Alors que d’autres langues utilisent des termes neutres comme suburbs ou periferia, le mot français « banlieue » porte une charge historique singulière. Issu du latin banleuca, « à une lieue du ban », le terme désignait un territoire placé sous l’autorité d’un seigneur, en marge, cependant sous contrôle du centre urbain. La banlieue était donc non seulement une périphérie, mais aussi un espace inféodé, marqué par un rapport de subordination. Aujourd’hui, ce poids étymologique s’est estompé. Les banlieues se sont affirmées comme des territoires à part entière et autonomes, bien que souvent victimes de stigmatisations et de préjugés. C’est précisément ce regard que le musée de l’Histoire de l’immigration souhaite interroger avec l’exposition « Banlieues chéries ». À travers l’objectif d’Eugène Atget ou de Jean-François Noël, en passant par les bords de Seine vus par Claude Monet, l’exposition explore les banlieues comme des lieux de mémoire, de transmission et de vie, faisant émerger la beauté de ces territoires trop souvent en mal de représentation.
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« Banlieues chéries », 11 avril- 17 juillet 2025, musée de l’Histoire de l’immigration, palais de la Porte- Dorée, 293, avenue Daumesnil, 75012 Paris, histoire-immigration.fr
