Comment mieux soutenir la scène française de l’art contemporain ? Cette question peine, décennie après décennie, à trouver une réponse convaincante. Cet enjeu semble même parfois totalement échappé aux directeurs de nos grands musées, publics comme privés. Ainsi, en cette semaine de l’art à Paris qui vient de s’achever, difficile dans la programmation foisonnante des expositions de trouver des représentants de l’Hexagone, à part les nommés du prix Marcel-Duchamp au musée d’Art moderne de Paris, ou alors il faut se tourner vers les siècles passés, avec « David » au Louvre ou « Georges de La Tour » à Jacquemart-André ! Seule la Fondation Cartier pour l’art contemporain, dans sa manifestation inaugurale, a laissé une place décente à nombre de nos créateurs.
C’est pourtant cette même semaine que la ministre de la Culture a choisie pour annoncer son plan pour le renforcement de la scène française de l’art contemporain. Elle ne l’a pas fait par une grande conférence de presse, mais par la voie d’un simple communiqué…
Pour donner une nouvelle impulsion à la scène française, la ministre a suivi les préconisations que Martin Bethenod avait énoncées au mois de juillet dans son rapport. L’objectif est donc de s’appuyer sur l’existant en donnant de nouvelles missions ou en renforçant des actions déjà en cours. Le plan s’articule en trois points. Le premier concerne la politique d’acquisition, de commande artistique et de dépôt d’œuvres. Le Centre national des arts plastiques (Cnap) devra par exemple augmenter ses acquisitions d’artistes de la scène françaises qui devront représenter 80 % des achats contre 60 % aujourd’hui. Le Centre Pompidou devra adopter une politique similaire. Ce dernier devra aussi placer les célébrations de son 50e anniversaire sous le signe de la création hexagonale, une action qui s’inscrit dans le deuxième volet du plan que s’intitule « mieux promouvoir la scène française en France et à l’internationale ». Comme l’avait énoncé Martin Bethenod, « le Palais de Tokyo sera chargé d’examiner la possibilité d’organiser une grande manifestation internationale ». Enfin, le troisième volet entend renforcer l’aide aux galeries et les coopérations entre acteurs publics et privés. Ainsi, il est indiqué que le Cnap et l’Institut Français créeront un « parcours export » pour accompagner la scène française des arts visuels à l’international.
Enfin, la semaine dernière, divers syndicats, dont le Comité professionnel des galeries d’art, avaient dénoncé un amendement au projet de loi de finances visant à supprimer les avantages fiscaux pour les acquisitions d’œuvres d’art par les entreprises. Rachida Dait a réagi en déclarant que « le gouvernement port[ait], dans le projet de loi de finances pour 2026, une mesure de prorogation, pour une durée de trois ans, du dispositif de déduction fiscale en faveur de l’acquisition d’œuvres d’art par les entreprises ». Reste qu’elle devra être adoptée par le Parlement… À suivre.

