L’appartement de Jacques Prévert, situé au 6 bis Cité Véron, dans le 18e arrondissement de Paris, est menacé de destruction. Le Moulin Rouge, son propriétaire, souhaite en effet en faire l’annexe d’une scène consacrée à la mythique meneuse de revue Mistinguett.
En octobre 2025, un collectif de personnalités de la culture a publié dans Libération une lettre ouverte à la ministre de la Culture, Rachida Dati, lui demandant de « ne pas laisser s’évanouir dans les gravats ce morceau d’Histoire pour un projet aux contours flous ». « On ne saurait, écrivent-ils également, honorer Mistinguett sur les ruines des Enfants du Paradis », en référence au fameux film de Marcel Carné tourné en 1943-1944 sur un scénario de Jacques Prévert.
L’appartement, situé derrière les ailes du Moulin Rouge, a été décoré par Alexandre Trauner – mythique décorateur de cinéma, notamment pour Drôle de Drame, Hôtel du Nord ou Quai des brumes, tous trois de Marcel Carné – et l’architecte Jacques Couëlle. La petite-fille du poète, Eugénie Bachelot-Prévert, y conserve les archives de son grand-père. S’y trouvent encore intacts le bureau de Jacques Prévert, la chambre de sa fille Michèle et le lit où elle dormait, venu des décors du film Notre Dame de Paris.
L’espace, défend les signataires, mérite « protection et reconnaissance officielle ». Les auteurs de la lettre demandent qu’il soit reconnu au titre des monuments historiques, et demande à la ministre de la Culture « d’engager instamment la procédure de classement de l’appartement de Jacques Prévert ».
Parmi les signataires, figurent notamment Éric de Chassey, directeur des Beaux-Arts de Paris, Barbara Cassin, de l’Académie française, l’écrivain Patrick Modiano, le styliste Jean-Charles de Castelbajac, et des héritiers d’artistes, comme Aube Breton-Elléouët, fille de l’écrivain André Breton, ou Paloma Picasso, fille du peintre espagnol.
Pour consulter ou signer la pétition, suivre ce lien.
