Lundi 6 octobre à Paris, l’Égyptien Khaled El-Enany, ancien ministre du Tourisme et des Antiquités, a été élu lors du vote du Conseil exécutif, directeur général de l’Organisation des Nations unies pour la culture, l’éducation et la science (Unesco) avec 55 voix sur 57 face à son adversaire, le Congolais Firmin Edouard Matoko. Âgé de 54 ans, diplômé de l’Université de Montpellier, ce parfait francophone succède à la Française Audrey Azoulay pour un mandat de quatre ans. Le 6 novembre, son nom sera soumis à l’approbation des 193 membres de l’organisation réunis en conférence générale à Samarcande, en Ouzbékistan. Le nouveau directeur général entrera en fonction le 14 novembre.
« Je veux féliciter l’Égypte, grande puissance médiatrice qui, en ce moment, accueille une discussion pour la paix », a salué Audrey Azoulay, alors que les délégations du Hamas et d’Israël ont entamé des pourparlers sur Gaza à Charm el-Cheikh.
Khaled El-Enany devient le premier Arabe et le deuxième Africain, après le Sénégalais Amadou Mahtar Mbow, à occuper le poste de directeur général de l’Unesco. Et ce, à un moment charnière : le retrait annoncé des États-Unis en 2026 fera chuter son budget de 11 %. Interrogé par RFI au soir de son élection, l’égyptologue de formation et enseignant universitaire a confié : « Je veux établir beaucoup de synergies. Je suis citoyen du Sud et citoyen du monde, je veux servir de pont culturel. Avec les États membres, nous allons mobiliser des fonds auprès des anciens donateurs, solliciter de nouveaux gouvernements, ainsi que le secteur privé. Nous voulons un Unesco moins politisé, impartial. Mon slogan de campagne était : L’Unesco pour les peuples. Je veux une organisation qui a de l’impact sur la vie des gens, au-delà du patrimoine culturel. Je crois que la paix commence par l’éducation, dès l’enfance. Malheureusement, en ce moment, il y a beaucoup de discours de haine. La raison d’être de l’Unesco est de rapprocher les peuples par l’éducation, la science et la culture. Pendant les conflits, nous devons préserver les sites du patrimoine naturel et culturel, les établissements scolaires et de recherche scientifique, les professeurs, les journalistes, puis intervenir ensuite dans la phase de reconstruction du système éducatif, culturel des pays en crise, non seulement ceux touchés par ces conflits mais aussi par le réchauffement climatique, comme c’est le cas des petits pays insulaires. »
