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Le photographe Martin Parr a tiré sa révérence

Le Britannique, connu pour ses clichés kitsch et plein d’humour, s’est éteint le 6 décembre 2025 chez lui, à Bristol, des suites d’un cancer, à l’âge de 73 ans.

Stéphane Renault
8 décembre 2025
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Autoportrait, Benidorm, Espagne, 1997. © Collection Martin Parr / Magnum Photos

Autoportrait, Benidorm, Espagne, 1997. © Collection Martin Parr / Magnum Photos

Ses images aux couleurs saturées saisissent avec un sens de l’humour So British, souvent caustique, les travers de la société des loisirs, du tourisme de masse, du consumérisme, et plus que tout l’extraordinaire dans la vie ordinaire de cette classe moyenne dont il était lui-même issu et qui était son sujet de prédilection. « Les gens normaux », disait-il. Observateur infatigable et amusé de ses contemporains, inventeur d’un style souvent imité, jamais égalé, attentif à chaque détail incongru surgissant de la banalité du quotidien, il a immortalisé d’innombrables scènes qui, dans son objectif, font sourire ou émeuvent, rendant visible ce que lui seul semblait voir, captant avec jubilation l'excentricité (sport national de la perfide Albion), l’absurde, le drolatique, le burlesque du réel : la plage à Brighton, la garden-party de Buckingham Palace, une tasse de thé… Le photographe britannique Martin Parr est mort des suites d’un cancer le 6 décembre chez lui, à Bristol, à l’âge de 73 ans.

Adepte de l’autoportrait non dénué d’autodérision (par exemple, dans un requin), bien avant la mode du selfie, éternellement chaussé de sandales, ce géant de la photographie a posé durant plusieurs décennies son regard ironique, iconoclaste, espiègle autant qu'humaniste sur ses compatriotes et le monde entier.

Né le 23 mai 1952 à Epsom, dans le Surrey, il débute la photographie en noir et blanc dans les années 1970, après des études à l’Université de Manchester et sous l’influence d’un grand-père amateur du médium, membre de la Royal Photographic Society. Très vite, ce passionné de cartes postales, collectionneur compulsif, entre autres de livres de photos – sa collection de plus de 30 000 ouvrages a été acquise par la Tate et LUMA Arles – et admirateur de la photographie documentaire, de Garry Winogrand à Robert Frank, adopte la couleur : saturée, acide, dans une esthétique empruntée à la publicité. Avec ses cadrages serrés, elle devient à partir des années 1980 sa marque de fabrique, reconnaissable entre mille. « J’aime beaucoup les couleurs du kitsch. Comme une pie, je suis attiré par les couleurs et tout ce qui scintille », confesse-t-il dans son autobiographie imagée écrite à quatre mains avec Wendy Jones, Martin Parr, Complètement paresseux et étourdi (Michel Lafon, octobre 2025).

Martin Parr a été directeur artistique invité des Rencontres de la photographie d’Arles en 2004. En 2009, le Jeu de Paume à Paris a présenté l’exposition « Planète Parr », qui a ensuite fait le tour de l’Europe. « Au-delà de son œuvre, à la fois profonde et légère – qualités extrêmement rares – il a été une force extraordinaire dans le monde de la photographie, soutenant avec générosité des artistes issus de générations très différentes », a déclaré Quentin Bajac, directeur du Jeu de Paume. L'institution lui consacrera à partir du 30 janvier 2026 l'exposition « Martin Parr. Global Warning ». Ses œuvres ainsi que ses collections personnelles et ses livres ont fait l’objet de nombreuses expositions individuelles et collectives et de rétrospectives itinérantes. Récemment, le documentaire I am Martin Parr de Lee Shulman a suivi le photographe dans ses prises de vues, explorant son univers et scrutant sa méthode : se fondre dans le décor afin d'approcher au plus près son sujet, tout en conservant un certain recul. Un portrait drôle et attachant.

« Il laisse derrière lui son épouse Susie, sa fille Ellen, sa sœur Vivien et son petit-fils George. La Fondation Martin Parr et Magnum Photos travailleront ensemble pour préserver et partager l’héritage de Martin. Martin nous manquera beaucoup », lui ont rendu hommage la Martin Parr Foundation et l’agence Magnum Photos, dont il fut membre à partir de 1994 et président de 2014 à 2017.

« C’est avec une immense tristesse que nous partageons avec vous la nouvelle du départ de Martin Parr. Ces dernières années, nous avons eu la chance de créer des moments inoubliables avec celui qui savait que le temps lui était compté. Beaucoup d’entre vous les ont partagés. La route continue avec un géant de moins dans ce monde », a salué de son côté la galerie Clémentine de la Féronnière, qui le représente à Paris.

DisparitionMartin ParrPhotographieAgence Magnum Photos
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