Le samedi 18 mai 2024, de la tombée de la nuit jusqu’à 1 heure du matin, les musées européens donnent rendez-vous aux visiteurs et passionnés d’art lors de la 20e édition de la Nuit européenne des musées. Créée en 2005 par le ministère de la Culture, et organisée en France avec les Directions régionales des affaires culturelles (DRAC), la manifestation bénéficie du patronage de l’Unesco, du Conseil de l’Europe et de l’ICOM.
Au fil des ans, l’événement s’est imposé comme un rendez-vous populaire. « La Nuit européenne des musées attire un public de plus en plus nombreux, expliquent les organisateurs. [Elle est] devenue une rencontre incontournable entre le public et les musées. » Près de 3 000 musées en Europe, dont 1 300 en France, « proposeront une programmation spéciale pour faire découvrir ou redécouvrir gratuitement leurs collections ». À travers des visites guidées, des parcours en plein air, des ateliers, des animations, des spectacles, des concerts, ou encore des projections, l’événement propose de « voir les établissements culturels avec un nouvel œil ».
La Nuit européenne des musées propose des thématiques, comme celle du sport, avec le musée national et domaine du château de Pau dont la soirée fera honneur au thème de la flamme, en écho au passage de la flamme Olympique et Paralympique au musée le 20 mai ; mais aussi le musée de l’Air et de l’Espace Aéroport de Paris-Le Bourget, qui accueillera pour la première fois un spectacle d’acrobatie aérienne.
Musée de l'Air et de l'Espace, MAE. © Patrick Nejad
À Paris, le Palais de Tokyo, le musée du Louvre, le Centre Pompidou, le musée d’art moderne de Paris, la Bourse de Commerce et la Fondation Louis-Vuitton participeront à la Nuit européenne des musées, organisant animations et nocturnes, avec des horaires de fermeture allant de 23 heures à minuit. Le public aura l’opportunité de visiter ces institutions sous un autre angle, et de découvrir ou redécouvrir les expositions en cours : « Matisse. L’atelier rouge » et « Ellsworth Kelly » pour la Fondation Louis-Vuitton dans le Bois de Boulogne, « Le monde comme il va » à la Bourse de Commerce-Pinault Collection ou encore une programmation spécialement pensée pour cette soirée au musée du Louvre.
La Fondation EDF présentera un show exclusif avec la venue de la Drag Queen Sara Forever, participante et finaliste de la deuxième saison de Drag Race France. L’occasion sera donnée de découvrir l’exposition en cours, « Demain est annulé », se tenant jusqu’au 29 septembre 2024, et qui offre matière à penser sur notre rapport à la sobriété. Le musée national des arts asiatiques - Guimet, quant à lui, organisera avec Jiang Nan, accompagnée par Dalaï Daansuren, un concert durant lequel un blues du Fleuve bleu sera interprété et chanté.
Musée national des arts asiatiques - Guimet, Bibliotheque historique. © MNAAG Paris, photo Vincent Leroux
Toujours dans le cadre de la Nuit des musées, des expositions labellisées « exposition d’intérêt national » garderont leurs portes ouvertes en soirée, comme « Marisa Merz » (jusqu’au 22 septembre 2024) au LaM-musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut à Villeneuve d’Ascq ; « Made in Germany. Peintures germaniques des collections françaises (1500-1550) », à voir jusqu’au 23 septembre 2024 au musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon ; mais aussi « Lise Deharme, la femme surréaliste », présentée jusqu’au 3 novembre 2024, au Musée de la Chalosse où « le quatuor de trombones Mascarade proposera un répertoire de musique classique tout particulièrement affectionné par Lise Deharme ». Ces musées proposeront des animations, des ateliers, comme la réalisation d’une grande tapisserie collective par le public s’inspirant des œuvres de l’artiste Marisa Merz, mais aussi des concerts et des performances.
Marisa Merz, Madonna di Marte (Madone de mars), s.d., technique mixte sur papier de riz, collection particulière. Courtesy de Bernier/Eliades Gallery, Athènes. Photo Boris Kirpotin
La nuit sera musicale : au Palais Galliera, musée de la mode de la Ville de Paris, les concertistes et jeunes talents du Conservatoire Rachmaninoff ont imaginé un programme spécial dont les partitions évoquent le mouvement, en écho à l’exposition « La mode en mouvement », qui a fermé avant le printemps.
L’événement entend aussi faire une place aux 150 ans de l’Impressionnisme, en lien avec le Festival Normandie impressionniste ayant lieu jusqu’au 22 septembre 2024 en Normandie et en Île-de-France. Le musée d’Orsay, dans ce cadre, proposera un atelier éphémère dans la nef.
Par ailleurs, la « Nuit » va réitérer l’opération « La classe, l’œuvre ! », menée en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. « Elle permet à de nombreuses classes et aux musées de France d’élaborer des projets qui, lors de la Nuit des musées, favorisent la venue d’un public scolaire et familial ». Le Petit Palais, musée des Beaux arts de la Ville de Paris, proposera ainsi « un projet mené avec le Micro lycée de Paris (14 e arrondissement), où les élèves explorent la thématique du corps à travers des visites guidées, des ateliers d’estampe et d’écriture assurés par l’écrivain Patrick Goujon ». Tout un programme.