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Critique

Ce que cacher veut dire

Nadeije Laneyrie-Dagen livre un essai sur la dissimulation des œuvres d’art en Occident aux éditions Gallimard.

Guitemie Maldonado
3 juillet 2025
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Nadeije Laneyrie-Dagen, Cacher/montrer. Une histoire des œuvres invisibles en Occident, Paris, Gallimard, 2025, 328 pages, 25 euros.

Nadeije Laneyrie-Dagen, Cacher/montrer. Une histoire des œuvres invisibles en Occident, Paris, Gallimard, 2025, 328 pages, 25 euros.

Depuis les peintures telles qu’elles sont apparues au groupe de jeunes gens qui, un jour de 1940, ont été les premiers depuis des millénaires à trouver un accès aux salles ornées de la grotte de Lascaux jusqu’à L’Origine du monde (1866) de Gustave Courbet, désormais présentée aux visiteurs du musée d’Orsay, à Paris, sans le cache créé par André Masson à la demande de Jacques Lacan, lequel possédait alors le tableau1, l’historienne d’art Nadeije Laneyrie-Dagen s’attache à des œuvres qui, pour différentes raisons et de différentes manières, ont été escamotées au regard durant un temps.

L’auteure s’attache à des œuvres qui, pour différentes raisons et de différentes manières, ont été escamotées au regard.

Volonté de visibilité / d’invisibilité

Quelles qu’en soient les circonstances, leur disparition et réapparition sont autant d’occasions de penser cette exposition de l’image au regard que Walter Benjamin mentionnait à propos des peintures pariétales (p. 15), mais aussi le mouvement inverse de l’exposition du regard aux images — ce, en résonance avec la société actuelle, où la surexposition aux flux de données visuelles constitue l’autre face de la « volonté de visibilité totale » (p. 5) qui la traverse.

Avec cette expérience contemporaine en toile de fond, et à partir d’un ensemble d’œuvres fascinantes autant qu’énigmatiques, l’historienne d’art présente et décrypte des modalités et dispositifs plus ou moins élaborés d’occultation, qui, suivant leur destination — religieuse ou intime, entre autres — et divers impératifs, notamment moraux, induisent une gamme d’effets allant de la révélation d’un sens au plaisir érotique.

Qu’advient-il des images placées dans des sépultures et dans des coffres, dissimulées derrière des volets ouvrants ou des panneaux coulissants ? Que produisent les emboîtements, les recouvrements et les rhabillages, les peintures à double face, en pendants, les couverts et les découverts — une œuvre que l’on cache pour une autre que l’on montre ? A fortiori lorsque des peintures fonctionnant en duo se sont trouvées dissociées au cours du temps ou que manquent celles que vraisemblablement d’autres recouvraient.

Suivant un déroulement chronologique, entre espaces privés et publics, de chambres, boudoirs et salles de bains, en tombeaux, trésors et salles réservées au sein des musées, Nadeije Laneyrie-Dagen mène l’enquête et invite à porter sur l’art de toutes les époques un regard aussi informé historiquement que curieux et sensible, loin de l’évidence empêchant paradoxalement de voir, à la recherche d’indices et de clés qui n’épuiseraient pas les œuvres par une explication, mais leur restitueraient une charge, une puissance, qu’à trop les analyser parfois on risque de perdre de vue.

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Nadeije Laneyrie-Dagen, Cacher/montrer. Une histoire des œuvres invisibles en Occident, Paris, Gallimard, 2025, 328 pages, 25 euros.

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