2030 s’annonce comme une année faste pour les musées parisiens. Alors que le Centre Pompidou inaugurera cette année-là sa totale métamorphose, c’est un autre lieu phare qui prévoit à la même période de dévoiler ses espaces redéfinis : le musée national Picasso-Paris. L’annonce en a été faite ce dimanche 28 septembre 2025, lors d’une réception marquant le 40e anniversaire de cette institution, ouverte en 1985 pour accueillir l’extraordinaire dation de l’artiste faite en 1979. Celle-ci comprenait, selon le ministère de la Culture, 228 peintures (dont 14 reliefs), 158 sculptures, 1 495 dessins, 33 carnets de dessins, 1 704 estampes, 85 céramiques et 77 œuvres d’autres créateurs (dessins, sculptures, photographies, etc.). Le musée s’est depuis enrichi de nouvelles dations (Jacqueline Picasso en 1990 et Maya Ruiz-Picasso en 2021) et a intensifié sa politique d’expositions temporaires, toujours à l’étroit dans ses salles de réception du rez-de-chaussée et dans son sous-sol.
Lors de son discours, Cécile Debray, présidente de l’établissement, a dévoilé « ce projet nourrit depuis de longs mois avec les équipes du Musée Picasso 2030, soit la création d’un unique jardin de sculpture et d’une nouvelle aile dédiée aux expositions temporaires, dans le respect absolu de son bâtiment historique, en nous permettant de retrouver l’articulation structurelle entre cour et jardin ». Grâce à un accord avec la Ville de Paris, la grille entre les espaces extérieurs du musée et le jardin de l’hôtel Salé-Léonor Fini s’ouvrira pour laisser place au premier jardin de sculptures de Picasso au monde, qui sera ouvert gratuitement au public. Ces 2 300 m² seront aménagés par un paysagiste. De plus, les visiteurs pourront également accéder à l’établissement par ce côté ouest. Les salles de réception du XVIIe accueilleront un café-restaurant donnant directement sur le jardin, une boutique et une librairie. Les expositions temporaires se déploieront dans une nouvelle aile à construire et qui remplacera un bâtiment technique appelé à être démoli. Un concours d’architecture va être lancé en novembre pour imaginer ces nouveaux espaces, complétés par un étage de bureau et un toit végétalisé. Le lieu sera relié au 10 rue de la Perle pour offrir une vraie zone de transit pour les œuvres.
Estimé à 50 millions d’euros, ce projet va bénéficier d’une capital campaign pour assurer son financement, avec le soutien « significatif » de la famille Picasso et de la Fondation abritée musée national Picasso-Paris – Académie des Beaux-arts, portée par « Lisa Fox, notre formidable et énergique mécène fondatrice », selon les mots de Cécile Debray. On a hâte d’être en 2030 !

