Le Prix COAL, dédié à la création engagée pour la défense du vivant, a été décerné cette année à Charlotte Gautier Van Tour pour son projet Bloom, le sang des glaciers, nom donné à un phénomène provoqué par des microalgues qui prolifèrent en haute altitude – notamment dans les écosystèmes alpins – et colorent la neige en rouge, modifiant son albédo, avec pour conséquence d’entraîner une accélération de la fonte des glaces. En collaboration avec des scientifiques de la mission ALPAGA, Charlotte Gautier van Tour a développé une série d’œuvres et d’expérimentations sur l’histoire aquatique du massif des Alpes, de son origine sous les eaux à sa fonte actuelle. « Sculpture abritant la microalgue, plan-relief montrant le phénomène de bloom algal ou névé rose en gelée d’algues, son projet rappelle que l’eau douce de la neige n’est pas un milieu mort mais, au contraire, un océan de vie en voie de disparition », a salué le jury.
Née en 1989 à Évian-les-Bains (Haute-Savoie), l’artiste française vit et travaille à Dieulefit (Drôme). Son travail porte sur les événements qui peuplent nos écosystèmes : fermentations, germinations, proliférations, macérations. Ses œuvres sont conçues telles des surfaces d’interaction avec les algues, les végétaux et autres micro-organismes. Elle a participé à de nombreuses expositions et résidences en France, notamment à La Villa Belleville et à la Cité internationale des Arts. Elle a été lauréate 2021 et 2022 de la bourse Rouvrir le monde de la Collection Lambert. Avec ce prix COAL, elle bénéficie d’une dotation de 12 000 euros et d’une résidence de création au cœur du Domaine de Belval (Ardennes), propriété de la Fondation François Sommer, animée par les équipes scientifiques et pédagogiques du musée de la Chasse et de la Nature et celles du Domaine de Belval.
Le prix spécial du jury a été attribué à Pauline Rip pour son projet Elficologie : la récolte de la rosée du matin. Elle bénéficie d’une dotation de 3 000 euros. Deux mentions spéciales ont également été décernées : la mention Centre Wallonie-Bruxelles/Paris est allée à Mirja Busch pour son projet Institute of Puddleology et la mention Ateliers Médicis à Férielle Doulain-Zouari pour Ain el coton. Les deux artistes bénéficient respectivement d’une dotation de 2 000 euros, accompagnée d’une invitation à exposer au sein du Centre Wallonie-Bruxelles/Paris et d’une résidence à Clichy-sous-Bois/Montfermeil (Seine-Saint-Denis), en lien avec la forêt régionale de Bondy. Le Prix COAL étudiant 2025 a quant à lui été décerné à Clara Niveau-Juteau, pour son projet Fresque du Vivant. Elle bénéficie d’une résidence de deux mois au sein de l’une des 350 Réserves Naturelles de France, assortie d’une dotation de 5 000 euros.
Les Prix seront remis le 12 décembre prochain, à l’occasion de la 3e édition de « SANS RÉSERVE », le rendez-vous de l’art et de l’écologie imaginé par COAL. Pour la première fois, l’exposition des artistes nommés au Prix COAL sera ouverte pendant un mois au musée de la Chasse et de la Nature (du 12 décembre 2025 au 11 janvier 2026), avec un parcours d’œuvres inédit en dialogue avec les collections de l’institution.
Le jury 2025 était composé de : Catherine Bouvard, directrice des Ateliers Médicis ; Catherine Dobler, fondatrice de la Fondation LAccolade ; Simon Dufour, enseignant chercheur à l’Université Rennes 2 ; Karine Duquesnoy, haute fonctionnaire à la transition écologique et au développement durable au ministère de la Culture ; Nicolas Floc’h, artiste ; Alice Gandin, directrice du musée de la Chasse et de la Nature ; Florent Héridel, responsable de programmation au MAIF Social Club ; Julien Jonnard, chargé de programme territoires et éducation à la nature aux Réserves Naturelles de France ; Claire Luna, commissaire d’exposition ; Stéphanie Pécourt, directrice du Centre Wallonie-Bruxelles / Paris ; Jean-Philippe Pierron, philosophe ; et Vivien Rebière, chargé de mission Études et partenariats stratégiques pour la mobilisation citoyenne à l’Office français de la biodiversité.
