Dans la bataille d’Hernani des vitraux de Notre-Dame de Paris, le geste contemporain souhaité par Emmanuel Macron, président de la République, et l’Église, à la suite de l’incendie qui a ravagé la cathédrale en 2019, vient de gagner une première manche, tranchée par la justice.
Le 28 novembre dernier, le tribunal administratif de Paris a confirmé la légalité de ce marché public, déboutant ainsi l’association Sites et monuments qui la contestait. Les défenseurs du patrimoine, opposés à l’installation de vitraux contemporains en remplacement d’une partie de ceux conçus par l’architecte Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc au XIXe siècle, soutenaient que cette dernière ne constituait pas une opération de « conservation » ou de « restauration ». Le tribunal a estimé que « les termes de “conservation” et de “restauration” n’impliquent pas un retour au dernier état visuel connu avant l’incendie [...] et n’excluent pas la possibilité d’une démarche architecturale telle que prévue par le marché de réalisation et de pose de vitraux contemporains ».
L’association Sites et monuments a indiqué son intention de contester ce jugement en appel – ce qui ne suspend pas son application –, et d’attaquer l’autorisation de travaux, qui devrait être délivrée par le préfet de Région au printemps 2026.
Claire Tabouret a remporté en 2024 le marché public dédié à la réalisation de ces six nouveaux vitraux contemporains. « D’un seul souffle », son exposition au Grand Palais, du 10 décembre prochain au 15 mars 2026, présente les maquettes grandeur nature, esquisses et travaux préparatoires de ces baies du bas-côté sud de la cathédrale. Inspirés par le thème de la Pentecôte, les monotypes, enrichis de pochoirs pour les rosaces et motifs décoratifs, seront réalisés en association avec l’Atelier Simon-Marq, maîtres verriers installés à Reims (Marne) depuis 1640.