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Fondation Cartier pour l'art contemporain
Actualité

La Fondation Cartier inaugure son nouvel espace face au Louvre

Installée place du Palais Royal dans l’ancien Louvre des Antiquaires repensé par Jean Nouvel, la Fondation Cartier pour l’art contemporain ouvre son nouvel espace avec « Exposition Générale », une vaste présentation de plus de 600 œuvres retraçant quarante ans de création artistique.

Gareth Harris
22 octobre 2025
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Vue extérieure du bâtiment depuis la rue de Rivoli. Fondation Cartier pour l’art contemporain, 2025. © Jean Nouvel / ADAGP, Paris, 2025. Photo © Cyril Marcilhacy

Vue extérieure du bâtiment depuis la rue de Rivoli. Fondation Cartier pour l’art contemporain, 2025. © Jean Nouvel / ADAGP, Paris, 2025. Photo © Cyril Marcilhacy

La Fondation Cartier pour l’art contemporain dévoile sa vaste collection dans son très attendu nouveau siège situé en face du musée du Louvre, à Paris. Plus de 600 œuvres réalisées par plus d'une centaine d'artistes sont présentées dans l’exposition inaugurale du nouvel espace situé place du Palais Royal. Ce bâtiment, qui accueillait auparavant le Louvre des Antiquaires, a été entièrement réaménagé par l’architecte français Jean Nouvel, donnant un nouvel élan à une scène parisienne de l’art contemporain en plein essor.

La manifestation inaugurale, « Exposition Générale » (du 25 octobre 2025 au 23 août 2026), a été conçue par le studio italien Formafantasma. « Le titre de l’exposition renvoie à l’histoire du lieu et du bâtiment », explique Chris Dercon, directeur général de la Fondation Cartier, précisant que le terme Exposition Générale emprunte son nom aux expositions autrefois organisées par les Grands Magasins du Louvre.

Le bâtiment fut construit à l’origine pour devenir le Grand Hôtel du Louvre au milieu du XIXe siècle et accueillir les visiteurs de l’Exposition universelle de Paris. Le site devint ensuite les Grands Magasins du Louvre (1880- 1977), les salons de l’hôtel étant transformés en espaces commerciaux. Cette vocation marchande s’est poursuivie avec le Louvre des Antiquaires (1977-2018).

EXIT, 2008-2025, Diller Scofidio + Renfro, Mark Hansen, Laura Kurgan et Ben Rubin, en collaboration avecwith Robert Gerard Pietrusko et Stewart Smith. Vue de l'exposition. Fondation Cartier pour l’art contemporain, 2025. Photographie © Marc Domage

« Exposition Générale » réunit des œuvres majeures d’artistes tels que Sarah Sze, Rinko Kawauchi, Patti Smith, James Turrell et Vija Celmins, réparties en quatre sections thématiques qui, selon le texte de présentation, « proposent une relecture contemporaine du modèle du musée encyclopédique ». Ces sections sont : Machines d’architecture, conçu comme « un laboratoire architectural éphémère » ; Être nature, qui « fait entrer la forêt dans le bâtiment » ; Making Things, décrit comme « un espace d’expérimentation des matériaux et des techniques » ; et Un monde réel, qui explore les visions technologiques et dystopiques.

« S’il y a une caractéristique essentielle de cette première exposition en lien avec le bâtiment, c’est que la collection se dévoile enfin dans toute sa richesse, explique Chris Dercon. Nous puisons désormais dans quarante ans de collection, cela témoigne de l’intérêt considérable que suscite notre fonds. Bien sûr, il a fallu faire des choix : nous ne pouvons présenter que 600 pièces sur un ensemble d’environ 4 500. »

La section Making Things présente des œuvres d’artistes tels que Joan Mitchell (Grande Vallée VI, 1984) et Damien Hirst. « Je viens justement d’avoir une discussion sur l’accrochage des œuvres de Mitchell et de Hirst, explique Chris Dercon. Elles se trouvent presque dans une relation intime, placées derrière la pièce d’Olga de Amaral et face à un paysage conçu par Andrea Branzi (Gazebo, 2008). Il en résulte des dialogues inattendus, presque secrets. »

Vue de l'exposition. Œuvres Alessandro Mendini, Bodys Isek Kengelez, et Peter Halley. Fondation Cartier pour l’art contemporain, 2025. Photographie © Marc Domage.

L’installation immersive EXIT, réalisée en 2008 par Diller Scofidio + Renfro à partir d’une idée originale du philosophe, urbaniste et essayiste Paul Virilio, s’appuie sur des données scientifiques pour cartographier les différents types de flux migratoires. L’œuvre est présentée dans la section Un monde réel. « Pour la pièce de Diller, nous avons dû actualiser les données, car il s’agit d’une œuvre profondément liée à la situation politique et aux migrations – des réalités qui ont considérablement évolué aujourd’hui », souligne Chris Dercon.

Deux grandes expositions seront programmées chaque année selon une approche résolument transdisciplinaire, précise Chris Dercon. « Nous mettrons en lumière des artistes encore peu connus en France, mais dont le travail mérite d’être découvert. Ce que nous ferons sera très différent des autres fondations, par la nature de nos expositions, notre identité et notre collection. Nous déploierons nos recherches à l’échelle internationale, avec une attention particulière portée à l’Afrique et à l’Amérique latine », ajoute-t-il.

À l’automne prochain, la Fondation Cartier présentera « The Harvest », la première grande exposition en France consacrée à l’artiste ghanéen Ibrahim Mahama.

Le nouveau bâtiment de la Fondation Cartier se déploie sur 8 500 m2, dont 6 500 m2 d’espaces d’exposition, et comprend aussi une bibliothèque, un auditorium et un restaurant. L’un des éléments les plus innovants du projet réside dans ses cinq « plates-formes mobiles », pouvant être transformées et déplacées en fonction des besoins curatoriaux.

« Nous pouvons choisir la configuration des plates-formes – leur hauteur, leur agencement – avec les artistes et les commissaires, explique Chris Dercon. Cette modularité nous permet d’adapter l’espace au thème, au rythme ou au caractère de chaque exposition, qu’il s’agisse d’une présentation collective ou d’une monographie. »

« Ces nouveaux types d’espaces sont à la fois fonctionnels et très utiles, surtout lorsqu’on pense à une collection comme celle de la Fondation Cartier, qui repose sur une forme d’entre-deux : entre l’art et le design, entre le design et l’architecture, entre les arts plastiques et les arts appliqués, poursuit Chris Dercon. Cette notion d’entre-deux, on peut la résoudre de deux manières : créer une aile distincte pour le design, une autre pour l’architecture, et une autre encore pour les arts décoratifs. Mais dans ce bâtiment, toutes ces disciplines coexistent et dialoguent librement entre elles ».

Les espaces extérieurs occupent une place aussi essentielle que ceux intérieurs. Ainsi, un passage souterrain autrefois utilisé pour relier le métro aux Grands Magasins – connu sous le nom de Galerie Valois – accueillera des installations et présentations en résonance avec les expositions principales de la Place du Palais Royal.

« Le concept de Jean Nouvel intègre autant l’extérieur que le contexte historique et urbain du site, explique Chris Dercon. Nous avons découvert, il y a deux ans, qu’une ancienne galerie datant de 1911 subsistait sur place, avec de magnifiques vitrines d’époque. Nous avons alors entamé des négociations avec la RATP pour savoir si nous pouvions les utiliser. » Le coût de la transformation du site historique n’a pas été communiqué. « Son coût est dérisoire... et confidentiel », avait confié précédemment à The Art Newspaper Alain Dominique Perrin, président de la Fondation Cartier.

La Fondation Cartier a été inaugurée en octobre 1984 à Jouy-en-Josas, dans les Yvelines, sous la direction de la regrettée Marie-Claude Beaud et la présidence d’Alain Dominique Perrin. Jean Nouvel avait déjà signé son précédent siège, le bâtiment de verre et d’acier du boulevard Raspail, inauguré en 1994.

Vue de l'exposition : Absalon, Annette Messager. Photographie Marc Domage

Depuis, d’autres grands mécènes ont suivi l’exemple de Cartier, et Paris s’est imposé ces dernières années comme un pôle majeur pour les fondations d’art privées. Bernard Arnault, président du groupe de luxe LVMH et fondateur de la Fondation Louis-Vuitton, a ainsi ouvert son musée d’art contemporain dans le bois de Boulogne en 2014.

« On évoque souvent les trois grandes fondations — Cartier, Pinault [qui est en fait une SASU, NDLR] et LVMH — mais il en existe aussi de nombreuses autres plus discrètes qui ont contribué à créer un véritable écosystème artistique dans la capitale, souligne Chris Dercon. Je pense notamment à la Fondation Kadist, à la Fondation Giacometti ou encore à la Fondation Pernod Ricard. La politique culturelle de la cité, avec la création d’ateliers, de résidences et de lieux hybrides comme Poush – centre d’art et ateliers d’artistes à Aubervilliers – s’inscrit pleinement dans ce grand mouvement de soutien à la création contemporaine. »

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Exposition Générale, du 25 octobre 2025 au 23 août 2026, Fondation Cartier pour l’art contemporain, 2, place du Palais-Royal, 75001 Paris, fondationcartier.com

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