Abonnements
Rechercher
ePaper
Newsletter
Profile
Abonnements
ePaper
Newsletter
L'actualité des galeries
L'éditorial de la semaine
Expositions
Marché de l'art
Musées et institutions
Politique culturelle
Livres
LE MENSUEL
L'actualité des galeries
L'éditorial de la semaine
Expositions
Marché de l'art
Musées et institutions
Politique culturelle
Livres
LE MENSUEL
Rechercher
Art Basel Paris
Actualité

Un hors les murs à pister dans Paris

De la place Vendôme à l’Institut de France, l’art contemporain s’invite dans les lieux patrimoniaux de la capitale.

Arthur Frydman
21 octobre 2025
Partagez
Vue de l'installation de Joël Andrianomearisoa, LES HERBES FOLLES DU VIEUX LOGIS, 2020 - 2025, Hôtel de la Marine, Paris, 2025 / © Joël Andrianomearisoa - Courtesy of the Artist and Almine Rech. Photo: Nicolas Brasseur

Vue de l'installation de Joël Andrianomearisoa, LES HERBES FOLLES DU VIEUX LOGIS, 2020 - 2025, Hôtel de la Marine, Paris, 2025 / © Joël Andrianomearisoa - Courtesy of the Artist and Almine Rech. Photo: Nicolas Brasseur

Pour sa 4e édition parisienne, Art Basel métamorphose à nouveau la ville en vaste exposition d’art contemporain à ciel ouvert. Loin des cimaises traditionnelles, le programme public de la Foire déploie ses œuvres dans les artères historiques de la capitale, instaurant un dialogue inédit entre création actuelle et sites patrimoniaux.

Place Vendôme, Alex Da Corte (Sadie Coles HQ, Londres) signe l’installation sans doute la plus saisissante de cette édition. Kermit the Frog, Even (2018) ressuscite l’accident du Macy’s Thanksgiving Day Parade à New York, en 1991, lorsque le ballon de la grenouille verte s’est affaissé sous les yeux de millions d’Américains. L’icône de l’enfance heureuse se mue ainsi en monument dédié à la vulnérabilité. La sculpture gonflable, en partie avachie, se maintient dans un état de suspension poétique qui transforme l’optimisme en épuisement. Face aux vitrines du luxe de la place parisienne, cette grenouille mourante interroge nos idéaux consuméristes avec une mélancolie pop assumée.

Dans la cour de l’hôtel de la Marine, place de la Concorde, Joël Andrianomearisoa (Almine Rech, Paris, Bruxelles, Londres, New York, Shanghai, Gstaad et Monaco) présente Les Herbes folles du vieux logis (2020), textile monumental qui rend hommage au poète malgache Maurice Ramarozaka. Plus de 40m2 de tissu façonnent l’espace en paysage imaginaire dans lequel la tradition textile malgache dialogue avec l’art contemporain occidental.

Une exposition à ciel ouvert

Devant le Grand Palais, où se déroule la Foire, l’avenue Winston-Churchill, offerte aux piétons pour l’occasion, constitue l’épine dorsale de cette géographie artistique. Sept sculptures monumentales – par Thomas Houseago, Wang Keping, Leiko Ikemura, Vojtěch Kovařík, Muller Van Severen, Stefan Rinck et Arlene Shechet – font la jonction entre Petit et Grand Palais. Cette artère transformée témoigne d’une nouvelle façon de vivre l’art en ville, où la marche devient contemplation.

Le programme des Conversations au Petit Palais, qui réunit penseurs et créateurs autour des enjeux contemporains, complète ce dispositif. En effet, Art Basel Paris ne se contente pas d’exposer : la Foire invite à réfléchir, échanger, questionner. Dans le musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Julius von Bismarck (Sies + Höke, Düsseldorf ; The Ranch, New York) orchestre un ballet mécanique avec The Elephant in the Room (2023). La girafe naturalisée et la réplique d’une statue équestre d’Otto von Bismarck s’effondrent et se reconstituent dans un cycle sans fin. Cette danse macabre représente les liens entre exploitation coloniale et pouvoir politique, transmuant l’ensemble en théâtre de l’histoire. Leurs corps segmentés, contrôlés par des mécanismes invisibles, interrogent la solidité apparente de nos monuments. À ce riche parcours s’ajoute la performance 30 Blizzards de Helen Marten, proposée par Miu Miu au palais d’Iéna.

Sur la rive gauche, le parvis de l’Institut de France accueille Ugo Rondinone (Mennour, Paris ; Eva Presenhuber, Zurich, Vienne ; Gladstone, New York, Bruxelles et Séoul) avec the innocent (2024), issu de la série Stone Figures, une sentinelle de pierre bleue qui dialogue avec l’architecture classique. Composée de blocs empilés évoquant une silhouette humaine archaïque, l’œuvre change selon la lumière, dévoilant une alchimie temporelle : la matière devient le premier miroir de la durée. L’artiste suisse sculpte le temps autant que la pierre pour créer une figure à la fois intemporelle et immédiate.

Harry Nuriev (Sultana, Paris), quant à lui, transforme la chapelle des Petits-Augustins des Beaux-Arts de Paris en laboratoire social avec Objets Trouvés (2025). Son installation participative, au cours de laquelle chacun troque un objet personnel contre celui d’un autre, réinvente l’art comme circulation plu- tôt que contemplation. Cartons de supermarché et certificats d’authenticité esquissent un marché aux puces conceptuel, où l’éphémère devient archive.

Le musée national Eugène-Delacroix résonne des échos contemporains de Nate Lowman (Massimodecarlo [Milan, Londres, Hong Kong, Paris et Séoul] en collaboration avec David Zwirner [New York, Los Angeles, London, Paris et Hong Kong]). Avec After Delacroix (2025), l’artiste américain tisse une chaîne de références entre le maître romantique, Théodore Géricault et Cecily Brown. La peinture Delacroix Palette traite l’outil comme surface de gestes accumulés, révélant comment l’art se nourrit de ses propres résidus, et se réinvente.

Art Basel Paris, du 24 au 26 octobre 2025, divers lieux, Paris, artbasel.com/paris/public-program

Art Basel ParisHors les mursArt ContemporainLe Petit PalaisMusée Eugène DelacroixBeaux-Arts de ParisInstitut de France
Partagez
Abonnez-vous à la Newsletter
Informations
À propos du groupe The Art Newspaper
Contacts
Politique de confidentialité
Publications affiliées
Cookies
Publicité
Suivez-nous
Facebook
Instagram
Twitter
LinkedIn
Ce contenu est soumis à droit d'auteurs et copyrights