Passer de septembre à novembre permet à MIRA (« regarde » en espagnol) de s’aligner sur la dynamique de Paris Photo et de capter un flux international de collectionneurs sans surcharger la période déjà dense d’Art Basel Paris, explique Manuela Rayo, fondatrice de la « boutique fair ». Son but : ouvrir à Paris « les portes d’un continent dont la production artistique dialogue d’égal à égal avec les autres grandes scènes mondiales », affirme-t-elle. Et de poursuivre : « La programmation oscille entre figures historiques et jeunes créateurs, pour montrer toute la diversité de cette scène. » L’hôtel particulier de la Maison de l’Amérique latine accueille de nouveau l’événement. Pour cette 2e édition, vingt galeries prennent place sur les quatre étages du bâtiment, avec des surfaces de présentation élargies.
Une grande vitalité
De nouvelles enseignes rejoignent la Foire : Waddington Custot (Londres et bientôt Paris) côtoie Mascota (Mexico), Verve (São Paulo) ou les parisiennes Chantal Crousel, Loeve&Co et Eric Dupont. D’autres reviennent, fidèles de la première heure tels Albarrán Bourdais (Madrid, Minorque), Revolver (Lima, Buenos Aires, New York) et 193 Gallery (Venise, Paris, Saint-Tropez).
Galeria Da Gávea (Rio de Janeiro) propose une sélection de ses artistes, parmi lesquels Shinji Nagabe, Ana Stewart, Antonio Guerreiro et Luiz Braga. Sur le stand de Chantal Crousel, l’imposante aquarelle Aeolian Chart (2023) du duo Allora & Calzadilla déploie ses 2 mètres de large à côté de Blind Self Portrait as Nancy Pelosi (2019) d’Abraham Cruzvillegas, un assemblage de 151 fragments divers. Waddington Custot mise sur les tissages sophistiqués de Kenia Almaraz Murillo, notamment Las dos cascadas milenarias (2025), où s’entremêlent laine, alpaga et fils d’or vintage. Verve montre les toiles de Victor Fidelis, dont Nuvem de metal (Cranes in the Sky) (2025), un carré de 120 centimètres de côté.
Le comité de sélection, entièrement féminin pour cette édition, réunit quatre figures influentes auprès d’institutions majeures liées à l’Amérique latine : Paola Creixell (PAC Art, Houston), Chloé Trivellini (Island Cultura, Paros), Patricia Marshall (collection Jumex, Mexico) et Maritza M. Lacayo (Pérez Art Museum Miami) ; avec l’espoir qu’elles enrichissent leurs collections... Côté programmation, l’exposition « Drawing the Territory » croise les collections Société Générale et Jean-Michel Attal. Sous la houlette de la commissaire Dayneris Brito, elle analyse les questions de territoire, de mémoire et d’identité à travers des œuvres de Philip-Lorca diCorcia, Vik Muniz, Andres Serrano et Reynier Leyva Novo. Par ailleurs, année du Brésil en France oblige, un accent particulier est porté sur la scène photographique du pays. Mais c’est une autre initiative qui intrigue : un collectionneur mexicain entend monter son propre espace d’exposition en direct, achetant quotidiennement sur les stands voisins pour enrichir sa sélection. Enfin, plusieurs récompenses ponctuent l’événement, parmi lesquelles le prix Proyecto Y (Fondation Catherine Petitgas) destiné à un talent émergent et le prix Island Cultura assorti d’une résidence grecque.
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MIRA Art Fair, du 13 au 16 novembre 2025, Maison de l’Amérique latine, 217, boulevard Saint-Germain, 75007 Paris, mira-artfair.com
