La plateforme de ventes aux enchères Joopiter, fondée par le musicien et designer Pharrell Williams, inaugure sa première vente dédiée à l’art contemporain, jusqu’à ce mardi 6 mai 2025. Pour l’occasion, la star américaine du lifestyle Martha Stewart a été invitée à mettre en lumière une sélection de six œuvres parmi les 48 lots proposés.
Intitulée The Contemporary Take, la vente réunit un large éventail de pièces, allant des estampes et éditions aux sculptures, œuvres sur papier et peintures originales. On y retrouve des signatures majeures comme George Condo, Tom Wesselmann, Jeff Koons et Ed Ruscha, aux côtés d’artistes contemporains en vue tels que Tschabalala Self, André Butzer, Lynette Yiadom-Boakye ou encore Toyin Ojih Odutola. Martha Stewart a choisi de mettre en avant des œuvres d’Amy Sherald, Damien Hirst, Ai Weiwei, Louise Bourgeois, Roy Lichtenstein et Alex Katz.
« J’ai posé il y a longtemps pour Alex Katz, lorsqu’il a réalisé un grand portrait centré sur mon visage », se souvient-elle en parlant de Straw Hat 3 (2022), une estampe de l’artiste estimée entre 18 000 et 25 000 dollars. « Ce travail, plus complexe et coloré, reste fidèle à son style fait d’aplats simples et de textures subtiles », souligne-t-elle.
Les estimations vont de 4 000 dollars à 1,2 million de dollars. « Cette vente est une belle occasion de débuter une collection, ou d’enrichir celle que l’on possède déjà, souligne Martha Stewart. C’est aussi une opportunité d’apprendre. »
Fondée en 2022 par Pharrell Williams, la plateforme Joopiter s’est rapidement imposée dans le monde des enchères en ligne avec des ventes aussi éclectiques que pointues : baskets rares, œuvres de l’ancien athlète devenu artiste Ernie Barnes, ou encore objets issus des collections personnelles du designer NIGO et du rappeur Kid Cudi.
« Chez Joopiter, nous aimons inviter des commissaires extérieurs à poser leur regard sur une sélection de lots, et nous avons été ravis de collaborer avec Martha Stewart, déclare John Auerbach, directeur général de la plateforme. Elle a composé un ensemble de pièces fidèles à ses goûts personnels, commenté chaque œuvre avec finesse, et assuré la promotion de la vente sur ses propres réseaux. Grâce à elle, des pièces comme celles d’Amy Sherald ou de Roy Lichtenstein ont bénéficié d’une visibilité exceptionnelle tout au long de l’opération. »
Depuis son lancement le 28 avril, la vente a déjà suscité un vif intérêt. Certaines œuvres ont enregistré plusieurs offres dès les premiers jours, à l’image du lot d’ouverture : une toile aux accents matissiens de la peintre bruxelloise Anastasia Bay, qui comptait déjà plus de dix enchères. John Auerbach anticipe néanmoins que l’essentiel de la compétition se jouera dans les dernières heures ce mardi 6 mai.
« Nous sommes satisfaits du déroulement de la vente jusqu’à présent, déclare-t-il. Comme c’est typique des vacations en ligne, le succès initial se mesure au trafic et à l’interaction — comme les signets et les pages vues —, la majorité de l’activité d’enchères étant attendue dans les toutes dernières minutes avant la clôture. »
Depuis sa création, Joopiter intervient à la croisée des mondes de la mode, de la joaillerie, du design, des objets de collection et de l’art. À l’inverse, les maisons de vente aux enchères historiques telles que Christie’s et Sotheby’s ont, ces dernières années, investi de manière offensive ces segments connexes au marché de l’art, dans un contexte de ralentissement des ventes d’art. Le secteur du luxe est désormais considéré comme un vecteur clé de croissance.