Génie romantique, républicain engagé et humaniste, l’auteur des Misérables incarne la figure du commandeur, le grand écrivain national au pays de la langue de Molière. Il est de ces esprits qui forgent une nation. Lors de ses funérailles nationales, le 1er juin 1885, une foule immense – près de deux millions de personnes – se presse dans Paris pour lui rendre hommage au passage du cortège de l’Arc de triomphe jusqu’au Panthéon, où le poète est inhumé. Le grand homme a été de tous les combats du XIXe siècle : suffrage universel, abolition de la peine de mort, école publique et laïque… À l’heure où sortent sur les écrans de nouvelles adaptations, il faut relire son œuvre, plus actuelle que jamais.
Les Éditions Diane de Selliers présentent un dialogue très réussi entre une sélection de poèmes issus du recueil Les Contemplations, chef-d’œuvre publié en 1856, et des clichés produits entre 1826 et 1910, en provenance de fonds privés et de collections muséales européennes et américaines. Ami de Nadar, Victor Hugo conservait des tirages, parmi lesquels une marine de Gustave Le Gray, reproduite dans cette édition. Passionné par ces images réalisées « en collaboration avec le soleil », il nourrissait l’idée d’illustrer son œuvre par la photographie, rappelle l’éditrice. Un rêve devenu réalité, sous la forme d’un album offrant une fresque magistrale des débuts du médium, et dont la publication se révèle fort à propos à l’aube du bicentenaire de la naissance de la photographie.
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Victor Hugo, Les Contemplations illustrées par les débuts de la photographie (1826-1910), Paris, Éditions Diane de Selliers, 90 poèmes, 136 photographies, introductions de Florence Naugrette et Hélène Orain Pascali, 400 pages, 230 euros. Une édition limitée, avec tirage photographique numéroté, est également disponible.
