemporain il y a une vingtaine d’années. Toute l’énergie se concentrait alors à Londres, qui paraissait être la capitale européenne de la création, avant que le mouvement ne se déplace vers Berlin. Et pourtant, Paris a été, tout au long du XXᵉ siècle et jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le grand foyer mondial de la création artistique. La ville abrite des institutions muséales parmi les plus prestigieuses et organise des expositions d’une qualité exceptionnelle. Il était donc inévitable qu’un jour le mouvement s’inverse et que Paris retrouve sa place naturelle. Je suis très heureux d’avoir vu ce retour s’accomplir – sans être surpris pour autant, car j’ai toujours cru que cela arriverait. Ce qui me réjouit aujourd’hui, c’est l’ampleur du renouveau et la manière dont Paris s’est imposé à nouveau comme le centre névralgique de l’art contemporain en Europe.

Vue de l’exposition « Yan Pei-Ming. Eye to Eye», Thaddaeus Ropac Paris Pantin. Courtesy Thaddaeus Ropac gallery, London · Paris · Salzburg · Milan · Seoul. Photo Clérin-Morin. © Yan Pei-Ming, ADAGP, Paris, 2025.
Vous avez aussi été l’un des premiers à ouvrir dans le Grand Paris, à Pantin. Aujourd’hui, vous y présentez une exposition de Yan Pei-Ming. Que représente pour vous ce lieu, en dehors du centre de Paris ?
Nous avons ouvert à Pantin en 2012, mais j’ai acheté le lieu dès 2010. Lorsque j’ai trouvé cet espace exceptionnel et que j’en ai parlé à certains de nos collectionneurs parisiens, ils m’ont répondu : « Nous n’irons jamais à Pantin. C’est dangereux, vous êtes fou. » Beaucoup ont essayé de me dissuader – les réactions étaient négatives. Mais j’étais convaincu qu’il ne s’agissait que d’une question de temps. Il y avait une logique urbaine et culturelle : un jour, Pantin ferait naturellement partie de Paris. Je pensais à ce qui s’était passé à Brooklyn, où l’on sentait la même énergie, la même possibilité de transformation. Pantin avait, selon moi, ce potentiel-là. Et j’aurais pu me tromper : si j’avais choisi un autre lieu, comme Montreuil, l’effet n’aurait sans doute pas été le même. Mais Pantin s’est imposé comme le bon choix, et le succès a été immédiat. Les mêmes collectionneurs qui refusaient d’y venir sont aujourd’hui nos visiteurs les plus fidèles : ils ne manquent aucune exposition.
Pantin a été un succès constant. Nous avons construit ce lieu avec exigence, sans jamais baisser le niveau. Et en quinze ans, j’ai vu le quartier se métamorphoser : Pantin est devenu un véritable espace urbain. Des familles s’y installent, des artistes y vivent et y travaillent. La semaine dernière encore, un hôtel haut de gamme a ouvert à proximité – j’y suis allé, et j’avais l’impression d’être à New York. Pantin était au départ un pari audacieux, mais j’y ai cru profondément, car le lieu lui-même était inspirant. Et, encore une fois, ce sont les artistes qui m’ont conforté dans cette conviction. Quand j’ai acheté ces cinq bâtiments à l’abandon, j’ai appelé Anselm Kiefer et je lui ai dit : « Je fais quelque chose de fou, viens voir. » Nous étions là, dans les ruines, sous la pluie, parapluies à la main, et il m’a dit : « Tu es fou… mais c’est fantastique. Et je te ferai la meilleure exposition. »
Ce sont les artistes – Anselm Kiefer, Georg Baselitz, Antony Gormley et aujourd’hui Yan Pei-Ming – qui m’encouragent à oser. Ce sont eux, en réalité, qui donnent la direction à la galerie.
La semaine prochaine se déroulera Art Basel Paris. L’arrivée de cette foire a t-elle changé la donne ?
Le changement a commencé bien avant l’arrivée d’Art Basel. À mon sens, c’est le Brexit qui a véritablement rebattu les cartes. Il a fait perdre à Londres une partie de son attractivité sur le marché de l’art, et Paris s’est imposé naturellement comme la nouvelle évidence.
L’arrivée d’Art Basel a certes renforcé cette dynamique, mais ce n’est pas elle qui en est à l’origine. On ne peut pas résumer cette transformation à une foire. Ce qui a profondément modifié le paysage parisien, ce sont les institutions : l’ouverture de la Fondation Louis-Vuitton, de la Bourse de Commerce - Pinault Collection, et bientôt celle du nouveau bâtiment de la Fondation Cartier pour l’art contemporain, la semaine prochaine. Ce sont ces trois grandes fondations privées, parmi les plus importantes d’Europe, qui ont réellement transformé Paris – bien plus qu’une foire ne pourrait le faire.
Que présenterez-vous sur votre stand au Grand Palais ?
Nous proposerons une sélection emblématique de notre programme, avec un accent particulier mis sur les œuvres historiques. À Art Basel Paris, nous montrerons de pièces plus anciennes que celles que nous présentons à Frieze Londres, où l’accent est mis sur la création la plus contemporaine. Art Basel Paris, c’est aussi la place de l’histoire de l’art contemporain, et nous souhaitons le refléter à travers des œuvres des années 1960, 1970 et 1980, aux côtés de créations plus récentes. Nous venons d’inaugurer à la galerie de Paris une exposition consacrée à Robert Rauschenberg, dont nous représentons la fondation et la succession, ainsi que celle de Yan Pei-Ming, visible à Pantin tout au long de l’automne.
Nous avons de grandes attentes pour cette édition d’Art Basel Paris : l’enthousiasme est palpable, tout le monde sera présent, et la foire s’annonce particulièrement stimulante.
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« Georg Baselitz & Lucio Fontana. L’aurora viene », du 20 septembre au 9 décembre 2025, Galerie Thaddaeus Ropac, Piazza Belgioioso 2, Milan, Italie
« Yan Pei-Ming, Eye to Eye », du 13 septembre au 20 décembre 2025, Galerie Thaddaeus Ropac, 69 avenue du Général Leclerc, 93500 Pantin
