Dans un monde en pleine évolution, voire révolution, le musée doit se réinventer pour s’adapter aux nouvelles pratiques des artistes mais aussi pour répondre aux attentes d’un public dont la culture visuelle est en profonde mutation. Le Centre Pompidou à Paris, dont les portes ferment ce lundi 22 septembre 2025 pour entreprendre une totale métamorphose, a lancé depuis quelques mois le cycle de conférences « Musée à venir » qui a déjà accueilli, en partenariat avec The Art Newspaper Édition française, Max Hollein, directeur du Metropolitan Museum of Art à New York, Glenn Lowry, directeur honoraire du MoMA de New York, ou l’artiste Wolfgang Tillmans.
Le Musée d’Art et d’Histoire (MAH) de Genève a de son côté proposé un cycle de rencontres et de débat intitulé « Le futur a-t-il de l’avenir ? », également en partenariat avec The Art Newspaper Édition française. L’institution suisse, emmenée par son créatif directeur Marc-Olivier Wahler, dévoile aujourd’hui son nouveau concept curatorial nommé « Vers un musée des contingences », avant que le bâtiment ne bénéficie lui aussi d’un grand chantier de rénovation. Désormais, l’établissement s’articulera autour de trois axes fluides. Le premier, « Zeitgeist », soit l’esprit du temps dans la langue de Molière, entend présenter des pièces anciennes de la collection selon des « obsessions contemporaines », pour reprendre les termes de Marc-Olivier Wahler, mais aussi rappeler l’esprit d’une époque, à l’exemple de l’exposition « Hypnose » qui « évoque la Genève spirite de la fin du XIXe siècle ». Dans une logique que n’aurait pas reniée Marcel Duchamp, les « Carte blanche en valise » vont raviver la mémoire d’expositions passées, en en ressuscitant des pans. Ces invitations destinées à revisiter la très riche collection du musée ont déjà été lancées à Jakob Lena Knebl, Jean-Hubert Martin, Ugo Rondinone, Carol Bove, Wim Delvoye, avant John M. Armleder à partir de janvier 2026. Enfin, avec « Multifréquence », le troisième axe, le MAH refuse que ses espaces soient affectés à une seule fonction. Les visiteurs auront ainsi la possibilité de donner leur sang devant l’œuvre de leur choix, pourront venir faire une sieste ou lire un livre face aux pièces qui les inspirent, tandis que la librairie sera dispersée dans toutes les salles.
Le MAH entend ainsi renouveler l’expérience des visiteurs, devenir un musée à vivre, moins intimidant pour le public, tout en offrant aux amateurs un autre rapport aux œuvres de la collection. Un musée en phase avec la vie.

