Outre une plongée dans des « mondes virtuels », la Paris Design Week 2022 réunit pas moins de 200 lieux « physiques » – galeries, boutiques, ateliers, showrooms, écoles, studios… – pour livrer, à travers une myriade d’expositions et autres tables rondes, une vision des plus transversales du design : mobilier, graphisme, architecture intérieure, arts décoratifs et même… gastronomie. La cartographie de la capitale se divise en trois zones géographiques : Opéra/Concorde/Étoile, Rive Gauche et Palais-Royal/Marais/Bastille.
Outre des œuvres numériques, les découvertes en présentiel promettent aussi d’être légion. L’Atelier néerlandais (121, rue de Lille, 7e arrondissement) met ainsi à l’honneur sept jeunes pousses du design batave, choisis de mains de maîtresses par des compatriotes notoires, telles Hella Jongerius ou Wieki Somers. Au musée de la Chasse et de la Nature (62, rue des Archives, 3e arrondissement), Laurel Parker et Paul Chamard, dans une installation intitulée Inside-Outside, dévoilent un projet de recherche développé lors d’une résidence à la Villa Kujoyama, à Kyoto, autour du papier japonais Washi. Leurs objets – packaging, kimono, tatami… – tente un usage contemporain de ce matériau traditionnel.
S’appuyant sur la 4e génération de la famille d’Henri Matisse, l’éditeur d’objets Maison Matisse (38, rue du Bac, 7e arrondissement) exhibe, lui, une nouvelle collection signée du célèbre duo transalpin FormaFantasma, Ayant l’habitude de disséquer les responsabilités politique et écologique de leur domaine, il arrive aussi audit tandem de s’inspirer des fameux « papiers découpés » du peintre pour produire, plus trivialement, des pièces, tels un bougeoir ou un centre de table.
Patrick Jouin, chaise Orria pour la Bibliothèque nationale de France, création du Mobilier national, fabriquée par l’éditeur Alki. © Thomas Duval.
Dans la galerie du Mobilier national (42, avenue des Gobelins, 13e arrondissement), les lecteurs de la Bibliothèque nationale de France – site Richelieu – auront la primeur d’admirer la nouvelle chaise Orria qui viendra bientôt équiper 160 postes de lecture de la Salle Ovale. Elle est signée du designer Patrick Jouin, prototypée par l’Atelier de recherche et de création du Mobilier national et fabriquée par l’éditeur basque Alki.
À l’Académie du Climat (2, place Baudoyer, 4e arrondissement), le développement durable fait toujours recette. Paraphrasant l’ouvrage de Victor Papanek (Design for the Real World, 1971), fervent adepte d’un design responsable, l’exposition « Design for a Wild World » sensibilise aux enjeux de la conception en regard de l’urgence climatique et montre de « jeunes créateurs en design et en métiers d’art projets qui interrogent les systèmes de production et réinventent une vision du monde engagée et responsable ».
Enfin, dans la cour d’honneur de la Monnaie de Paris (11, quai de Conti, 6e arrondissement), la designeuse Bina Baitel, qui vient d’intégrer la galerie Christophe Gaillard, plante une Fontaine à vœux gonflable, à l’occasion de l’exposition « Monnaies & Merveilles » [dont le commissariat a été assuré par notre collaboratrice Bérénice Geoffroy-Schneiter]. Gonflable ou pas, le rituel demeure : jeter une pièce de monnaie porterait encore chance !
Paris Design Week, jusqu’au 17 septembre, Divers lieux, Paris, https://www.maison-objet.com/paris-design-week