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La galerie Clearing, basée à New York et Los Angeles, annonce sa fermeture

Selon son fondateur, le Français Olivier Babin, le niveau élevé des charges fixes, ajouté au ralentissement du marché, a rendu la situation intenable.

Carlie Porterfield
26 août 2025
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Vue de la Galerie Clearing à New York. Courtesy Clearing

Vue de la Galerie Clearing à New York. Courtesy Clearing

Clearing, la galerie new-yorkaise influente qui a servi de tremplin à de nombreux artistes aujourd’hui en vue, va fermer ses espaces de Manhattan et de Los Angeles, a annoncé jeudi 7 août 2025 son fondateur, Olivier Babin. Dans un communiqué, il explique que la galerie n’entrevoyait « aucune voie viable pour continuer ».

« Nous avons gardé l’espoir – sans doute de manière un peu irrationnelle – que nous pourrions redresser la barre. Il s’avère qu’il n’y a pas de barre à redresser, nous a déclaré Olivier Babin. Nous devons désormais nous rendre à l’évidence : cela n’a aucun sens d’investir une minute ou un dollar de plus pour tenter de ressusciter un cadavre. »

La galerie avait été fondée en 2011 à Bushwick, au moment où ce quartier de Brooklyn vivait son âge d’or artistique. Arrivé aux États-Unis en 2009 pour une résidence d’artiste, Olivier Babin avait finalement choisi d’y ouvrir sa propre structure. Selon lui, les premières expositions de Clearing relevaient de « l’aventure, une pure poésie [tenue] par du scotch et des élastiques ». En quatorze ans, la galerie a organisé plus de 200 expositions, offrant une visibilité décisive à des artistes comme Harold Ancart, Calvin Marcus, Korakrit Arunanondchai ou encore Hannah Levy.

« Nous avons été accablés par les charges, c’est un grand classique. Loyers, transports, foires… tout augmente, tandis que les revenus s’effondrent, explique Olivier Babin. Un véritable directeur financier aurait sans doute décidé de débrancher la prise il y a six, douze, dix-huit ou même vingt-quatre mois. »

En 2023, l’espace de Bushwick avait été relocalisé sur le Bowery, à Manhattan. Avec le recul, reconnaît Olivier Babin, ce déménagement – impliquant un loyer bien plus élevé au moment même où le marché de l’art commençait à ralentir – s’est révélé être « le premier clou du cercueil ». Au cours des deux années de reprise après le choc de la pandémie de Covid-19, jusqu’au ralentissement économique, « tout le monde roulait sur l’or, les affaires étaient excellentes », raconte Olivier Babin. Mais au moment où le nouvel espace, plus onéreux, du Bowery a ouvert, « la musique s’était arrêtée, la marée était basse et nous étions surexposés ».

D’autant que Clearing devait gérer d’autres implantations : la galerie avait ouvert à Bruxelles en 2012 et à Los Angeles en 2020. (L’an dernier, l’ancien espace bruxellois de Clearing a d’ailleurs pris son indépendance à l’issue d’une restructuration : son ancien directeur, Lodovico Corsini, l’exploite désormais sous son propre nom.)

« Je n’ai aucun regret, mais oui, j’aurais probablement dû faire certaines choses autrement, reconnaît aujourd’hui Olivier Babin. Mais, au fond, tout le monde souffre en ce moment. »

Les dernières expositions de Clearing ont été deux solos de peinture : Henry Curchod à Los Angeles et Coco Young à New York. En juin, la galerie avait également proposé Maison Clearing, une exposition collective éphémère réunissant les œuvres de 46 artistes – pour la plupart non représentés par l’enseigne – dans une villa de Bâle, en Suisse, en marge d’Art Basel qui se tenait simultanément dans la ville.

Clearing fait partie d’une longue série de galeries américaines à avoir annoncé leur fermeture cet été. Le 6 août, la galerie Kasmin, pilier de Chelsea, a déclaré qu’elle mettrait fin à ses activités afin de se transformer en une nouvelle entité baptisée Olney Gleason, dirigée par son ancienne équipe exécutive. Le mois dernier, Adam Lindemann, fondateur de Venus Over Manhattan, a annoncé à son tour la fermeture de l’enseigne pour se consacrer à sa collection personnelle, tandis que Tim Blum a indiqué qu’il allait lui aussi « mettre fin » à ses espaces éponymes de Tokyo et Los Angeles.

Olivier Babin. Courtesy Clearing

Concernant son avenir, Olivier Babin prévient qu’il ne faut pas s’attendre à le voir accepter un poste de directeur dans une grande galerie déjà bien établie. Ce serait pourtant un parcours assez fréquent : après la fermeture de sa très remarquée galerie JTT, Jasmin Tsou a rejoint Lisson Gallery ; Gavin Brown – figure incontournable de la scène new-yorkaise, d’abord dans le Downtown puis dans l’Uptown – est devenu associé chez Barbara Gladstone ; Simon Preston, lui, a été recruté par Pace après la fermeture de sa galerie éponyme dans le Lower East Side. « Je n’en ai pas envie, et je pense que je serais vraiment mauvais dans ce rôle, affirme Olivier Babin. Je veux rester un animal sauvage. Je préfère souffrir dans la nature que devenir un chien de salon. »

Depuis l’annonce de la fermeture de Clearing, Olivier Babin se dit profondément touché par les nombreux témoignages de soutien qu’il a reçus. Il souhaite rester dans le monde de l’art, mais envisage l’avenir avec un esprit ouvert et sans plan prédéfini.

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