Deux des suspects du vol du Louvre ont été arrêtés, comme l’a confirmé le parquet de Paris dans un communiqué : « les enquêteurs de la BRB (Brigade de répression du grand banditisme) ont procédé à des interpellations dans la soirée du samedi 25 octobre 2025 ». L’un d’eux « s’apprêtait à quitter le territoire depuis l’aéroport de Roissy » et le second aurait été interpellé en Seine-Saint-Denis. Ils ont été placés en garde à vue – qui peut se prolonger jusqu’à 96 heures –, à l’issue de laquelle de plus amples informations seront dévoilées. Deux autres malfaiteurs restent encore introuvables.
Dimanche 19 octobre 2025, le musée du Louvre avait subi un braquage spectaculaire. Quatre individus s’étaient introduits dans la galerie d’Apollon entre 9 h 30 et 9 h 40, subtilisant huit objets, dont un diadème et des bijoux de la Couronne française, pour un préjudice estimé à 88 millions d’euros. Une opération d’envergure avait été lancée, mobilisant une centaine d’enquêteurs. Ils explorent « toutes les hypothèses », dont une éventuelle « complicité interne au musée », comme l’avait expliqué Laure Beccuau, procureure de la République de Paris, jeudi dernier à Ouest-France. Elle espère que la surmédiatisation internationale de l’affaire fera que les malfrats « n’osent pas trop bouger avec les bijoux. » Elle voit dans le procédé des voleurs « la marque d’une organisation » qui laisserait penser à de « la grande criminalité organisée ».
Toujours selon Laure Beccuau, plus de 150 prélèvements de traces ADN avaient été réalisés sur les lieux du vol. C’est grâce à ces dernières que les deux individus ont été confondus. Selon Le Parisien, les deux hommes sont en effet déjà connus des services de police pour de précédents cambriolages.
En s’échappant, les voleurs ont laissé derrière eux le diadème de l’Impératrice Eugénie, retrouvé dans les jardins du Louvre, mais aussi divers objets, dont des gants, un gilet jaune et un talkie-walkie, sur lequel ont été effectués les prélèvements.
Après plusieurs jours de fermeture au public, le Louvre a rouvert ses portes mercredi, mais la galerie d’Apollon reste fermée, certains bijoux ayant été depuis transférés à la Banque de France. Laurence des Cars, directrice du musée, a demandé au Sénat, mercredi 22 octobre 2025, un renforcement de la surveillance extérieure ainsi que le déploiement d’une antenne de police au sein de l’institution, cette deuxième requête ayant été rejetée. Dans une tribune publiée dans Le Monde, 57 conservateurs et directeurs de grandes institutions du monde entier viennent ce lundi 27 octobre d’apporter leur soutien à Laurence des Cars, soulignant que les musées « ne sont ni des bastions ni des coffres-forts ».
