Même si l’adresse a une nouvelle fois changé selon le principe de nomadisme parisien qui constitue un des ADN d’un événement qui se positionne toujours comme une foire jeune, le visiteur ne sera pas déstabilisé. Il y retrouvera la scénographie bien connue des cimaises parallèles et transversales qui scandent les trois plateaux de ce vaste immeuble, plus spacieux que le précédent et donc plus confortable à visiter. Ces espaces accrus permettent à la foire d’offrir de nouvelles opportunités, matérialisées cette année par un programme spécifique intitulé « PI 10 ». Selon ses organisateurs, il a pour « volonté d’étendre les formats de présentation des œuvres au-delà des schémas nécessairement réduits dans les stands ».
Il s’agit aussi d’un retour prospectif sur les temps forts des éditions précédentes qui se concrétise par des interventions ou des installations de propositions artistiques de grande envergure. La donne change, puisque c’est la première fois que la foire permet ainsi de proposer à ses visiteurs et collectionneurs des œuvres à l’échelle muséale.
Le meilleur exemple en est le stand d’une des galeries fondatrices, Gregor Staiger (Zurich / Milan) qui, outre l’immanquable diptyque lumineux de Nora Turato, présente conjointement une offre des plus éclectique, rassemblant des œuvres emblématiques de Raphaela Vogel et une toile exceptionnelle de Xanti Schawinsky (1904-1979), affichée à 240 000 francs suisses, ainsi qu’un environnement performatif de Monster Chetwynd (60 000 euros). L’installation Fertilizing Temple de Kenny Dunkan explore avec finesse des légendes guadeloupéennes (Ciaccia Levi, Paris / Milan), tandis que les passagers d’un bus de Cédric Rivrain dialoguent face à face, d’une cimaise à l’autre (Fitzpatrick Gallery, Paris). Ces deux peintures se situent au troisième niveau du bâtiment, celui qui paraît le plus expérimental dans sa configuration et ses propositions, rappelant ainsi les débuts de Paris Internationale. Y sont présentées des installations vidéo et multidisciplinaires, comme celles de Barbara Hammer (Champ Lacombe, Biarritz / Londres et Company, New York) ou Mathis Altmann (Fitzpatrick). Plus loin, le duo de sculptures hybrides d’allure monstrueuse de Renaud Jerez (Crêvecoeur, Paris) semble, lui, annoncer la fin d’un monde (proposé à 20 000 euros chaque).
Au final, si la foire continue à se caractériser par un nombre impressionnant de peintures en tous genres, l’éclectisme d’autres techniques et supports proposés reste lui aussi de mise.
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« Paris Internationale », jusqu’au 26 octobre 2025, Rond-Point des Champs-Elysées, 75008 Paris.
