Le Printemps asiatique à Drouot
Drouot célèbre une nouvelle fois l’Asie pendant la 8e édition du « Printemps asiatique ». Pas moins de onze ventes s’enchaînent entre le 6 et le 20 juin 2025. Pour Alexandre Giquello, président de Drouot, « le Printemps asiatique s’impose aujourd’hui comme un événement à portée internationale. Drouot, à cette occasion, contribue à faire découvrir la richesse des arts d’Asie à un large public. Cette année encore, notre institution propose un programme exhaustif, entre ventes et événements culturels, couvrant quatre siècles de création asiatique ». Parmi les « highlights » présentés par les neuf maisons de ventes participantes, figure un vase en porcelaine à décor en émaux de la famille rose, période de la dynastie Qing du XVIIIe siècle chez Coutau-Bégarie (est. 30 000-40 000 euros). Citons encore un paravent à douze feuilles en laque de Coromandel d’époque Kangxi chez Aponem (est. 30 000-50 000 euros) et, dans une veine plus contemporaine, une œuvre du peintre Mai Trung Thu, Vase jaune aux chrysanthèmes, de1953 (Varenne Enchères, est. 150 000-200 000 euros).
« Printemps Asiatique à Drouot », du 6 au 20 juin 2025, Hôtel Drouot, 75009 Paris.
Pablo Gargallo, Jeune fille espagnole, d’après un modèle de 1921, bronze d'après une sculpture en plomb martelé, à patine brune nuancée, signé et numéroté 4/7 en bas, fonte Godard, tirage à 10 exemplaires. Courtesy Boisgirard-Antonini.
Deux collections d’art moderne chez Boisgirard-Antonini
Selon le commissaire-priseur Pierre-Dominique Antonini, il est rare pour une maison de ventes de réaliser les inventaires – à peu de temps d’intervalle – de deux collections privées dédiées à l’art moderne et contemporain qui se fassent autant écho. « Les deux ensembles ont été réunis à peu près en même temps, autour des années 1980, souligne le professionnel. Les deux familles de collectionneurs ne se connaissaient bien sûr pas et étaient géographiquement assez éloignées l’une de l’autre. Pourtant, la qualité des œuvres acquises, sans parti pris aucun, nous a immédiatement donné envie de les proposer ensemble », précise-t-il.
La « collection G. » est plutôt orientée vers la peinture de la fin du XIXe siècle et de la première partie du XXe. On y découvre une huile sur toile du peintre impressionniste qui a inspiré les fauves, Armand Guillaumin (Baigneurs à Crozant, vers 1905, est. 40 000-50 000 euros) ou une encre sur papier d’Henri Matisse (Jeune femme pensive, 1936, est. 40 000-60 000 euros). Si elle témoigne d’un goût commun pour cette période de l’histoire de l’art, la « collection X. » s’est aussi aventurée du côté de la sculpture, avec notamment un bronze de Pablo Gargallo édité d’après un modèle en plomb réalisé en 1921 (Jeune fille espagnole,est. 20 000-30 000 euros).
« Tableaux modernes et contemporains, arts décoratifs du XXe », vendredi 13 juin 2025, Boisgirard-Antonini, Hôtel Drouot, 75009 Paris.
Fleury Joseph Crépin, Composition N° 225, 1943, huile sur toile. Courtesy Ader.
Collection d’art brut Jean-Jacques Plaisance chez Ader
Pharmacien biologiste, Jean-Jacques Plaisance passe les 35 premières années de sa vie à exercer, notamment à l’Hôpital Necker-Enfants malades à Paris. « Pourtant, confie-t-il, je me suis intéressé très tôt à l’inconscient. J’aurais aimé, je crois, être psychiatre ou psychanalyste. » En créant sa galerie Les yeux fertiles (titre d’un poème et un recueil de Paul Éluard) en juin 2001, il rejoint la grande famille des médecins ou praticiens de santé qui ont permis la découverte de l’art brut. L’art naïf, l’art visionnaire, l’art fantastique ou l’art singulier qu’il défend depuis lors, au 27, rue de Seine, à Paris, prend sa source dans sa passion du surréalisme. « L’art brut a commencé à me captiver grâce à André Breton, ajoute le galeriste. Malgré mes très nombreuses expositions, je ne me considère toujours pas comme un marchand. J’ai fait ce métier pour rencontrer les artistes, pour les faire connaître au public. J’ai énormément acheté (plus de 1 000 pièces) et j’ai eu la chance d’acquérir de véritables chefs-d’œuvre, comme cette peinture de Jean-Claude Silbermann, La voyante, achetée dans la vente Breton en 2003 à Drouot, qui a été prêtée pour l’exposition sur le centenaire du Surréalisme l’année dernière, puis achetée par le Centre Pompidou. Je me sépare aujourd’hui d’une partie de ma collection pour que les œuvres racontent ailleurs leurs histoires. Je ne suis qu’un modeste transmetteur. » Les collectionneurs pourront enchérir sur plusieurs d’entre elles, dont une huile sur toile, Composition N°225, 1943, par Fleury Joseph Crépin (est. 10 000-15 000 euros), une encre de Madge Gill, Visage (est. 6 000-8 000 euros), ou encore une technique mixte et collage sur toile, Tête, vers 1970-1974, par Michel Macréau, estimée entre 800 et 1 000 euros.
« Art et utopie », mercredi 11 juin 2025, Ader, Hôtel Drouot, 75009 Paris.