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Marché de l'art
Analyse

Des ventes solides à Art Basel Paris pour les méga-galeries

Les leaders du marché ont joué le jeu pour l’ouverture de la foire parisienne, qui prend de plus en plus de poids.

Kabir Jhala & Alexandre Crochet
23 octobre 2025
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Art Basel Paris 2025. Photo Alexandre Crochet.

Art Basel Paris 2025. Photo Alexandre Crochet.

Les galeries ont misé gros sur Art Basel Paris cette année et, pour les acteurs les plus puissants du marché, le pari a déjà porté ses fruits. À la clôture du nouveau créneau VIP du salon, mardi après-midi (21 octobre) — instauré pour éviter la surfréquentation, améliorer l’expérience des visiteurs et, bien sûr, stimuler les ventes —, plusieurs des plus grandes enseignes ont diffusé des communiqués affichant des chiffres spectaculaires.

En tête, Hauser & Wirth a annoncé plus de 30 millions de dollars de ventes, dont notamment Abstrakte Bild (1987) de Gerhard Richter pour 23 millions de dollars, tandis que David Zwirner aurait cédé une sculpture de Ruth Asawa pour 7,5 millions de dollars.

Le nouveau créneau de preview, baptisé Avant-Première, a été « une idée très intelligente qui a tenu toutes ses promesses », selon Marc Payot, président de Hauser & Wirth. Liza Essers, propriétaire de Goodman Gallery, partage cette opinion: elle a vendu deux œuvres de William Kentridge à des musées différents dès la preview — un film au Louisiana Museum au Danemark pour 450 000 dollars et une œuvre sur papier à un musée américain pour 550 000 dollars. « C’est un tournant, souligne-t-elle. Nous avons pu avoir des échanges de fond, et nous sommes reconnaissants de ce moment privilégié. »

D’autres auraient souhaité une ouverture encore plus sélective. Iwan Wirth, cofondateur de Hauser & Wirth, a estimé que la foire « devait encore s’ajuster », tandis que Philomene Magers, cofondatrice de Sprüth Magers, l’a jugée « trop bondée ». Cela n’a toutefois pas empêché sa galerie de vendre deux toiles de George Condo pour 1,8 million de dollars chacune à des collectionneurs privés aux États-Unis et en Europe, en écho à l’exposition actuellement consacrée à l’artiste au musée d’Art moderne de Paris.

À la fin du deuxième jour, White Cube avait cédé Charioteer (2007) de Julie Mehretu pour 11 millions de dollars, tandis que Karma plaçait la toile monochrome White Wave, Black Sand (2017) de Matthew Wong pour 3,5 millions de dollars.

Art Basel Paris 2025. Photo par Alexandre Crochet

Ces transactions à plusieurs millions évoquent les années fastes, mais le marché demeure « loin de la frénésie des temps passés », observe la conseillère new-yorkaise Aileen Agopian. Selon elle, ces chiffres spectaculaires rapportés par les galeries traduisent moins un rebond du marché qu’ils ne confirment l’ascension d’Art Basel Paris. « Rien n’égale le Grand Palais, souligne-t-elle. C’est la foire que mes clients privilégient avant toutes les autres », tout en notant avoir reçu davantage de demandes de déplacements de la part de collectionneurs américains l’an dernier, lors de la première édition organisée dans le vaisseau parisien.

Les galeries ont parfaitement saisi l’enjeu : apporter leurs meilleures œuvres à Paris, où elles ont toutes les chances de trouver acquéreur. Selon Thaddaeus Ropac, si les consignations d’œuvres sur le second marché n’ont pas encore retrouvé les sommets d’il y a quelques années, Art Basel Paris « insuffle l’excitation nécessaire en ces temps incertains. Les gens en ont assez de se retenir ». Paris, ajoute-t-il, est désormais en passe d’éclipser
Bâle en importance. « Cela me fait mal de l’admettre en tant que germanophone, mais c’est devenue la première foire. La différence essentielle, explique-t-il, c’est que les collectionneurs, et non plus seulement les conseillers, sont présents à Paris. Au final, ce sont eux qui décident. Ce n’est pas uniquement une affaire de raison, mais bien du pouvoir de l’art.»

Les ventes, toutefois, n’ont pas été uniformément spectaculaires parmi les galeries blue-chip. La prestigieuse maison Acquavella a reconnu n’avoir conclu aucune transaction lors de l’ouverture d’hier. Son stand présentait notamment un extraordinaire nu de Picasso des débuts, « non disponible à la vente », selon un porte-parole de la galerie. Comme le souligne Thaddaeus Ropac : « Si l’acheteur de ce tableau existait, il serait venu hier. »

Dominique Lévy devant Abstraktes Bild de Gerhard Richter, 1998. Photo Alexandre Crochet.

Il semble par ailleurs que les méga-galeries fassent preuve d’une flexibilité accrue dans les prix affichés publiquement, reflet d’un marché moins euphorique. Certains marchands se montrent d’ailleurs plus transparents que d’autres. « Le tableau de Richter [qui bénéficie d’une exposition majeure à la Fondation Louis-Vuitton] que nous montrons, reçu seulement trois jours avant la foire, a été acheté plus de 28,5 millions de dollars pendant le Covid, mais l’épouse de son propriétaire américain, un important collectionneur, n’aime pas la couleur, confiait mardi 21 octobre la New-Yorkaise Dominique Lévy (galerie Lévy Gorvy Dayan). C’est l’une de ses plus belles peintures abstraites sur le marché. Nous en demandons 25,5 millions de dollars, et si nous le vendons à 24 ce sera très bien, alors qu’il y a quelques années, j’aurais demandé 30 millions sans hésiter ! ». Et de conclure : « la question, c’est : où est maintenant le marché ? »

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Art Basel Paris, 24 au 26 octobre 2025, Grand Palais, 17 avenue du Général-Eisenhower, 75008 Paris.

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