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Foires et salons
Analyse

Paris Photo se renouvelle au Grand Palais

Presque un tiers d’exposants sont des primoparticipants ou font leur retour pour cette 28e édition, contribuant à la diversité d’une Foire inégalée dans sa spécialité.

Alexandre Crochet
10 novembre 2025
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Lake Verea, Téléphone, 2011-2013, C-print sur papier Kodak Endura.

Courtesy de l’artiste et de la galerie Bendana|Pinel Art Contemporain, Paris

Lake Verea, Téléphone, 2011-2013, C-print sur papier Kodak Endura.

Courtesy de l’artiste et de la galerie Bendana|Pinel Art Contemporain, Paris

Avec un taux d’environ 30 % de rotation en 2025, soit 58 nouveaux exposants (entre les premières participations et les retours après une absence), la 28e édition de Paris Photo se renouvelle fortement. Quelles qu’en soient les raisons – notamment le contexte difficile auquel doivent faire face les galeries –, c’est une aubaine pour les visiteurs qui peuvent ainsi découvrir des enseignes et des artistes peu ou jamais vus ailleurs. « Les exposants savent que les foires restent incontournables et connaissent la place de Paris Photo, laquelle a accueilli 81 000 visiteurs et 197 représentants de musées et fondations du monde entier en 2024. Les galeries savent qu’elles vont rencontrer des institutions », confie sa directrice, Florence Bourgeois. Cette édition rassemble 220 exposants (178 galeries et 42 éditeurs).

De nouvelles enseignes internationales rejoignent la Foire, telles que Crone (Vienne, Berlin), Ayyam (Dubaï), Hafez (Djeddah), Isabel Hurley (Málaga), Vadehra Art (New Delhi), Raster (Varsovie) ou encore Eva Presenhuber (Zurich). Parmi les retours, il faut signaler ceux de Richard Saltoun (Londres) et de la galerie Poggi (Paris), laquelle ne s’était plus inscrite depuis plus de dix ans. Cette dernière occupe un emplacement de choix en face de l’entrée, et met en avant Sophie Ristelhueber, récipiendaire en octobre 2025 du prix Hasselblad.

Les nombreux solo et duo shows célèbrent des figures historiques et contemporaines : Claudia Andujar (Vermelho, São Paulo) avec des séries des années 1970 ; Sally Mann (Jackson Fine Art, Atlanta) avec des tirages inédits d’At Twelve ; Sama Alshaibi (Ayyam, Dubaï) qui mêle photographies personnelles et documents d’archives ; Marie-Laure de Decker (in camera et Anne-Laure Buffard, Paris) et ses travaux documentaires ; Fred Herzog (Equinox, Vancouver) ou encore Ming Smith (M77, Milan). Les visiteurs vont découvrir par ailleurs d’autres approches avec Paul Kooiker (tegenboschvanvreden, Amsterdam), Larry Clark (Ruttkowski;68, Cologne), Tania Franco Klein (Rosegallery, Santa Monica) ou un dialogue entre Ken Ohara et Melissa Shook (Miyako Yoshinaga, New York) autour du portrait et de l’intime.

Une équipe féminine

Le secteur Voices quitte la galerie sud-est pour rejoindre la nef et bénéficier d’une meilleure visibilité. Deux commissaires internationaux renommés (contre trois en 2024) y livrent leurs regards contemporains sur le médium. Devika Singh, maîtresse de conférences à l’Institut Courtauld, à Londres, et Nadine Wietlisbach, directrice du Fotomuseum Winterthur, en Suisse, développent deux thématiques distinctes. D’une part, sous la houlette de la première, il est fait une belle place au paysage : les montagnes brumeuses du Liban d’après- guerre, selon Daniele Genadry ; les infrastructures inachevées de Persépolis (dans l’actuel Iran) photographiées par Mohammad Ghazali ; ou les cabanes des fermiers en lutte documentés par Gauri Gill. D’autre part, l’œil de Nadine Wietlisbach se penche sur des représentations familiales, tissant « librement des récits autour de la parenté, en suivant les tensions entre distance et proximité, pouvoir et soin et la manière dont ces dynamiques peuvent être traduites par l’image photographique ».

L’intervention de ce duo renforce la composante exclusivement féminine de l’équipe de Paris Photo, dirigée par Florence Bourgeois avec la directrice artistique Anna Planas. En effet, la première, qui souligne l’importance des commissaires dont elle s’entoure, se félicite de la forte progression des artistes femmes au sein de la Foire : leur part est passée de 20% en 2018 à 39% en 2025. À cet égard, le parcours Elles ≈ Paris Photo joue un grand rôle. Confié pour cette édition à Devrim Bayar, commissaire en chef du futur musée KANAL – Centre Pompidou, à Bruxelles, il met à l’honneur le travail de femmes photographes, avec un intérêt spécifique pour les liens entre le sujet (souvent féminin) et le décor, tout en s’appuyant sur l’analyse de leur regard.

András Ladocsi, Viktor, 2023, tirage argentique.

Courtesy de l’artiste et de la galerie Obsession, Paris

Une constellation de propositions

Le prix Maison Ruinart a en outre été décerné à une femme, la Française Marine Lanier, laquelle voit ainsi son travail présenté à la Foire. Une nouvelle récompense, le prix Duo, imaginé par Paris Photo, Les Échos week-end et We Are_, valorise quant à elle la qualité et la constance de la collaboration entre un photographe et sa galerie : « Destiné aux enseignes de Paris Photo présentant le travail d’un artiste avec lequel elles collaborent depuis au moins trois ans, ce prix offre une dotation financière, l’acquisition d’une œuvre, une visibilité nationale dans Les Échos week-end et une rencontre publique autour du duo lauréat chez We Are_. »

Le secteur Émergence, au premier étage, présente vingt expositions monographiques. Il met en lumière « une scène française foisonnante aux côtés de propositions venues d’Afrique du Sud, du Mexique, du Venezuela ou du Soudan du Sud », précisent les organisateurs de la Foire, soulignant en outre « la richesse des approches contemporaines de cette section et la capacité des artistes à renouveler le langage photographique ». Le secteur Digital, conçu par Nina Roehrs depuis sa création en 2022, « a bien pris, avec une appétence des galeries pour ce mode qui traduit l’évolution de l’image », se réjouit Florence Bourgeois. Treize galeries et plateformes y participent, défendant l’intégration des réalités digitales dans la pratique artistique.

Par ailleurs, les chanceux admis par l’entrée VIP vont accéder à un accrochage de la collection de la commissaire et philanthrope new-yorkaise Estrellita B. Brodsky, fervente supportrice de la scène latino-américaine et de sa diaspora, avec des œuvres allant des années 1960 à nos jours. Enfin, avec 42 exposants, le secteur Éditions « témoigne de la vitalité du livre photo et de son rôle central dans l’histoire du médium », rappelle l’équipe de la Foire. Quelque 400 dédicaces de livres d’artistes sont prévues sur place. D’autres événements, comme les « Book Talks », organisés pour la première fois en collaboration avec la librairie new-yorkaise Printed Matter, « ouvrent un espace de réflexion autour du livre de photographie et du livre d’artiste », sans oublier le programme « À Paris pendant Paris Photo ». Le temps d’une semaine, le Grand Palais se transforme en forum de la photographie, faisant de Paris la capitale mondiale du huitième art.

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Paris Photo, du 13 au 16 novembre 2025, Grand Palais, 3, avenue du Général-Eisenhower, 75008 Paris, parisphoto.com

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