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Max Hollein : « Le monde numérique élargit l'expérience muséale »

Lors de la première rencontre – dédiée à l’architecture – d’un cycle de conférences intitulé « Musée à venir / Museum to come » au Centre Pompidou, en partenariat avec « The Art Newspaper Édition française », le directeur du Metropolitan Museum of Art de New York a partagé sa vision et présenté le projet d’extension de l’institution de la Cinquième Avenue.

Stéphane Renault
28 avril 2025
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Max Hollein, directeur du Metropolitan Museum of Art (Met) de New York, lors de la rencontre inaugurale « Le Met et le Centre Pompidou – Architectures transatlantiques » du cycle de conférences « Musée à venir / Museum to come » au Centre Pompidou, le 4 mars 2025. Photo : Stéphane Renault

Max Hollein, directeur du Metropolitan Museum of Art (Met) de New York, lors de la rencontre inaugurale « Le Met et le Centre Pompidou – Architectures transatlantiques » du cycle de conférences « Musée à venir / Museum to come » au Centre Pompidou, le 4 mars 2025. Photo : Stéphane Renault

Afin d’explorer les questionnements auxquels fait face le monde de la culture, le Centre Pompidou, engagé dans la rénovation de son bâtiment historique, a inauguré le 4 mars 2025 un cycle de conférences intitulé « Musée à venir / Museum to come », en partenariat avec The Art Newspaper Édition française. De 2025 à 2030, cette nouvelle plateforme de réflexions abordera différents thèmes relatifs à l’évolution des institutions culturelles.

La rencontre inaugurale, « Le Met et le Centre Pompidou – Architectures transatlantiques », a réuni Max Hollein, directeur du Metropolitan Museum of Art (Met) de New York, les architectes Frida Escobedo, Hiroko Kusunoki et Nicolas Moreau, l’historien de l’art Julian Rose, Laurent Le Bon, président du Centre Pompidou, et Jean-Pierre Criqui, conservateur au musée national d’Art moderne (MNAM).

La rencontre inaugurale « Le Met et le Centre Pompidou – Architectures transatlantiques », le 4 mars 2025. © Centre Pompidou

En introduction, après être revenu sur la genèse du Centre Pompidou, Laurent Le Bon a résumé la « métamorphose » de l’institution parisienne par la célèbre phrase du Guépard : « Il faut que tout change pour que rien ne change ». L’aspect extérieur du « Centre Pompidou 2030 » rénové, sera, plus que jamais, respectueux des idées originelles de la « machine à rêves », a rappelé son président. Les architectes Hiroko Kusunoki et Nicolas Moreau, en charge de la rénovation de Beaubourg, ainsi que Frida Escobedo – sollicitée à la fois pour le projet du Centre Pompidou et conceptrice de la nouvelle aile d’art moderne et contemporain du Met, dont la livraison est également prévue pour 2030 – ont présenté leurs projets respectifs.

Avant d’inaugurer, le même soir, l’exposition consacrée à son père, l’artiste et architecte postmoderne autrichien Hans Hollein, lauréat du prix Pritzker en 1995 et commissaire de la Biennale de Venise en 1996, Max Hollein a présenté le projet d’extension de son musée et sa vision des questions auxquelles l’institution devra répondre à l’avenir.

Projet de l'aile Tang du Metropolitan Museum of Art. © Filippo Bolognese Images, courtesy Frida Escobedo Studio

« C'est un plaisir d'être invité ici aujourd'hui, tant de choses nous relient, en particulier notre passion et notre respect pour l'architecture et pour les architectes, a-t-il déclaré. Mon père, Hans Hollein, considérait que tout est architecture. L'architecture peut aussi être une déclaration, un manifeste, comme devrait l'être un musée, avec sa part de flexibilité, de scénographie.

Nous n'aspirons plus seulement au white cube en matière d’architecture muséale. Nous avons besoin d'un environnement qui puisse dialoguer avec l'art. L'architecture et les musées sont chargés d'idées et de charisme. Ce que vous pouvez expérimenter, lorsque vous allez dans une église, dans un café ou dans un musée, ce n'est pas seulement d’avoir un toit au-dessus de votre tête, c’est aussi de communier dans un sentiment spirituel. Je pense qu'il y a un lien.

Enfin, l'architecture peut créer des espaces dramatiques, qui vous font vivre une expérience, qui peuvent interagir avec des objets et faire partie d'une compréhension complètement nouvelle de la manière dont un objet, un espace et un public peuvent interagir. C’est ce que nous essayons de réaliser de différentes manières dans l'architecture de nos musées. Rêver grand nous permet d'aller de l'avant. »

« Le Met est dans un état constant de métamorphose en tant qu'institution, a-t-il poursuivi. Le musée ne se contente plus de vous dire ce qu'il faut voir, il est devenu un lieu où vous pouvez voir les choses de différentes manières et échanger à ce sujet. Le musée est aussi un lieu de beauté, de contemplation, de narration et une source importante de connaissances. En même temps, c’est un écrin dédié à l'art pour tous, accessible à la communauté, qui célèbre ce moment de rassemblement. En ce sens, les musées sont également des institutions très empathiques dans le contexte actuel. Réfléchir à leur métamorphose, à leur avenir, est l'occasion d'examiner les manifestations physiques de leur architecture, mais aussi la manière dont le monde numérique élargit l'idée de musée, et comment nous définissons l'expérience muséale à une époque où nous pouvons inviter nos publics bien avant la visite, nous engager avec eux bien après, et où vous pouvez faire l'expérience d'un musée sans même le visiter, à distance, par écran interposé. Nous considérons qu'il s'agit d'une évolution à bien des égards.

L’architecture est souvent statique, elle est manifeste. Elle crée un certain lien avec le passé. Le Met comprend actuellement 21 ailes différentes. Le Carnegie Hall et le Metropolitan Museum of Art ont été fondés à peu près à la même époque. Or, la principale salle de concert de New York est restée la même, alors que le musée a connu une croissance exponentielle sur Central Park. La collection du Met n’a cessé de s’enrichir au cours des quelque 120 dernières années, et le musée continue chaque année d’acquérir des œuvres, donc à se développer. Cet aspect est constitutif d’un musée, dans ses gènes. La dotation du Met s'élève à 4,5 milliards de dollars et génère chaque année à peu près 5 % des fonds que le musée peut dépenser. Environ un tiers de cette dotation est réservé aux acquisitions. C'est un moteur, très excitant, pour le rajeunissement de notre collection, pour l'expansion de nos idées sur la façon dont nous pouvons raconter les histoires que nous voulons raconter, avec les objets que nous pouvons montrer. Mais cette croissance des collections exerce une pression sur l'architecture. Il faut sans cesse créer de nouveaux espaces, s’agrandir pour accueillir de nouvelles œuvres, repenser l’accrochage, la scénographie des expositions. Or, en vertu d’un accord passé avec la Ville de New York dans les années 1990, le Met ne peut plus empiéter davantage sur Central Park. Cela implique de nous agrandir désormais de l’intérieur, en convertissant des espaces existants – bureaux, réserves, parking… – pour créer de nouvelles salles d’exposition. Pour les architectes, c’est un travail de détective ; il faut trouver de l’espace, repenser les connexions. Dans les dix prochaines années, nous allons consacrer 1,3 milliard de dollars de dotation privée pour redéployer la collection. Un quart des salles d’exposition du musée vont être modifiées. Nous réaménageons également les espaces d’accueil, ainsi que la bibliothèque.

Il existe des lignes de démarcation très claires. L’art grec et romain est à gauche, l'art égyptien à droite, l'art européen en haut de l'escalier… Les architectes qui travaillent avec nous sur cette transformation doivent composer avec un programme assez statique, une infrastructure existante très complexe qu'il n'est pas facile de modifier. Le Centre Pompidou, lui, a été conçu comme une machine capable d'effectuer ces changements. C'est un bâtiment très flexible. Au Met, nous avons en outre en projet de créer des juxtapositions, des dialogues. Et là encore, bien sûr, Laurent Le Bon est toujours plus rapide que moi ! En découvrant la présentation la plus récente de la collection permanente du Centre Pompidou, dans la première salle, je vois Brancusi et les idoles cycladiques ! Je n'arrête pas d'en parler. Laurent l’a fait. »

« Le Met entend être une institution globale tout en restant sur son site unique new-yorkais, dans son environnement historique. C’est aussi le lieu où nous pouvons lever des fonds grâce à la proximité et la surface financière de nos mécènes », explique Max Hollein, à la différence du Centre Pompidou qui se satellise depuis plusieurs années, ouvrant d’autres musées (Shanghai, Malaga, Bruxelles…), multipliant les partenariats, exportant, plus qu’une marque, « un esprit, des valeurs, de sorte que l’activité du Centre est presque plus importante à l’extérieur de son bâtiment iconique », selon les termes de Laurent Le Bon.

Vue d'une des salles de la future aile Tang du Metropolitan Museum of Art sur Central Park. © Filippo Bolognese Images, courtesy Frida Escobedo Studio

Avec le projet de sa nouvelle aile, baptisée Oscar L. Tang et H.M. Agnes Hsu-Tang, du nom de ses généreux donateurs (125 millions de dollars pour ce projet, sur les 550 millions de dollars récoltés au total auprès de donateurs privés), le Met sera davantage ouvert sur Central Park, offrant une vue sur Manhattan habituellement réservée aux propriétaires d'un penthouse sur la Cinquième avenue ou à Central Park West, a conclu son directeur.

La captation vidéo complète de cette rencontre est disponible ici.

La prochaine rencontre aura lieu le 19 juin 2025, à 16 h, au Centre Pompidou, avec Glenn Lowry, directeur du Museum of Modern Art (MoMA) de New York.

PartenariatMusées et institutionsThe Metropolitan Museum of Art (MET) New YorkMax HolleinCentre PompidouLaurent Le Bon
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