Après avoir été happés par Pékin, Shanghai, Séoul et Hong Kong, tous les regards semblent désormais se tourner vers ces autres « Mecque de l’art contemporain » que sont Riyad, Dubaï et AlUla. C’est accueilli par une installation de l’artiste saoudien Mohammad Al Faraj que le public pénètre ainsi dans le grand hall de la Monnaie de Paris dont chaque colonne est enveloppée d’impressions de palmier faisant écho à la région d’Al Hassa, sa ville natale. Sous le commissariat d’Arnaud Morand, et sur la proposition de l’Agence française pour le développement d’AlUla (AFALULA), une installation commandée à l’artiste chinoise Han Mengyun, intitulée Under the Aegis of the Moon, transporte, elle aussi, le visiteur dans un autre monde : celui de cette oasis majestueuse dans laquelle la plasticienne s’est immergée lors d’une résidence de plusieurs mois pour créer cette œuvre poétique.
Chez la galeriste installée à Madrid Sabrina Amrani, ce sont les toiles récentes de l’artiste saoudienne Manal AlDowayan qui cristallisent l’attention. Jouant sur l’ambiguïté, ses paysages de montagnes, à la lisière de l’abstraction, se révèlent être en réalité des jambes de femmes, prêtes à bondir et à se relever. « Dès le premier jour de la foire, nous avons vendu la totalité de ses œuvres [dont les prix oscillent entre 10 000 et 20 000 euros] à trois fondations privées », se réjouit ainsi Sabrina Amrani.
Prospective et décomplexée, cette 11 édition d’Asia Now offre aussi l’opportunité de faire découvrir au public des artistes trop peu connus en Occident, telle l’Indienne Sumakshi Singh représentée par la 193 Gallery et dont l’installation – l’escalier de sa maison familiale détruite après la partition, transcrite dans une broderie arachnéenne – est un petit miracle de poésie (33 500 euros).
Les amateurs de photographie devraient craquer, quant à eux, sur les tirages argentiques du photographe sud-coréen Han Youngsoo proposés par la galerie coréenne Baik Art à de 4 000 euros.

Stand de la galerie La La Lande, Asia Now 2025.
Photo: D.R.
La scène iranienne est bien représentée par la galerie parisienne La La Lande, qui expose les œuvres pop et oniriques du duo d’artistes Mamali Shafahi et Domenico Gutknecht autour de 15 000 euros. L’enseigne vient juste d’inaugurer dans son espace rénové près du Centre Pompidou l’exposition « Résonances archaïques », réunissant neuf artistes issus en partie de cette région, , dont certains déjà très en vue, d’Aïcha Snoussi à Younes Ben Slimane (jusqu’au 28 novembre). Enfin, prendre le pouls de la création en Azerbaïdjan, on s’arrêtera sur le stand de la Gazelli Art House (Londres). Explorant les thèmes de l’identité et de la vulnérabilité, les toiles du jeune artiste Agil Abdullayev sont de toute beauté. Pour l’instant, leur prix n’excède pas les 10 000 euros...
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Asia Now, jusqu’au 26 octobre, Monnaie de Paris, 11 quai de Conti, 75006 Paris, asianowparis.com
