Hommage réussi à Roger Pailhas
Sur Art-o-rama, une poignée de galeries renommées qui ont participé par le passé au Salon Art Dealers dans la cité phocéenne, joignent leur force pour commémorer en beauté les vingt ans de la disparition de Roger Pailhas, créateur de cet événement. Parmi elles, Loevenbruck montre un textile de Daniel Dewar & Gregory Gicquel ; Mennour des œuvres sur papier de Camille Henrot ; Air de Paris la fameuse vidéo Body Double de Brice Dellsperger ; ou encore Continua, une œuvre-miroir de Michelangelo Pistoletto, sans doute l’œuvre la plus chère de cette édition à 200 000 euros H.T.

Stand de la galerie Meessen. Photo A.C.
Galerie Meessen, Bruxelles
Sur le sol du stand de la galerie Meessen, une centaine de boules de papier froissées en aluminium émaillé laissent apparaître des phrases de la dernière page de Casse-pipe, un livre inachevé de Louis-Ferdinand Céline. Cette installation à 34 000 euros, signée de l’artiste mexicain Jorge Mendez Blake, évoque les affres de l’écriture et son processus laborieux de gestation.

Stand de la galerie La La Lande, au premier plan, œuvres d'Aïcha Snoussi.
Galerie La La Lande, Paris et Riyad
Pour sa première participation à Art-o-rama, la galerie parisienne met en avant deux artistes tunisiens, Kaïs Dhifi et Aïcha Snoussi. Déjà riche d’un très solide parcours de résidences et en institutions (dont le Palais de Tokyo à Paris), cette dernière présente entre autres une série de sculptures (à 5 000 euros pièce) faites à partir de balles en bronze fondues, réalisées dans le cadre d’une résidence à Ouagadougou au Burkina Faso. Ambiguës, elles combinent des formes associées autant au plaisir qu’à la défense de soi. L’artiste sera bientôt à l’affiche du centre d’art 32Bis à Tunis.

Œuvre de Pepo Salazar Lacruz, galerie Sabot. Photo D.R.
Galerie Sabot, Cluj-Napoca
La galerie roumaine propose entre autres le travail de Pepo Salazar Lacruz, artiste basque espagnol qui a représenté son pays à la Biennale de Venise en 2015 et exposé au Centre Pompidou ou à la Biennale Momentum 10 en Norvège. En 2019, l’artiste s’était essuyé les mains sur des calendriers à la gloire de Vladimir Poutine (10 000 euros pièce) alors qu’il réalisait une sculpture en terre cuite, une action prémonitoire…

Une partie du stand de la galerie DS. Photo A.C.
DS Galerie, Paris
La galerie consacre son « stand » conçu comme un « billboard » éclaté aux travaux d’Antoine Conde, artiste qui retravaille les images collectées dans son immense banque de données pour en faire des dessins (à partir de 900 euros). Ceux-ci empruntent au collage, superposant et combinant des portraits masculins intimistes saisis entre éveil et rêve, au seuil de l’inconscience.

Œuvre de Julie Béna, stand de LONGTERMHANDSTAND. Photo A.C.
Chiquita Room, Barcelone
Cette enseigne catalane présente l’un des stands les plus originaux de cette édition d’Art-o-rama, avec un solo show de l’artiste Laia Arqueros Claramunt. Ses pièces en céramique, musicales, sifflets ou cistre, associent la Grèce antique et les problématiques féministes actuelles, évoquant les thesmophories, ces fêtes réservées aux femmes. Une façon ludique et fine de souligner que les combats d’émancipation ont émergé dès cette époque lointaine… Prix à partir de 2 500 euros pour un sifflet.
Galerie LONGTERMHANDSTAND, Budapest
L’enseigne hongroise a accroché notamment cette sculpture murale de Julie Béna, memento mori tout en délicatesse, disponible à 7 000 euros. L’artiste française bénéficiera d’une exposition personnelle à partir du 4 octobre prochain au Magasin-centre national d’art contemporain à Grenoble (jusqu’au 5 avril 2026).
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Art-o-rama, jusqu’au 31 août 2025, Friche La Belle de Mai, Marseille.
