La galerie Colbert, axe majeur au cœur de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), dans le 2e arrondissement de Paris, vient d’être restaurée. Les travaux, entièrement financés par l’INHA, ont été menés par le studio Constance Guisset et l’architecte en chef des monuments historiques Pierre-Antoine Gatier, qui travaillent sur ce projet depuis 2022.
Le regard est d’emblée capté par le nouveau lustre, une constellation de grandes sphères colorées suspendues sous la coupole de la galerie. Les murs ont été repeints dans des déclinaisons de rouge et de vert, à partir de teintes déjà présentes sur le site, que Constance Guisset dit avoir souhaité rendre « plus contemporaines ». Cette intention a été partagée avec Pierre-Antoine Gatier pour l’ensemble de la galerie : donner à l’espace une esthétique plus actuelle tout en respectant l’architecture historique et l’esprit de ce lieu dédié à la recherche en histoire de l’art. Des banquettes ont été installées au centre sous la coupole et dans la galerie, l’espace d’accueil a été repensé, et la cafétéria – désormais baptisée Café Roberto Longhi – a été déplacée, prenant la place d’un ancien espace d’exposition.
La signalétique a été entièrement repensée par le studio gr20, qui a conçu pour l’occasion une typographie originale. L’acoustique des lieux a également été retravaillée afin de faciliter les conversations, notamment grâce à l’intégration de tissus sur les banquettes et à l’ajout de nouveaux linteaux.
Dans le hall Rose Valland, le Centre national des arts plastiques (Cnap) a mis en dépôt deux œuvres de Philippe Cazal, Prenez vos désirs pour des réalités (1998) et L’imagination au pouvoir (1998), issues de la série Retour en avant. L’INHA rend par ailleurs hommage à Vera Molnár, qui lui a fait don en 2022 de 300 estampes avant sa disparition l’année suivante, en installant dans la salle Aby Warburg son œuvre En deux couleurs.
L’objectif de ces nouveaux aménagements était avant tout, comme l’explique Anne-Solène Rolland, directrice générale de l’Institut national d’histoire de l’art, de renforcer le caractère de « partage et de convivialité » de ce lieu de passage. Le pari est tenu : les banquettes sont régulièrement occupées ; étudiants, enseignants et membres de l’Institut s’y retrouvent pour échanger, voire travailler, tandis que le café « déborde » et que les visiteurs affluent.
