C’est par un communiqué officiel du ministère de la Culture que vient d’être officialisée la nomination de Martin Bethenod à la tête du Centre national des arts plastiques (Cnap). Il prendra ses fonctions le 6 janvier 2026, succédant à Béatrice Salmon, qui a dirigé l’institution pendant deux mandats, depuis 2019.
« Le parcours professionnel [de Martin Bethenod] est marqué par la diversité des responsabilités qu’il a exercées, notamment à la direction des éditions du Centre Pompidou, en tant que délégué aux arts plastiques du ministère de la Culture, au sein du groupe Reed comme commissaire général de la FIAC, puis auprès de François Pinault comme administrateur délégué du Palazzo Grassi – Punta della Dogana à Venise, et responsable du projet de la Bourse de Commerce », résume le ministère.
Fort d’un parcours de premier plan, tant dans le privé que dans le public, Martin Bethenod [par ailleurs chroniqueur de notre mensuel] prend les rênes d’une institution qui vient de faire l’objet de virulentes critiques dans un rapport de la Cour des comptes. À la demande de la ministre de la Culture, Rachida Dati, il a réalisé un autre rapport, cette fois sur le rayonnement de la scène artistique française contemporaine, dans lequel il a évoqué, entre autres, le nouveau rôle qui pouvait être assigné au Cnap. « Je ne pensais alors absolument pas en préparant ce rapport que l’on allait me proposer ce poste, nous confie-t-il aujourd’hui. Et je n’avais pas cherché à connaître le contenu du rapport de la Cour des comptes en amont du mien, pour ne pas être instrumentalisé ».
Celui, dont l’une des tâches au ministère de la Culture au début des années 2000 avait été de participer à la mise en place des nouvelles missions du Cnap, rappelle sa conviction que « tout comme il existe un Centre national de la musique, un pour le livre, un autre pour le cinéma, il est nécessaire d’avoir un opérateur pour les arts plastiques, sous la forme d’un établissement public qui soit chef de file dans le soutien aux artistes, aux commissaires, aux éditeurs, à tout l’écosystème ». Un secteur qui, « au-delà de ses éléments les plus brillants, cache des signaux de faiblesse, des fermetures de galeries au ralentissement des activités des fondations et autres centres d’art ». Et d’ajouter : « Le Cnap n’est pas une solution à tous les problèmes, mais un instrument de soutien de l’État ».
Dans ses nouvelles fonctions, Martin Bethenod devra accomplir « les derniers kilomètres » du projet d’emménagement du Cnap à Pantin, « dont 90 % a été accompli par Béatrice Salmon, qui s’est battue pour le mener à bien », souligne-t-il. Le lieu devrait s’inscrire au Grand Paris et apporter sa pierre à cet Est parisien jalonné de structures d’art contemporain, de la Galerie Thaddaeus Ropac de Pantin aux Magasins Généraux.
