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Bicentenaire de la photographie : un musée national et un programme foisonnant

Le ministère de la Culture a dévoilé les 180 projets labellisés à ce jour dans le cadre des célébrations qui débuteront en septembre 2026. Un musée national de la photographie doit ouvrir à Arles, a annoncé Rachida Dati.

Stéphane Renault
11 juillet 2025
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La ministre de la Culture, Rachida Dati, avec Patrick de Carolis, maire d'Arles, Françoise de Panafieu, présidente des Rencontres de la photographie d'Arles, et Christoph Wiesner, directeur des Rencontres, lors de la visite en avant-première des expositions de l'édition 2025, le 6 juillet. © Ministère de la Culture

La ministre de la Culture, Rachida Dati, avec Patrick de Carolis, maire d'Arles, Françoise de Panafieu, présidente des Rencontres de la photographie d'Arles, et Christoph Wiesner, directeur des Rencontres, lors de la visite en avant-première des expositions de l'édition 2025, le 6 juillet. © Ministère de la Culture

En novembre 2024, la Rue de Valois avait annoncé l’organisation d’une grande célébration pour le Bicentenaire de la photographie, médium inventé en France par Nicéphore Niépce en 1827. La manifestation débutera en septembre 2026. À l’issue d’un premier appel à labellisation, plus de 180 projets ont été retenus par le comité de sélection et recevront le label Bicentenaire de la photographie.

« La diversité des porteurs de projets est à souligner ; les grandes institutions publiques, les acteurs nationaux et territoriaux de la photographie, les réseaux professionnels, mais aussi les musées, les archives départementales et municipales, les écoles d’art et les universités, ont déjà répondu à l’appel », précise le ministère.

Parmi les 113 expositions labellisées, plusieurs monographies émergent : « Gisèle Freund » au Jeu de Paume (Paris) ; « Robert Capa » au musée de la Libération de Paris ; « Isabelle Le Minh » au Centre photographique d’Île-de-France ; « Paul Kodjo » au Palais de Tokyo (Paris) ; « Bernard Plossu » au musée de Grenoble et au musée d’Art moderne et contemporain de Saint-Étienne-Métropole (MAMC +) ; « Alice Bommer » à la Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg ; ou encore « Fernand Bibas », premier photographe professionnel de presse ayant documenté la vie martiniquaise, aux Archives territoriales de Martinique à Fort-de-France.

Au chapitre des expositions collectives, la Bibliothèque nationale de France présentera « Dans le plus simple appareil », explorant 200 ans de nu ; le Centre Pompidou et le Grand Palais poursuivront leur partenariat fertile avec « Révélations – Comment la photographie change l’image du monde ? » ; le Centre Claude Cahun à Nantes donnera à voir « La nuit je mens. Photographier la nuit », réunissant des images du fonds de l’artothèque de l’École des Beaux-arts de Nantes. La Bibliothèque municipale de Lyon explorera ses collections et les réinventions perpétuelles de la photographie. Au Louvre, une grande exposition montrera pour la première fois comment le musée a inspiré les photographes. Orsay invitera l’artiste Youssef Nabil à poser un regard renouvelé sur ses collections et la peinture orientaliste. Le Palais de la Porte Dorée - Musée national de l’histoire de l’immigration offrira une carte blanche à Wajdi Mouawad. La Maison de la photographie Amazonie - Guyane exposera le travail d’artistes contemporains guyanais et caribéens sur les archives photographiques créoles. Les œuvres de 25 photographes français issues des collections de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie, en lien avec le réseau Diagonal, seront mises en valeur dans l’accrochage « Histoire(s) de photographes ».

De nombreuses propositions seront dédiées à la transmission, à l’éducation à l’image et à la pratique photographique. Ainsi du programme « Entre les images », porté par les 31 membres de Diagonal et du dispositif « Une Rentrée en Images » proposé par les Rencontres d’Arles, événement gratuit qui se déroule chaque année début septembre dans la cité camarguaise et s’adresse aux élèves de la maternelle jusqu’à l’enseignement supérieur.

En parallèle, des projets de recherche seront développés : un colloque international à Marseille porté par le comité scientifique du Bicentenaire de la photographie, le Mucem et le laboratoire InVisu, CNRS-INHA ; les Rencontres francophones de la recherche en histoire de la photographie, organisées par l’Institut pour la photographie de Lille ; l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles proposera pour sa part un projet de recherche autour de l’histoire de l’enseignement de la photographie.

Les réseaux professionnels seront au rendez-vous. Le Comité professionnel des galeries d’art (CPGA) initiera un parcours dédié à la photographie, dans la continuité de celui consacré au surréalisme en 2024, mobilisant une cinquantaine d’enseignes parisiennes et en région. Le Réseau LUX des festivals et foires de photographie proposera notamment une exposition collective à Paris. Les huit écoles supérieures d’art du sud-est de la France s’associeront, elles aussi, à ce bicentenaire en organisant une exposition mettant en lumière les nouvelles approches photographiques de leurs étudiants à la Friche Belle de Mai, à Marseille, entre février et mai 2027.

En outre, sont prévus de multiples projets de publications, audiovisuels et numériques, de collectes et d’expositions participatives ainsi que des commandes artistiques, résidences et prix.

La seconde vague de labellisation sera ouverte à partir de mi-septembre 2025 et jusqu’à janvier 2026, afin « d’étendre plus largement l’appel à participation pour une adhésion pleine et entière de la société civile ».

Enfin, la veille de l’ouverture des 56e Rencontres de la photographie, le 6 juillet à Arles, Rachida Dati a annoncé la création d’un musée national de la photographie. L’ancien site industriel des Papeteries Étienne, en cours de réhabilitation, sera mis à la disposition des Rencontres d’Arles à l’automne. Le musée présentera « les trésors de nos collections nationales : celles du Cnap, celles des Rencontres déjà conservées à Arles, celles de la Médiathèque du patrimoine, celles de l’Institut pour la photographie à Lille », a précisé la ministre de la Culture.

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