Art Basel Qatar réunira 84 artistes présentés par 87 galeries du 5 au 7 février 2026, après deux jours de Preview les 3 et 4 février. Noah Horowitz, PDG d’Art Basel ; Kirstin Mearns, PDG de QC+ ; et Ingénieur Abdulaziz Ali Al-Mawlawi, PDG de Visit Qatar, ont successivement pris la parole le 28 octobre. Vincenzo de Bellis, directeur artistique et directeur mondial des salons Art Basel, et Cheikha Reem Al Thani, directrice générale adjointe des expositions, de l’art public et de Rubaiya Qatar au sein de Qatar Museums, ont également échangé lors d’un débat sur les enjeux de la foire. Le premier nous précise son contour.
Vous avez choisi Wael Shawky comme directeur artistique d’Art Basel Qatar. Quel mode de sélection des artistes exposés a-t-il mis en place ?
Depuis la genèse du projet, nous avons imaginé un format dans lequel chaque galerie participante est invitée à présenter un seul artiste – ou un projet clairement défini – répondant à un thème curatorial d’ensemble conçu par Wael. Les galeries ont soumis leurs propositions dans ce sens, et Wael, en collaboration avec le comité de sélection, a opéré ses choix afin de créer une constellation de voix qui, ensemble, racontent comment l’art issu de cette région du monde entre en résonance avec le reste du globe. L’objectif est de proposer une présentation à la fois profondément enracinée à Doha et pleinement connectée aux débats qui traversent aujourd’hui la scène artistique internationale.
La foire prendra-t-elle la forme d’une succession d’expositions personnelles, ou les galeries pourront-elles également proposer des accrochages collectifs sur leurs stands ?
Pour cette première édition, nous avons délibérément écarté les présentations collectives, en encourageant les galeries à approfondir leur dialogue avec un seul artiste et à inscrire son travail dans un contexte élargi. Ce choix curatorial favorise une narration plus dense et offre au public la possibilité d’entrer plus intimement dans l’univers de chaque artiste, pour une expérience véritablement immersive.
L’objectif principal est-il de mettre en avant la dimension artistique pour contribuer à l’émergence d’un marché local ?
La dimension artistique est, en effet, au cœur du projet. Dès le départ, notre ambition pour Art Basel Qatar a été de construire quelque chose de durable et porteur de sens. La région dispose déjà d’une infrastructure culturelle solide et d’une communauté d’artistes et de collectionneurs en pleine expansion ; ce qui manquait, c’était une foire capable de relier ces écosystèmes au marché international de l’art de manière organique. Nous avons donc imaginé Art Basel Qatar comme une plateforme centrée sur la pratique artistique, la recherche et le dialogue – autant d’éléments qui, à terme, contribueront à consolider et à élargir les marchés local et régional.
Les autorités locales se sont-elles engagées à procéder à des acquisitions sur la foire ?
Il est encore trop tôt pour évoquer des acquisitions précises, mais nous sommes en discussion active avec plusieurs institutions et collections, au Qatar, dans la région et à l’international. Ce qui importe le plus à ce stade, c’est l’intérêt marqué et l’engagement réel que suscite la foire sur la scène mondiale, ainsi que la curiosité sincère quant à ce qu’elle apportera de nouveau.
La foire est née d’un accord entre le Groupe MCH, Qatar Sports Investments (QSI) et QC+. Pour combien d’éditions ce partenariat a-t-il été conclu ?
Il s’agit d’un engagement inscrit sur le long terme, fondé sur la conviction qu’une croissance véritablement pérenne demande du temps. Notre collaboration avec QSI et QC+ vise à bâtir bien plus qu’un simple événement : il s’agit de consolider les structures existantes et d’instaurer un climat de confiance. L’ambition partagée est de développer le marché de façon responsable et de créer une plateforme appelée à s’inscrire durablement dans le paysage artistique.
