L’Académie des beaux-arts, copropriétaire de la Galerie Vivienne depuis le legs en sa faveur de la Comtesse de Caen, fille de Louis-Auguste Marchoux, en 1870, a annoncé transformer l’un des commerces situés dans ce passage en nouvel espace d’exposition associé à une librairie-boutique.
Les salles, dont la surface est d’environ 200 m2, accueilleront des expositions liées aux prix remis chaque année par l’Académie ainsi que des expositions temporaires thématiques. Ce lieu situé au 4, rue des Petits Champs, dans le 2e arrondissement, sur la rive droite de la Seine, permettra d’enrichir la programmation culturelle de l’institution à Paris, complétant celle proposée au Pavillon Comtesse de Caen (Palais de l’Institut de France), au musée Marmottan Monet et à la Maison-atelier Lurçat.
L’exposition inaugurale, intitulée « Un soleil à peine voilé », célèbrera du 17 octobre au 30 novembre la jeune création en présentant les travaux de la troisième édition du programme de résidence à la Villa Dufraine, propriété de l’Académie des beaux-arts située à Chars, dans le département du Val-d’Oise, et rénovée en 2022.
En avril dernier, la Villa Dufraine a accueilli en résidence huit artistes réunis autour du commissaire Andy Rankin : Louise Belin, Megan Bruinen, Liên Hoàng-Xuân, Elouan Le Bars, Puqi Liu, Mathieu Sauvat, Anne Swaenepoël et Maxime Vignaud. Ces jeunes créateurs sont diplômés des Beaux-Arts de Paris, de l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy (ENSAPC), de la Villa Arson (Nice) et de la LUCA School of Arts (Bruxelles). Pendant huit mois, ils ont travaillé à la production de cette exposition dont le thème devait être en lien avec le bicentenaire de l’invention de la photographie. Cette résidence a été créée en 2023 par l’artiste Jean-Michel Othoniel, membre de l’Académie des beaux-arts et directeur du lieu depuis 2021.
« En ces temps incertains, où les oracles du GIEC et les menaces constantes de guerres ne cessent de tracer pour nous l’horizon de la fin, ne reste qu’une seule question obsédante : comment réagir ? Que faire dans un monde qui se sait condamné ? interroge Andy Rankin, commissaire de l’exposition. Pendant huit mois de recherche et d’expérimentation, les huit artistes et le curateur ont exploré la notion de catastrophe. Initialement ancrée dans une fiction autour d’une méga éruption solaire, la résidence s’est progressivement ouverte à toutes les résonances que porte l’idée de fin du monde… et du commencement de tant d’autres ! Si ce monde s’effondre, nous refusons la résignation et nous en inventerons d’autres, comme nous y exhorte si bien l’ambigu Philip K. Dick : “Si vous trouvez ce monde mauvais, vous devriez en voir quelques autres”. Chaque œuvre présentée dans « Un soleil à peine voilé » se déploie comme un récit autonome, ouvrant son propre horizon pour inviter les visiteurs à traverser un kaléidoscope de futurs possibles. Si l’apocalypse n’est pas désirée, elle est ici convoquée dans son sens originel : celui d’un dévoilement, d’une révélation. Une manière d’inviter chacun à ralentir, à déplacer son regard, à accueillir l’inattendu. Elles explorent le fil ténu qui relie désir et désastre, envisagés non pas comme des forces antagonistes mais comme deux puissances de potentialités et de création. »
Cette exposition bénéficiera d’un prolongement au Musée des Arts et Métiers - (CNAM) : « L’atelier du désastre, outils, instruments et autres spectres » proposera de découvrir l’accrochage spécifique de certaines œuvres réalisées au cours de la résidence à la Villa Dufraine au sein de la section Communication du musée.
« Aujourd’hui, il s’agit d’ouvrir un dialogue entre les collections du Musée et nos œuvres respectives, poursuit Andy Rankin. De nombreuses pièces continuent de nous subjuguer, tels que l’Appareil de La Rive pour la reproduction de l’aurore boréale ou le Dessin d’aurore boréale de Trouvelot. Ces artefacts, à la force esthétique certaine, témoignent de la manière dont les sciences ont cherché à saisir les phénomènes célestes, une fascination que nous partageons, et qui n’a cessé de nous hanter tout le long de la résidence. »
L’exposition « Le 9e art et les autres » proposera ensuite, du 17 décembre au 1er mars 2026, un regard inédit au croisement de la bande dessinée et des autres formes d’expression artistique, sous le commissariat de Thierry Groensteen, correspondant de l’Académie des beaux-arts.
« Un soleil à peine voilé », du 17 octobre au 30 novembre 2025, La Galerie de l’Académie des beaux-arts, Galerie Vivienne, 4, rue des Petits Champs, 75002 Paris. Du lundi au samedi, de 12 heures 30 à 19 heures. Entrée libre et gratuite
