Kamel Mennour et sa galerie ont annoncé ce 12 juin 2025 une donation d’envergure, soit 180 œuvres, au musée d’Art moderne de Paris (MAM). Ce don, qui comprendra des pièces de plus de 45 artistes, reflète, selon l’enseigne d’art contemporain et l’institution, la richesse et la diversité du parcours de la galerie depuis sa création en 1999, ainsi que la qualité de son regard artistique unique. Toujours selon les deux parties, cette initiative témoigne de l’attachement profond de Kamel Mennour à la Ville de Paris, capitale des arts, et au MAM. « La galerie a eu 25 ans à l’automne dernier. Autant d’années au service de mes artistes, à les accompagner, à promouvoir et à diffuser leur travail. Cette donation au musée d’Art moderne de Paris, et à la collectivité de manière plus générale, est pour moi une évidence. Paris, c’est la ville où je vis et où je travaille depuis toujours », a déclaré Kamel Mennour, à l’initiative de la donation.
Les œuvres offertes intégreront officiellement les collections permanentes du MAM après les processus d’acquisition et de validation par Paris Musées et l’État. Parmi ces plus de45 artistes ayant marqué la scène contemporaine ces dernières décennies figurent Alicja Kwade, Petrit Halilaj, Mohamed Bourouissa, Camille Henrot, Latifa Echakhch ou Dhewadi Hadjab, ainsi que d’autres figures de premier plan, comme Yona Friedman, François Morellet, Gina Pane, Bertrand Lavier, Anish Kapoor, Daniel Buren, Ugo Rondinone, Lee Ufan, Douglas Gordon, Huang Yong Ping, Tadashi Kawamata, Zineb Sedira ou encore Philippe Parreno. « Leurs œuvres viendront enrichir en profondeur les collections du musée d’Art Moderne de Paris, renforçant sa capacité à représenter la richesse et la complexité de la création contemporaine », précisent l’enseigne et le musée, tout en soulignant le rôle essentiel des galeries dans le soutien aux artistes.
Il ne s’agit pas du premier don effectué par la galerie puisqu’elle a déjà donné des œuvres au Centre Pompidou à Paris ou au MoMA de New York, entre autres. Ni d'un cas isolé parmi les grands galeristes français, puisqu'il fait notamment écho au don en 2024 par Emmanuel Perrotin et ses artistes de 23 œuvres au Centre Pompidou. Pourquoi ici ce choix du MAM, au-delà de la raison première qu’est la fermeture du Centre Pompidou au public jusqu’en 2030 pour travaux ? « J’ai vu tellement d’expositions du musée, à l’ARC [Animation-Recherche-Confrontation, département du MAM], et je m’y suis fait mon œil, c’était une sorte d’évidence », confie Kamel Mennour. Et de poursuivre : « Depuis celle du galeriste Michael Werner [présentée en 2012-2013, ndlr], il n’y avait pas eu de donation de cette ampleur ! Finalement, une galerie additionne les expositions mais ici, celle prévue permettra d’offrir un panorama de nos choix d’artistes jeunes et moins jeunes. Découvrir l’art et devenir galeriste ont été pour moi un cadeau de la vie, j’ai démarré de zéro. Il m’était naturel de rendre ce que j’ai reçu. C’est ma modeste participation à cet essor actuel de Paris, qui n’existait pas quand j’ai démarré, et d’en témoigner à travers les artistes que nous accompagnons ».
Une exposition dédiée à cette donation est prévue en 2027 dans les salles de l’ARC, au dernier étage du musée, accompagnée d’un catalogue détaillé. « Cette donation est l’une des plus importantes de l’histoire du musée et un enrichissement considérable des musées de la Ville de Paris », a déclaré pour sa part Fabrice Hergott, directeur du MAM.