Art-o-rama, premier Salon de la rentrée des foires d’art contemporain, ne se limite pas à offrir un espace d’exposition : il impulse une dynamique essentielle par ses prix d’acquisition, catalyseurs de reconnaissance et d’élan pour les artistes en début de parcours. Ces récompenses, portées par des collections engagées et passionnées, permettent une visibilité réelle, tout en insufflant à la Foire une vitalité inégalée. Car au-delà de l’acte d’achat, ces prix traduisent un engagement durable en faveur du rayonnement des talents.
Le Prix Benoît Doche de Laquintane accorde ainsi une attention particulière à la poésie et à la sensibilité des œuvres, sans restriction de médium. Il valorise des créations en dialogue avec le temps présent, et s’adresse tant aux artistes confirmés qu’émergents.
Initié en 2023 par l’artothèque de Villeurbanne, le prix Coco Beach privilégie quant à lui l’acquisition d’éditions présentées au Salon. Réputée pour sa collection de multiples, l’institution s’inscrit dans une politique d’accessibilité et de diffusion élargie de l’art contemporain, offrant aux artistes une plateforme concrète pour atteindre un public plus large.
Le fabricant de couleurs Pébéo décerne un prix visant à enrichir sa collection de peintures contemporaines. Ce geste souligne l’interaction fertile entre savoir-faire industriel et création artistique, autour d’une attention soutenue à la matérialité picturale.
Autre initiative remarquable, le prix Because of Many Suns, initié par la Collezione Taurisano et placé cette année sous la direction du curateur Massimiliano Maglione, témoigne de l’implication d’une collection privée dans la valorisation de démarches novatrices, propices à l’invention de futurs alternatifs.

Jenny Gagalka, Goodweather, Chicago/Little Rock/North Little Rock, Art-o-rama 2024. © Margot Montigny
Si chaque prix décerné lors d’Art-o-rama incarne une singularité et un engagement précis, tous convergent cependant vers un même objectif : offrir aux artistes un véritable tremplin au sein d’une foire qui, par son énergie propre, participe d’un écosystème à échelle humaine, où collectionneurs, artistes et galeries dialoguent au plus près. Dans une manifestation construite sur la singularité, l’expérimentation et l’accompagnement, ils font figure de repères.
Benoit Doche de Laquintane le confirme : « Plusieurs galeries ayant fait leurs premiers pas à Art-o-rama intègrent ensuite Liste [à Bâle] ou Paris Internationale, avant d’accéder, pour certaines, à des foires majeures telles qu’Art Basel ou Frieze. De la même manière, des artistes révélés à Marseille suscitent l’intérêt d’institutions comme le Palais de Tokyo, à l’instar des mountaincutters ou de Chalisée Naamani. ». Si ces trajectoires soulignent l’impact structurant d’Art-o-rama dans le parcours des artistes, elles rappellent aussi ce que d’autres foires tendent à occulter, à savoir le rôle actif des prix d’acquisition dans l’émergence. Là où certains Salons se contentent de refléter le marché, Art-o-rama ménage un espace de découverte et de révélations, redéfinissant ce que peut être une foire engagée aujourd’hui.
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Art-o-rama, du 29 au 31 août 2025, Friche La Belle de Mai, 41, rue Jobin, 13003 Marseille.
