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Entretien

Jérôme Pantalacci : « Art-o-rama est une bonne porte d'entrée pour les jeunes galeries »

Art-o-rama, rendez-vous incontournable des scènes émergentes et des jeunes galeries, revient à Marseille du 29 au 31 août 2025. Entretien avec son directeur à l’occasion de cette nouvelle édition.

Propos recueillis par Alexandre Crochet
26 août 2025
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Jérôme Pantalacci. Saywho et Saymika

Jérôme Pantalacci. Saywho et Saymika

Qu’est-ce qui distingue Art-o-rama des autres Salons ? Son ancrage méditerranéen ?

L’axe méditerranéen est bien sûr un atout pour nous et pour nos visiteurs. La côte française est très riche en programmation d’art contemporain, surtout pendant la période estivale. Nous avons noué de nombreux liens culturels et rayonnons à deux heures de voiture environ de Marseille, couvrant ainsi un territoire qui va de Sérignan à Menton. Nous avons la chance d’avoir beaucoup de fondations et d’institutions dans notre région qui figurent parmi les plus prestigieuses au monde, comme les fondations LUMA, Vincent van Gogh et Lee Ufan à Arles, la Villa Carmignac à Porquerolles, le Carré d’art à Nîmes, la Commanderie de Peyrassol et, plus loin, le Nouveau Musée National de Monaco, la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, pour n’en citer que quelques-uns. Par ailleurs, nous entretenons des liens étroits avec l’Italie et l’Espagne, qui se trouvent à quatre heures de voiture de Marseille, que ce soit avec des galeries, des institutions ou des collectionneurs. Et, bien entendu, sensibles à tous les pays du pourtour méditerranéen, nous avons déjà accueilli des enseignes de Grèce, de Chypre, de Turquie ou du Liban.

« NOUS SOMMES OUVERTS À TOUTES LES SCÈNES ETTOUS LES TERRITOIRES »

Une dizaine de galeries internationales rejoignent cette édition d’Art-o-rama, certaines en provenance d’Asie ou des États-Unis… Quel rôle joue le Salon pour ces jeunes enseignes ?

Si notre identité est fortement méditerranéenne et ancrée dans le sud de la France, nous sommes ouverts à toutes les scènes et tous les territoires. Bien sûr à l’Europe, du Nord et de l’Est. Nous avons ainsi encore une présence importante de galeries londoniennes, mais aussi des pays de l’Est, comme la Bulgarie, la Hongrie et la Roumanie. Plusieurs marchands viennent des États-Unis et, pour la première fois, nous accueillons une enseigne chinoise, Vacancy, établie à Shanghai.

Art-o-rama est une bonne porte d’entrée pour ces jeunes galeries sur les scènes française et européenne. Elles savent qu’en venant à Marseille, elles pourront rencontrer des collectionneurs, mais également nombre de professionnels et d’institutions. Le rôle de notre comité est par ailleurs primordial pour la promotion d’Art-o-rama dans ces pays. Haynes Riley, qui dirige Good Weather, une galerie basée à Chicago et à Little Rock, n’est pas pour rien quant à la participation des enseignes américaines. Tout comme les autres membres qui sont présents sur de nombreuses foires internationales.

La situation des jeunes galeries est tendue en ce moment. Avez-vous proposé des facilités de paiement ou des tarifs spéciaux ? Les candidatures ont-elles été moindres ?

Depuis 2023, tout le monde a noté, et dans tous les segments, un ralentissement global du marché. Nous l’avons remarqué à travers la baisse du nombre de candidatures en effet. Néanmoins, celles-ci restent largement suffisantes pour nous permettre une bonne sélection. Ce ralentissement a un impact sur les jeunes galeries. Nous avons toujours été soucieux de la charge financière qu’entraîne une participation à une foire et eu une politique tarifaire la plus abordable possible en conséquence. Nous avons gardé les mêmes prix depuis trois ans, malgré l’inflation. Nos stands sont probablement parmi les moins chers du marché : 3 500 euros pour les galeries de moins de sept ans, 4 000 euros pour les autres et 1 600 euros pour les éditeurs.

« BEAUCOUP DE DESIGNERS, JEUNES OU CONFIRMÉS, FRANÇAIS ET EUROPÉENS VIVENT À MARSEILLE »

Michael Madrigali, Sans titre, 2021. Courtesy l'artiste et MICKEY

Si la dimension internationale d’Art-o-rama est importante, le Salon n’en oublie pas pour autant son ancrage local et régional, en particulier dans le secteur Design ?

Nous avons mis en place une section Design il y a trois ans. Le design contemporain est un secteur extrêmement dynamique et les porosités sont nombreuses avec l’art. Il y a aussi beaucoup de designers, jeunes ou confirmés, français et européens qui vivent à Marseille, mais qui y montrent peu leur travail. Ses lieux s’ouvrent également, comme Substance, à la fois espace de production et de diffusion. C’est pourquoi nous avons décidé de proposer un focus design 100 % marseillais cette année. L’implication locale est au cœur du projet Art-o-rama. Et, bien que les premières années nous n’eussions pas d’exposants de la ville, nous sommes maintenant heureux de compter trois galeries locales qui ont un espace sur le salon : Double V, Sissi Club et Spiaggia Libera. Nous avons également trois éditeurs de Marseille : Atelier Vis-à-vis, Tchikebe et Salon du Salon. Et les parcours que nous menons dans la ville permettent aux visiteurs français et étrangers de découvrir toute la richesse du territoire.

Nous souhaitons appuyer la présence locale sur la section Design et accentuer la forme prospective ainsi que la présentation de prototypes. Notre intérêt va vers un Design résolument ultracontemporain. Notre but n’est pas d’être un salon de mobilier, mais de recherche sur les formes et la scène locale est très riche dans ce domaine.

Salon du Salon, Archive Banana Split (1980-1990).

Quel rôle jouent également les prix distribués à la foire pour soutenir cette scène locale et régionale ?

Nous présentons deux prix en direction des jeunes créateurs du territoire, tous deux en art et en design. D’une part, le Prix François Bret, initié par l’École des Beaux-Arts de Marseille. François Bret fut le directeur qui emmena l’École sur le campus de Luminy et qui créa ce qu’elle est actuellement, dans cette architecture remarquable du XXe siècle. Le prix récompense un diplômé en art et un en design. Leur travail est, entre autres, présenté sur le stand de l’École.
Et d’autre part le Prix Région Sud, Art et Design, pour lequel nous avons un accompagnement de la Région Sud-Provence-Alpes-Côte-d’Azur, ainsi que du Département des Bouches-du-Rhône pour la publication du catalogue de l’artiste invité. Dès la première édition, nous avons produit et présenté de jeunes artistes locaux aux côtés des galeries, dans le but d’initier des rencontres et des connexions. Au fil des années, nous avons affiné le mode de sélection et avons mis en place un fonctionnement qui implique les galeries et les amène à découvrir le travail des jeunes artistes et designers. Nous invitons des commissaires, un en art et un en design, à faire une sélection dont est issu ensuite un lauréat sélectionné par les exposants de chaque section. Le créateur choisi est ensuite invité l’année suivante à montrer une nouvelle production qui a été accompagnée et financée. De plus, pour la partie Art, l’artiste bénéficie de l’édition d’un catalogue et de deux mois de résidence à Moly-Sabata / Fondation Albert Gleizes.

Ces programmes ont pour but de montrer et d’accompagner le travail de ces jeunes artistes et designers dans un contexte commercial et professionnel, ce qui existe très peu en France en dehors de Paris. Cela est d’autant plus important que de plus en plus d’artistes et de designers vivent et travaillent à Marseille. Beaucoup de jeunes diplômés s’installent dans la ville, et il est important de disposer d’un écosystème local qui réponde à leurs besoins.

« NOUS COMMÉMORONS CETTE ANNÉE LES 20 ANS DE LA DISPARITION
DE ROGER PAILHAS »

Grâce à l’hommage rendu à Roger Pailhas, la Foire accueille de prestigieuses enseignes.

Nous commémorons cette année les 20 ans de la disparition de Roger Pailhas. C’est bien sûr quelqu’un qui est très important pour moi et pour Art-o-rama. Bien au-delà, il a marqué une génération ayant émergé au tournant du XXIe siècle par les projets qu’il a pu faire et les artistes avec lesquels il a travaillé. Même s’il a possédé un espace à Paris dans les années 1990, son ancrage principal a toujours été Marseille. Son dernier lieu, qui faisait 1 000 m2 et était situé sur le Vieux-Port, reste iconique, avec son sol conçu par Daniel Buren. Roger avait créé Art Dealers, la première Foire d’art contemporain marseillaise. Il invitait chaque année dans sa galerie huit marchands internationaux à exposer. Nous avons souhaité, avec Gabrielle Bryers, laquelle, après avoir tenu une enseigne à New York, a longtemps collaboré avec Roger, lui rendre un hommage au moyen d’un stand « Art Dealers ». C’est ainsi que nous avons, à notre tour, convié huit galeries à participer, chacune avec une œuvre. Toutes ont pris part à Art Dealers au moins une fois et gardent pour Roger une forte estime. Elles ont immédiatement répondu présentes.

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Art-o-rama, du 29 au 31 août 2025, Friche La Belle de Mai, 41, rue Jobin, 13003 Marseille.

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