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Le collectionneur de l’œuvre NFT de Beeple vendue 69,3 millions de dollars ouvre un espace à Singapour

Vignesh Sundaresan, acquéreur en 2021 de « Everydays : The First 5000 Days », vient d’inaugurer le Padimai Art & Tech Studio, dont la première exposition est réalisée en collaboration avec Olafur Eliasson.

Lisa Movius
20 novembre 2025
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Olafur Eliasson (à gauche) et Vignesh Sundaresan ont collaboré à la conception de l’exposition inaugurale du Padimai Art & Tech Studio. Photo Yanina Isla

Olafur Eliasson (à gauche) et Vignesh Sundaresan ont collaboré à la conception de l’exposition inaugurale du Padimai Art & Tech Studio. Photo Yanina Isla

Le Singapourien Vignesh Sundaresan a dévoilé ce jeudi 20 novembre 2025 un nouvel espace dédié à la création et à la recherche, le Padimai Art & Tech Studio, installé dans le quartier de Tanjong Pagar Distripark, à Singapour. Le collectionneur, également connu sous le nom de Metakovan, s’est fait connaître en 2021 en acquérant pour 69,3 millions de dollars le NFT de Beeple Everydays : The First 5000 Days, une transaction qui a largement contribué à populariser les NFT sur le marché de l’art.

Vignesh Sundaresan explique que Padimai est une institution mêlant patrimoine, art contemporain et recherche, « dédiée à la manière dont la technologie peut jouer un rôle structurant dans la culture. Cela implique d’examiner comment les œuvres numériques sont créées, comment elles se conservent, comment elles circulent et comment elles façonnent la mémoire collective. »

Il précise que le lieu entend « s’inscrire en complément, et non en concurrence, du paysage culturel singapourien. » Le Tanjong Pagar Distripark abrite déjà le Singapore Art Museum, institution publique dédiée à l’art contemporain, ainsi que plusieurs galeries commerciales. Vignesh Sundaresan imagine son espace comme un soutien à des projets « qui ne s’inscrivent pas facilement dans le programme des galeries ni dans les attentes du marché, en permettant aux artistes de travailler avec des spécialistes de la technologie, des archivistes, des codeurs et des designers de manière à laisser les œuvres se développer de façon organique, plutôt que d’être rapidement exposées », tout en explorant la question de la préservation des œuvres numériques.

Vue intérieure du Padimai Art & Tech Studio. Courtesy of Padimai Art & Tech Studio

« L’expérimentation à Padimai ne relève pas du spectacle : elle relève du processus », ajoute-t-il.

L’espace ouvre avec une exposition d’Olafur Eliasson, « Your view matter », une adaptation d’une œuvre en réalité virtuelle que l’artiste islandais-danois a réalisée en 2022. Les visiteurs traversent six installations numériques qui réagissent à leurs déplacements, chaque expérience étant ensuite enregistrée et archivée dans un système fondé sur la blockchain conçu par Vignesh Sundaresan.

Le projet, raconte le collectionneur, « est né d’un intérêt partagé pour la manière dont la technologie peut approfondir – plutôt que détourner – l’expérience de la perception ». Il « s’accorde parfaitement avec l’esprit de Padimai, car il envisage la technologie comme un outil philosophique, poursuit-il. L’œuvre interroge la façon dont nous nous situons dans le monde : elle utilise la réalité virtuelle non pas pour offrir une simple immersion, mais pour examiner notre orientation dans l’espace physique et numérique, la manière dont la perception conditionne l’expérience et la façon dont la mémoire se construit. »

Vignesh Sundaresan espère que Padimai devienne un lieu où les collaborations entre art et technologie pourront se multiplier, contribuant à repousser les frontières de la création numérique. « Plutôt que de nous focaliser sur la nouveauté ou les tendances du marché, nous nous intéressons aux projets qui explorent les relations entre incarnation, mémoire et technologies numériques », explique-t-il.

Il ajoute que sa propre collection inspirera le lieu sans pour autant en orienter la programmation. « L’acquisition de l’œuvre de Beeple fait partie du chemin qui m’a mené jusqu’ici, mais ce n’est pas le cœur du programme. Elle sert davantage de repère historique, rappelant le moment où le monde de l’art s’est trouvé confronté à l’idée d’une propriété numérique à grande échelle », conclut-il.

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Padimai Art & Tech Studio, 39 Keppel, #03-02 Tanjong Pagar Distripark, Singapour

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