Les chiffres de la première journée, celle de la preview et du vernissage du jeudi 11 décembre étaient en hausse et pouvaient laisser espérer une fréquentation supérieure ou au moins égale à celle de l’année dernière. Finalement, les visiteurs ont été au nombre de 14 600 contre 15 600 en 2024. En dépit de cette légère baisse, de nombreux participants ont fait part d’un bilan globalement positif, à l’instar d’Antoine Laurent, directeur de la galerie In Situ – fabienne leclerc, qui notait « la réalisation de très bons nouveaux contacts, la fidélisation d’autres, le très bon accueil des organisateurs, malgré une foire un peu lente ».
Jean-Marie Bytebier, Entre deux mondes, 2023. Courtesy de l'artiste et Galerie La Forest Divonne. Photo : B.M.
La journée du vendredi a été très calme et cela a impacté le bilan global. Certaines galeries ont cependant fait un carton plein, et ce dès le début de la foire. Ainsi, la Galerie Lelong (Paris) se réjouissait d’un vernissage exceptionnel le jeudi, tout comme à la Belgian Gallery (Bruxelles). Lors de la fermeture, dimanche soir, plusieurs enseignes faisaient état de bonnes ventes, tout particulièrement les galeries flamandes comme Barbé (Gand) et les Anversoises Fifty One (qui présentait un solo show de Katrien De Blauwer), Sofie Van de Velde, Hioco Delany ou Keteleer. Cette dernière se réjouissait de « cet événement de fin d’année idéal, avec presque de 40 œuvres vendues, dans une fourchette de 2 000 à 40 000 euros, dont la moitié à de nouveaux collectionneurs ». Comme d’autres, l’enseigne soulignait que « les ventes ont concerné les œuvres de tous les artistes représentés ». Les galeries Maurice Verbaet d’une part, et Callewaert Vanlangendonck de l’autre, consacraient leurs stands aux avant-gardes belges des années 1950 à 1970, de plus en plus valorisées actuellement.
Lurence Aëgerter, Soleils couchants sur la Seine à Lavacourt, 2020. Courtesy de l'artiste et Galerie Binome. Photo : B.M.
Pour sa première participation à Art Antwerp, la Galerie Suzanne Tarasieve (Paris) avait vu juste avec le solo show de la jeune peintre Hanna Dubey, puisque toutes ses œuvres (affichées entre 1 500 et 5 800 euros) ont été vendues ! La foire était aussi marquée par la première présence de la Parisienne Binome. Elle a proposé une remarquable exposition personnelle de Laurence Aëgerter et ses « illusions picturales » multiréférentielles.
Laure Prouvost, Sweaty Cuddle, 2025. Courtoisie de Laure Prouvost et de la Galerie Nathalie Obadia Paris / Bruxelles. Photo: Bertrand Huet
La galerie Nathalie Obadia (Paris-Bruxelles), qui proposait un stand différent de ses participations à d’autres salons, a remporté l’Art Antwerp Acquisition Prize avec une pièce de Laure Prouvost. Ce prix, d’un montant de 10 000 euros, permet d’offrir une œuvre d’art actuel significative au Musée royal des Beaux-Arts d’Anvers (KMSKA). La valeur de la création de la Française étant plus élevée, des mécènes sont intervenus en soutien.
Enfin, les visiteurs ont pu découvrir le bel ensemble de Jean-Marie Bytebier, l’un des meilleurs peintres belges de sa génération, désormais défendu par La Forest Divonne (Paris-Bruxelles). Ses toiles s’échangeaient dans une fourchette allant de 1 900 à 25 000 euros pour son grand diptyque Entre deux mondes. Dans un tout autre style, les tableaux figuratifs du Sétois Gaétan Vaguelsy ne sont pas passés inaperçus chez Polaris (Paris), tout comme l’immanquable et inédite tapisserie de Bernar Venet Lignes indéterminées, tout récemment produite par la galerie 8 + 4 (Paris) et proposée en 20 exemplaires à 35 000 euros pièce. D’un diamètre de trois mètres, elle génère plusieurs plans en jouant sur les couleurs et les matières, de la laine et de la soie, et sur la hauteur de leurs fils. Un bon cru pour Art Antwerp !