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Foires et salons
Critique

FAB Paris 2025, sous le signe de l'art déco

Avec des dates avancées au mois de septembre, le Salon d’art et d’antiquités s’installe à nouveau au Grand Palais, à Paris, avec une petite centaine d’exposants.

Sibylle Aoudjhane
18 septembre 2025
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Marcel Coard, commode, vers 1928, ébène de Macassar, chêne, acajou du Honduras, okoume, bronze argenté, nacre et scagliola. Courtesy de la galerie Vallois, Paris. Photo Arnaud Carpentier

Marcel Coard, commode, vers 1928, ébène de Macassar, chêne, acajou du Honduras, okoume, bronze argenté, nacre et scagliola. Courtesy de la galerie Vallois, Paris. Photo Arnaud Carpentier

Si la neige tombant doucement sur la verrière du Grand Palais a pu charmer les visiteurs étrangers, elle n’a pas laissé un souvenir aussi poétique aux exposants de FAB Paris en 2024. Organisée fin novembre, cette première édition dans un Grand Palais fraîchement restauré a souffert du froid mordant… et d’un calendrier peu favorable. Résultat : pour 2025, la Foire, née de la fusion de La Biennale et de Fine Arts Paris, avance ses dates du 20 au 24 septembre (avec un vernissage le 19). « Nous avons bien senti que les marchands ne reviendraient pas à cette période, d’autant qu’elles coïncidaient avec Thanksgiving, ce qui nous privait d’une clientèle américaine essentielle », explique Louis de Bayser, président de FAB Paris. Le Salon retrouve ainsi un créneau proche de celui de l’ancienne Biennale des antiquaires et s’inscrit parmi les événements d’ouverture de la saison 2025-2026 dans la capitale française.

« Le très haut de gamme trouve toujours preneur ; il faut une œuvre rare et en bon état par un grand artiste. »

En s’intégrant au nouveau calendrier du Grand Palais, FAB Paris bénéficie d’une période plus favorable, mais aussi d’un temps d’installation plus court. Les exposants n’auront qu’une semaine avant l’ouverture pour procéder au montage, à l’accrochage et au vetting (la vérification des pièces exposées). « L’organisation sera beaucoup plus rythmée », prévient Louis de Bayser. Il faut ainsi s’attendre à des structures de stand plus légères, mais les marchands auront tout de même le temps de réaliser les décors et reconstitutions d’époque qui font la singularité du Salon. Pour cette édition, le décor général sera signé par la designer Constance Guisset, et la scénographie par l’architecte d’intérieur Sylvie Zerat.

Statue Bateba Lobi, Burkina Faso, fin XIXe-début XXe siècle (présumé), bois et pigments. Courtesy de la galerie Didier Claes

LE CENTENAIRE DE L’ART DÉCO AUCŒUR DE L’ÉDITION

En 2025 comme en 2024, une centaine d’enseignes se sont inscrites, dont une quinzaine de nouveaux venus. « L’équilibre est plutôt le même que lors des éditions précédentes, précise Louis de Bayser. Nous essayons de conserver deux pôles équivalents : l’un consacré à l’art ancien et au XIXe siècle, l’autre au moderne et au contemporain, même si ce dernier est plus important en valeur financière. » Toutefois, une petite dizaine d’antiquaires ont choisi d’exposer à part, du 17 au 21 septembre, à la Pagode de C. T. Loo (dans le 8e arrondissement de Paris) au sein d’un nouvel événement intimiste baptisé « Sur invitation ».

Pour cette édition, le pôle « objets d’art » est renforcé, en écho au centenaire du mouvement Art déco. En effet, c’est en avril 1925 que Paris accueillait l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes, attirant alors 16 millions de visiteurs. Parmi les premières participations marquantes au Salon, la galerie Vallois présente une sélection de plus de vingt chefs-d’œuvre de Pierre Chareau, Paul Iribe, Eileen Gray, André Groult, Pierre Legrain, Armand-Albert Rateau, Jacques-Émile Ruhlmann, Marcel Coard ou encore Jean Dunand – des pièces issues de collections privées, non destinées à la vente. À cette occasion, l’enseigne publie un ouvrage de 400 pages, Le Regard des Vallois sur l’Art déco. Dans la même veine, la Maison Riondet, spécialiste en horlogerie et bijoux anciens, dévoile des montres emblématiques des années 1930, dont une Tank cintrée de Cartier datant de 1930. La galerie Alexis Pentcheff consacre un espace à Paul Jouve, lauréat d’une médaille d’or à l’Exposition de 1925 susmentionnée. Enfin, un Faune dansant (modèle conçu vers 1912) de Joseph Bernard est visible sur le stand de Brame & Lorenceau.

Suiveur de Rogier van der Weyden, Sainte Hélène et Sainte Véronique, Pays-Bas, fin XVe siècle, huile sur panneau de chêne. Courtesy de la galerie Brimo de Laroussilhe

LA QUÊTE DE PIÈCES D’EXCEPTION

Toujours parmi les nouveaux venus, la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois expose, au sein de « Beautés désordonnées » , le tableau Tir (1961) de Niki de Saint Phalle, précédemment vendu plus de 260 000 euros chez Sotheby’s dans la vente Lehmann-Lefranc. L’artiste est en parallèle mise à l’honneur au Grand Palais dans l’exposition « Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hultén ». Autre arrivante, Sarah Sauvin propose une lithographie de l’Étude pour la figure de Mirabeau nu debout, bras levé pour le Serment du Jeu de Paume (vers 1791) de Jacques-Louis David.

Parmi les points d’orgue de cette édition, les visiteurs peuvent admirer un pastel sur papier bleu, Tête de femme tournée de trois quarts, les yeux levés au ciel (vers 1720) de Rosalba Carriera proposé par De Bayser. Au centre de l’espace de la galerie Sismann trône une tête de chérubin en marbre provenant du tombeau de Valentine Balbiani réalisé par Germain Pilon (1573) et dont les fragments sont conservés au musée du Louvre, à Paris. Dans le domaine de l’art moderne et contemporain sont à retenir : le bronze Lucette ou Le Cirque (1937) de Germaine Richier présenté à la Galerie Najuma ainsi qu’une acrylique sur toile de Yayoi Kusama, Infinity Nets (XAZ) (1999), à la galerie von Vertes.

Selon le président de la Foire, le marché reste attentiste, les mouvements économiques et géopolitiques induisant un « refroidissement général ». Cependant, à l’exemple du tableau Venise, le retour du Bucintoro le jour de l’Ascension (vers 1732) de Canaletto vendu près de 32 millions de livres sterling (environ 37 millions d’euros) lors de la Classic Week de Londres chez Christie’s le 1er juillet 2025 – ce qui constitue un record pour l’artiste –, « le très haut de gamme trouve toujours preneur; il faut une œuvre rare et en bon état par un grand artiste ». FAB Paris en fait la démonstration.

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FAB Paris, 20-24 septembre 2025, Grand Palais, avenue Winston-Churchill, 75008 Paris.

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« BEAUTÉS DÉSORDONNÉES » OU L’ART DÉCLOISONNÉ

Les galeries 1900-2000, Brimo de Laroussilhe, Didier Claes, Georges-Philippe & Nathalie Vallois ainsi que la librairie Clavreuil proposent une manifestation réunissant leurs œuvres sous le titre de « Beautés désordonnées ». Le commissariat en est confié à Jean-Hubert Martin, lequel est reconnu pour ses expositions, telles « Carambolages » au Grand Palais en 2016, et sa manière transversale d’aborder l’histoire de l’art. Environ 140 pièces, du Moyen Âge à l’art contemporain, sont montrées dans un accrochage décloisonné, hors des canons chronologiques ou stylistiques. « Nous sommes allés trop loin du côté de la connaissance. Je veux faire appel à la sensibilité du regardeur, qu’il se forge d’abord une impression avant d’avoir accès aux informations », explique Jean-Hubert Martin. Une approche correspondant à la diversité du public de la manifestation, comme le précise Louis de Bayser : « Ceux qui viennent au Salon sont surtout des généralistes. La variété des œuvres fait que les collectionneurs ont des profils très larges, avec des périodes d’intérêt s’étendant du Moyen Âge à nos jours. » Bien que les institutions restent encore
attachées aux classifications traditionnelles, le commissaire en est convaincu : « C’est un mouvement qui prendra du temps… mais il est en marche ! »

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