Un inédit de Guido Reni chez Artcurial et Millon
Artcurial présente, avec la maison Millon, une peinture de l’artiste italien du XVIIe siècle Guido Reni, David avec la tête de Goliath (est. de 2 à 4 millions d’euros). Ce tableau, proche de la version exposée au musée du Louvre, n’était pas réapparu aux yeux du public depuis sa venue en France dans les malles du général Pierre-Antoine Dupont de l’Étang, de retour des campagnes napoléoniennes d’Italie en 1800. Il n’a jamais quitté sa famille depuis lors. L’œuvre, acquise à l’origine auprès de l’artiste par Francesco d’Este, duc de Modène, passe ensuite entre les mains du prince Eugène de Savoie. Elle illustre la rencontre entre naturalisme caravagesque et idéal classique, témoignant d’un moment clé dans l’évolution de Guido Reni. « L’œuvre de Guido Reni s’inscrit dans un contexte de contre-réforme de l’Église catholique à Rome, souligne l’expert Éric Turquin dans sa présentation du tableau à Drouot. Reni, comme Le Caravage, veut provoquer de véritables chocs émotionnels chez les spectateurs, mais atténue cependant la brutalité obscure du maître milanais. »
« Maîtres anciens & du XIXe siècle. Tableaux & sculptures », mardi 25 novembre 2025, Artcurial avec Millon, 7 Rond-Point des Champs-Élysées Marcel-Dassault, 75008 Paris, www.artcurial.com ; www.millon.com

Pierre Soulages, Peinture, 27 Octobre 1956, huile sur toile, 81 x 60 cm. Courtesy Digard auction
Un Soulages de 1956 chez Digard Auction
Du 26 avril au 15 mai 1954, le galeriste américain Samuel M. Kootz expose pour la première fois dans sa galerie située sur Madison Avenue à New York des œuvres du peintre Pierre Soulages. Un an plus tard, il présente un autre accrochage, « New paintings by Pierre Soulages ». Fort du succès rencontré par l’artiste français, le galeriste organise huit autres expositions pendant les sept années qui suivent. En septembre 1957, l’architecte brutaliste Walter A. Netsch pousse les portes de la galerie et acquiert Peinture, 1956 (est. de 650 000 à 900 000 euros). « Cette peinture reste l’une des dernières œuvres de la première période de Soulages », observe la chercheuse Pauline Hélou-de La Grandière, spécialiste de la technique et de la conservation des œuvres de Pierre Soulages. Les dimensions des peintures sont en effet « raisonnables » (ici 81 x 60 cm), contraintes par la taille de l’atelier de l’artiste à Montparnasse. Pierre Soulages, très empreint d’une culture classique de la peinture, utilise des matériaux traditionnels : les toiles sont achetées auprès de la célèbre maison Lefebvre-Foinet et les couleurs proviennent de chez Adam Montparnasse. « Sur cette toile, souligne Pauline Hélou-de La Grandière, la pâte noire est appliquée à la spatule Spalter sans aucun repentir sur un premier jus de camaïeu marron légèrement translucide, pas encore vraiment sec. Ce n’est pas une peinture du geste, mais une peinture de la matière. »
« Tableaux Post-War et Contemporains », mardi 25 novembre 2025, Digard Auction, Hôtel Drouot, 9, rue Drouot 75009 Paris, www.digard.com

Pierre-Auguste Renoir, L’Enfant et ses jouets - Gabrielle et Jean, le fils de l’artiste, huile sur toile, 54,4 x 65,4 cm. Courtesy Joron-Derem
Un portrait de Gabrielle et Jean par Pierre-Auguste Renoir chez Joron-Derem
Seules trois huiles sur toile représentant Jean, fils de Pierre-Auguste Renoir, peintes par l’artiste en compagnie de sa nourrice Gabrielle – modèle préféré par ailleurs de l’artiste – ont été présentées aux enchères depuis près de trente ans : L’alphabet, Jean et Gabrielle (vendu en 1991 pour 1,9 million d’euros) ; Jean, Gabrielle et une petite fille (ravalé en 2001 avec une estimation très dissuasive de 7 à 9 millions de dollars) ; Gabrielle et Jean Renoir (vendu en 2022 pour 200 000 euros, sous un minuscule format de 17 x 16 cm). Cette version inédite présentée par Christophe Joron-Derem, L’Enfant et ses jouets - Gabrielle et Jean, le fils de l’artiste (est. de 1 à 1,5 million d’euros) a appartenu à la marraine de l’enfant, Jeanne Baudot, qui l’a ensuite léguée à son fils adoptif, Jean Griot, qui a été directeur du Figaro entre 1970 et 1975. Selon le catalogue de la vente, l’œuvre est ensuite restée dans la famille du journaliste par descendance.
« Tableaux Modernes », mardi 25 novembre 2025, Christophe Joron-Derem, Hôtel Drouot, 9 rue Drouot 75009 Paris, www.joron-derem.com
