Ce jeudi 27 novembre 2025, le Centre national des arts plastiques (Cnap) a présenté à la Drawing Factory II, au 61 rue de Richelieu à Paris, le programme « Artothèques en ruralités ». L’heure était à un bilan d’étape pour ce projet annoncé en janvier dernier, et qui vise à soutenir les artothèques. Le programme, doté d’un budget de 4 millions d’euros, s’inscrit dans le cadre du Plan culture et ruralité initié par le ministère de la Culture.
Implantées dans divers lieux – bibliothèques, FRAC, associations ou centre d’art –, les artothèques remontent aux années 1980. Grâce à ces dispositifs de conservation et de diffusion de l’art contemporain, tout un chacun peut emprunter une œuvre d’art. Soit « permettre à tous, où qu’ils vivent, de profiter de la richesse de notre création contemporaine », selon le Cnap. Que ce soit en France métropolitaine ou en outre-mer, ces lieux servent à rendre l’art plus accessible, dans des territoires parfois reculés où la culture est par ailleurs difficilement accessible. Les artothèques permettent de « franchir les frontières sociales et géographiques » et d’éviter que les œuvres « restent dans quelques lieux restreints », a souligné la ministre de la Culture, Rachida Dati, lors de la présentation du programme ce jeudi 27 novembre.
Dans le cadre de cette initiative, le Cnap a lancé en mars 2025 un appel à projet, qui a recueilli quelque 110 candidatures. Cinquante projets ont été retenus dans 48 départements, soit 15 régions couvertes, de l’Auvergne-Rhône-Alpes à la Guyane, de la Bretagne à la Réunion.
Parmi ces projets, 15 vont permettre l’ouverture de nouvelles artothèques. Ainsi, le FRAC Bretagne sera soutenu dans la création d’une artothèque mobile, qui vise à faire voyager les œuvres dans la région afin d’atteindre des zones rurales. Le conseil régional de la Guadeloupe, quant à lui, recevra un financement pour la création d’une artothèque à Basse-Terre. Enfin, la Maison de la Photographie Guyane-Amazonie (MAZ) sera aidée dans le lancement d’un « bibliobus », afin de faire circuler les œuvres de sa collection dans les communes rurales de la Guyane.
Béatrice Salmon, directrice du Cnap, a évoqué avec soulagement ce nouveau programme, qui bénéficie d’un « soutien essentiel au moment où l’existence même [du Cnap] est remise en cause ». La Cour des comptes vient en effet de préconiser le démantèlement de l’établissement. Une fermeture qui, comme l’a confirmé Rachida Dati ce 27 novembre, n’aura pas lieu. La ministre a insisté au contraire sur la volonté de « pérenniser et préserver » cette structure, une façon de calmer les polémiques.
