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Analyse

Art Basel 2025, une édition test

Près de 300 galeries d’art moderne et contemporain ont rendez-vous avec les collectionneurs, les institutions publiques et privées ou leurs représentants en juin à Bâle, dans un contexte compliqué.

Alexandre Crochet
16 juin 2025
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Anne Bourse, Around sex o’clock (2) (détail), 2024, verre acrylique, ruban adhésif, verre tinté, colle, fil, toile et pages Jaunes. Courtesy de l’artiste et de Crèvecœur, Paris. Photo Aurélien Mole

Anne Bourse, Around sex o’clock (2) (détail), 2024, verre acrylique, ruban adhésif, verre tinté, colle, fil, toile et pages Jaunes. Courtesy de l’artiste et de Crèvecœur, Paris. Photo Aurélien Mole

Art Basel est de retour en Suisse, dans un contexte économique et géopolitique pour le moins tendu, et alors qu’en mai les grandes ventes de New York ont vu leur volume fondre en comparaison des années précédentes. Du 19 au 22 juin 2025 (les journées VIP et professionnelles se tiennent les 17 et 18 juin), la Foire d’art moderne et contemporain réunit 289 galeries venues de 42 pays et territoires.

AU RAYON DES NOUVEAUTÉS

Première nouveauté de cette édition : la Foire lance un secteur intitulé Premiere. Dix galeries – dont Edel Assanti (Londres) et Kosaku Kanechika (Tokyo), toutes deux primo- exposantes à Bâle –présentent des accrochages d’œuvres récentes de trois artistes au maximum. Cette innovation, confie Maike Cruse, directrice d’Art Basel, « reflète notre engagement continu à soutenir les galeries dans tous les segments du marché. Avec Premiere, nous répondons aux besoins spécifiques des galeries de taille moyenne à la recherche d’une plateforme organisée pour des artistes confirmés ou en milieu de carrière. Ce nouveau secteur leur offre une visibilité accrue ». Les artistes Lonnie Holley (Edel Assanti), Junko Oki (Kosaku Kanechika) ou encore Taloi Havini (Silverlens) vont l’inaugurer.

Seconde nouveauté : la Foire crée les Art Basel Awards. Pour cette première édition, 36 « talents » (artistes, commissaires, institutions) ont été retenus, parmi lesquels les artistes Lubaina Himid (représentante du Royaume-Uni à la prochaine Biennale de Venise) et Cao Fei, le duo de designers FormaFantasma ou encore Sandra Terdjman, cofondatrice de Kadist. Ces récompenses « sont uniques en ce qu’elles reconnaissent des personnes ayant apporté une contribution significative au monde de l’art dans son ensemble – pas uniquement des artistes, mais aussi des figures influentes qui soutiennent, façonnent et défendent l’art contemporain dans les coulisses », explique Maike Cruse. « En élargissant notre reconnaissance au-delà des seuls artistes, reprend-elle, nous mettons en lumière le rôle essentiel joué par les mécènes, les fondations privées, les commissaires d’exposition et d’autres acteurs clés. Ces individus sont souvent des moteurs fondamentaux de l’écosystème artistique, mais ils reçoivent rarement la reconnaissance publique qu’ils méritent. » Et d’ajouter : « Plus que de simples prix à remettre lors d’une cérémonie, les Art Basel Awards constituent une plateforme de dialogue. Dans le cadre de la Foire, nous organisons l’Art Basel Awards Summit le vendredi 20 juin, au cours duquel certains des médaillés vont participer à des tables rondes ouvertes au public, créant ainsi un espace de réflexion, de partage d’idées et d’engagement élargi. »

Toutefois, ce sont bien pour les galeries que les VIP et collectionneurs mondiaux sont attendus à Art Basel. Dix-huit d’entre elles y font leur entrée. Outre les deux enseignes du secteur Premiere préalablement citées, il s’agit, pour la section Feature, de Anat Ebgi (Los Angeles), Jean-Kenta Gauthier (Paris), Galería Leandro Navarro (Madrid), Polka Galerie (Paris), Repetto Gallery (Lugano) et Galerie Oskar Weiss (Zurich). Pour le secteur Statements figurent les enseignes Nir Altman (Munich), Artbeat (Tbilissi), Fanta-MLN (Milan), Ginny on Frederick (Londres), Franz Kaka (Toronto), Kayokoyuki (Tokyo), Eli Kerr (Montréal) et Gunia Nowik (Varsovie). Jusqu’alors présente dans d’autres secteurs, l’enseigne parisienne Le Minotaure rejoint le secteur principal Galleries avec un stand se focalisant sur l’abstraction géométrique, en particulier le constructivisme, l’art concret et le néoplasticisme.

« En élargissant notre reconnaissance au-delà des seuls artistes, nous mettons en lumière le rôle essentiel joué par les mécènes, les fondations privées, les commissaires d’exposition et d’autres acteurs clés. »

L’ESPACE PUBLIC COMME DÉCOR

Le programme d’Art Basel s’annonce riche et varié. Dès l’entrée sur la Messeplatz, les visiteurs sont accueillis par l’installation monumentale de l’artiste allemande Katharina Grosse, sur une proposition de Natalia Grabowska, commissaire d’exposition pour les Serpentine Galleries, à Londres. Avec ses couleurs éclatantes projetées à grande échelle sur les bâtiments et les sols, cette pièce ambitieuse transforme l’espace public en une œuvre immersive et permet de percevoir la ville d’une autre manière, entre art et architecture. Dans les bâtiments de Messe Basel, le secteur Unlimited, dont Giovanni Carmine, directeur de la Kunst Halle Sankt Gallen, assure de nouveau le commissariat, rassemble 68 pièces et installations de grand format d’artistes renommés ou émergents, comme Andrea Büttner (Hollybush Gardens, David Kordansky Gallery, Jan Mot, Galerie Tschudi) et Martin Kippenberger (Gagosian).

Dans la section Kabinett, 22 solos shows d’artistes sont mis en avant sur le stand des galeries. Les œuvres poétiques de Hu Xiaoyuan (Beijing Commune) mêlant objets abandonnés et lumière, une série de peintures noires de Pier Paolo Calzolari (Galleria Franco Noero) jouant avec le sel, ou encore les créations politiques et textiles de Martha Rosler (Galerie Nagel Draxler) y sont à découvrir.

La section Parcours, confiée pour la seconde fois à Stefanie Hessler, directrice du Swiss Institute, à New York, est un autre temps fort de la Foire. Le thème de cette édition, « Second Nature », explore la frontière floue entre le naturel et l’artificiel, à travers un ensemble d’œuvres réparties dans l’espace public, sur le site de l’ancien hôtel Merian, la Münsterplatz et le long de la Clarastrasse jusqu’au Rhin. Parmi les sculptures, vidéos et installations olfactives proposées, celle du duo Himali Singh Soin et David Soin Tappeser (Hylozoic/Desires) s’avère étonnante : elle se compose d’une immense bande de textile de 80 mètres de long, teintée à base de plantes, en référence à une haie coloniale indienne construite par les Britanniques pour contrôler le commerce du sel. D’autres propositions méritent le détour : la boutique (réelle) vendant des imperméables
transparents ornés d’images répétitives de l’artiste Thomas Bayrle (neugerriemschneider) ; la sculpture nourrie chaque jour de pain frais de Yu Ji (Sadie Coles HQ, Kiang Malingue) à l’hôtel Rheinfelderhof ; ou encore l’installation sonore et olfactive, composée de capots de voiture récupérés, imaginée par Selma Selman (ChertLüdde, acb) dans l’église St. Clara.

Le cœur d’Art Basel reste toutefois la Foire et ses transactions. Dans un environnement plus frileux, l’humeur sera-t-elle à l’achat ? Art Basel 2025 s’annonce comme une édition test.

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Art Basel, 19-22 juin 2025, Messe Basel, Messeplatz 10, 4058 Bâle, Suisse.

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