Parcours à ciel ouvert, vernissages sous haute courtoisie princière et programmation forcément riche : du 7 au 12 juillet 2025, Monaco Art Week tisse sa toile dans la ville, de Monte-Carlo au Larvotto. Quinze enseignes d’art moderne et contemporain dialoguent avec les maisons de ventes historiques dans une dynamique d’émulation, nourrie par l’ambition de faire de Monaco bien plus qu’un port d’attache : une plateforme culturelle de premier plan.
UNE PROPOSITION ÉTOFFÉE
« Monaco Art Week est avant tout un dialogue : entre les galeries, les institutions, les artistes, les collectionneurs. Un fil d’or qui relie les singularités pour créer un récit commun. Ce que nous cherchons à insuffler, c’est une respiration artistique au cœur de la principauté. Une façon d’établir des croisements fertiles entre les arts et le territoire », confie Louise Gréther, présidente de l’événement, qui annonce par ailleurs « une édition prometteuse malgré le contexte géopolitique instable. Monaco est et restera une enclave protégée ».
Parmi les têtes d’affiche, on retrouve Hauser & Wirth qui consacre son été à Annie Leibovitz avec l’exposition « Stream of Consciousness », dévoilant deux décennies d’archives photographiques intimes. Quelques rues plus bas, Eric Massholder prend possession des cimaises de la Kamil Art Gallery avec une série inédite en hommage à Vincent van Gogh. De son côté, Moretti célèbre la peinture ancienne italienne. Natures mortes, por-sacrés, écoles bolonaises ou lombardes : une épure lumineuse s’offre au regard, dans un dialogue silencieux avec le tumulte d’un été contemporain. Dans un même mouvement, Opera Gallery signe un bel accrochage avec Marc Chagall et Fernand Léger en piliers d’une exposition collective à travers les avant-gardes. Autour d’eux, Roy Lichtenstein, Yayoi Kusama, Jean-Michel Basquiat dessinent les contours d’un XXe siècle pictural flamboyant.
D’autres galeries affûtent un regard plus analytique comme M. F. Toninelli Art moderne, laquelle propose un dialogue entre Larry Rivers, Jacques Monory et Winfred Gaul, figures d’une modernité en bascule. Enfin, chez Almine Rech, l’exposition « Looking at Horizons » rassemble les regards de JohanCreten, Figgis, Anthony Miler, César Piette, Salvo, Gert & Uwe Tobias ou encore Jess Valice. « La richesse de Monaco Art Week, c’est sa pluralité. Peinture contemporaine, art ancien, sculpture, photographie : ici, les esthétiques se répondent, se bousculent parfois. Ceci, sans oublier une clientèle de toutes les nationalités, résidents, monégasques ou non », conclut Louise Gréther.

Louis Cane, Grande Ménine au perroquet, 2008-2009, bronze patiné, est. 60 000 - 80 000 euros. © Artcurial
DES VENTES PRESTIGIEUSES
Comme à son habitude, le parcours associe galeries et maisons de ventes aux enchères. Ainsi, du 7 au 9 juillet 2025, le Rocher reçoit Artcurial, qui y organise une session estivale. Les salons chics de l’hôtel Hermitage Monte-Carlo accueillent une série de ventes de prestige mêlant joaillerie, horlogerie de collection, maroquinerie de luxe et sculpture contemporaine. Le 6 juillet, les expositions s’ouvrent : bijoux rares, montres d’exception et sacs iconiques sont mis en scène. Le temps au féminin se cristallise dans une montre Cartier Tortue en or et diamants (estimée entre 7 000 et 9 000 euros), ou encore une Rolex Pearlmaster. Vient ensuite l’élégance racée des chronographes : une Rolex Paul Newman Daytona réf. 6240 (estimée entre 200 000 et 400 000 euros) ou la mythique Patek Philippe Nautilus.
Le 8 juillet, place à l’art du cuir avec Hermès, Chanel et Dior. Parmi les plus précieux, un sac Kelly Retourné 25 de Hermès (estimé entre 12 000 et 14 000 euros) ou un Lady Dior Mini fruit d’une collaboration avec l’artiste Anselm Reyle. Les 8 et 9 juillet, la joaillerie brille de mille feux. Georges Lenfant pour Van Cleef & Arpels, une émeraude colombienne de 5,50 carats, et un diamant J, SI1 font miroiter le passé dans un éclat très contemporain. Enfin, la 6e édition de Monaco Sculptures donne aux jardins de la principauté une dimension onirique, convoquant des pièces de César à Louis Cane, avec sa Grande Ménine au perroquet (estimée entre 60 000 et 80 000 euros), de Tony Cragg avec McCormack, un bronze de 2007 (estimé entre 120 000 et 150 000 euros), à Claude Lalanne et Aristide Maillol ou Manolo Valdés, visibles sur place jusqu’en septembre 2025.
Par ailleurs, comme un mirage doré au bord de la Méditerranée, l’hôtel des ventes de Monte-Carlo orchestre du 5 au 9 juillet, son grand ballet estival de ventes de prestige, pour cinq jours, cinq vacations, un voyage à travers les royaumes du luxe, de l’art et du temps. Tout commence avec le cuir : près de 80 sacs Hermès issus du dressing d’une élégante inconnue ouvrent le bal, du mythique Birkin rose Shérazade (estimé entre 25 000 et 28 000 euros) au Mini Kelly noir serti de diamants. Puis vient le minéral et les scintillements des bijoux emblématiques signés Van Cleef & Arpels, Fred, Cartier, Harry Winston, avec notamment un diamant jaune intense de 22 carats (estimé entre 200 000 et 300 000 euros), une tanzanite de 10 0carats sur un collier transformable (estimé entre 60 000 et 80 000 euros) ou un bracelet Art déco de 1925 en platine signé Cartier (estimé entre 60 000 et 80 000 euros).
Côté montres, place aux mouvements rares de Rolex, Chopard, Cartier, et surtout les chefs-d’œuvre de Patek Philippe, dont la légendaire référence 3974 – répétition minutes et quantième perpétuel – estimée jusqu’à 600 000 euros. Enfin, la dernière note sera picturale avec une procession de regards modernes qui clôture ce marathon d’excellence avec Jeune Fille au chapeau fleuri, une huile de 1910 par Auguste Renoir. Passée entre les mains d’Ambroise Vollard, elle est attendue entre 80 000 et 100 000 euros, aux côtés d’œuvres de Bernard Buffet, Pierre Alechinsky, Francis Picabia ou Tom Wesselmann, à l’honneur avec Study for Bedroom Blonde, un Liquitex sur papier Bristol de 1986 (estimé entre 30 000 et 50 000 euros). Gageons que les amateurs, malgré les tentations de la Riviera, seront à l’heure !
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Monaco Art Week, 7-12 juillet 2025, divers lieux, 98000 Monaco.
Monaco Auction Week, 7-9 juillet 2025, Artcurial, hôtel Hermitage Monte-Carlo, square Beaumarchais, 98000 Monaco.
Summer Prestige Sales, 5-9 juillet 2025, hôtel des ventes de Monte-Carlo, 10-12, quai Antoine-1er, 98000 Monaco.