L’intersyndicale SNMD-CGT vient, dans une lettre adressée à la ministre de la Culture, Rachida Dati, d’annoncer un préavis de grève pour le Louvre. Elle commencera le 15 décembre 2025 et devrait durer « jusqu’à satisfaction des revendications ». Les employés du musée, selon le communiqué de l’intersyndicale, « subissent des conditions de travail toujours plus dégradées et, faute de moyens suffisants et correctement fléchés, sont empêchés d’accomplir leurs missions de service public ». Ils veulent également préserver le modèle du Louvre, musée le plus visité du monde, qu’ils considèrent en péril, et dont ils se considèrent être « le dernier rempart avant l’effondrement ».
Parmi leurs revendications, les syndicats demandent notamment « une modification des projets portés par la direction afin de hiérarchiser et prioriser les travaux à venir » afin de « centrer les moyens sur les urgences ». Ils souhaitent aussi une augmentation des effectifs, dénonçant une diminution de ceux-ci ces dernières années. Ils demandent que les fonds de la licence de marques du Louvre Abu Dhabi soient utilisés pour « la remise en état du Palais estimée à 480 millions d’euros par la Cour des comptes, plutôt que pour le projet « Grande Colonnade » ».
Ces revendications interviennent alors que le Louvre fait face à une série d’événements mettant en lumière des failles dans son organisation : après le vol du 19 octobre 2025, au cours duquel de nombreux bijoux de la Couronne ont été subtilisés, une fuite d’eau a endommagé près de 400 manuscrits dans la bibliothèque des Antiquités le mercredi 27 novembre.
Les employés demandent également l’abandon de la double tarification qui vient d’être mise en place, augmentant de 10 euros l’entrée pour les visiteurs non-européens, qui, selon eux, « foule aux pieds notre histoire républicaine et l’universalisme fondateur du musée du Louvre ». Ils s’insurgent par ailleurs contre la politique visant à accueillir toujours plus de visiteurs, alors que l’institution est déjà saturée.
Enfin, la lettre contient de nombreuses revendications sociales et relatives à l’emploi, comme la création d’emplois statutaires dans les domaines de « la préservation, l’entretien, la connaissance et la transmission », ou le recrutement en CDI des agents contractuels.
