C’est un cercle qui ne ferme rien, mais qui ouvre. À Marseille, au creux du vent et sous la lumière oblique du Sud, le Cercle des Mécènes d’Art-o-rama s’est imposé comme un objet culturel singulier, mi-outil stratégique, mi-mystique méditerranéenne. Fondé dans l’élan du Salon international d’art contemporain Art-o-ra-ma, il est moins un club qu’un point de jonction : entre l’économie et l’art, entre l’entreprise et le geste poétique. Ici, le mécène n’est plus un bienfaiteur distant. Il devient passeur, presque alchimiste, d’un territoire artistique en pleine ébullition.
« Depuis sa création en 2022, le Cercle n’a cessé de se déployer lentement, à contre-temps du monde accéléré. Il propose une autre forme de mécénat, où l’on ne collectionne pas des œuvres, mais des intentions, des processus, des mondes », résume Danièle Fournier-Sicre, chargée de mécénat et coordinatrice du Cercles des Mécènes. « Ses membres, dirigeantes, architectes, entrepreneurs, investissent dans le lien et dans la création en devenir », poursuit-elle.
En soutenant artistes, commissaires, résidences et productions locales, le Cercle incarne un mécénat de l’éphémère, du doute fertile et de l’audace douce. « Sa matière première n’est pas le chiffre. C’est le lien », affirme Danièle Fournier-Sicre. Un lien entre les artistes et les entrepreneurs. Entre les collectionneurs et les cuisiniers. Entre les galeries et les journalistes. Entre ceux qui produisent des formes et ceux qui accueillent les idées. Un Cercle, donc, mais perméable, vivant, en expansion. Ainsi, de nombreuses et nouvelles voix l’ont rejoint. Des marques qui, à leur manière, incarnent l’art de vivre méditerranéen, dans sa diversité et sa puissance évocatrice : le traiteur Metsens, l’élégance d’Ultimate Provence, la silhouette urbaine du Mercure Marseille Canebière Vieux-Port, le design réédité de Kartell, la scène du Groupe Les Théâtres, les lignes de Gomet’, sans oublier Côte Magazine, Courtage du Sud Assurances ou encore l’agence de communication Sunmade. Autant d’identités, autant de regards posés sur la création contemporaine comme matière de dialogue.

Cercle des Mécènes au Domaine Ultimate Provence, 2025. © Tom Chauvin
Ce que le Cercle construit est immatériel mais fécond. Il accompagne les activités de Fræme, association organisatrice d’Art-o-rama et d’autres projets structurants, en jouant le rôle d’intermédiaire entre l’art et l’économie, entre le geste et le capital. « Il ne s’agit pas ici de mécénat publicitaire ou fiscal, mais de présence, de rencontre, de conversation prolongée entre mondes qui, souvent, ne se parlent pas », enchérit Danièle Fournier-Sicre. Et ces flux, justement, s’incarnent dans des moments très concrets, tissés avec soin à l’image de la soirée des vœux du Cercle qui se déroulait en janvier dernier au sein des nouveaux locaux du cabinet d’architecture Atelier 54 rue Paradis ou encore de la prochaine conférence sur « les clés de l’art contemporain : repères et perspectives » de Nina Rodrigues-Ely, directrice de l’Observatoire de l’art contemporain, organisée en octobre 2025. « C’est là toute la force du Cercle : déplacer l’art là où il n’a pas ses habitudes. Briser le formalisme. Ouvrir des brèches », conclut sa coordinatrice.
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Art-o-rama, du 29 au 31 août 2025, Friche La Belle de Mai, 41, rue Jobin, 13003 Marseille.
