Fondé l’an dernier par Thomas Hug, Art Gstaad est de retour à partir de ce 13 février (pour le vernissage) et jusqu’au 16 février dans cette très huppée station de ski suisse. Avec quelque 34 exposants contre 24 en 2024, cette boutique fair installée sous la tente (chauffée) du Festival-Zelt s’étoffe, et ce avec un plateau de haut niveau entre art et design. Françaises ou internationales, nombre d’enseignes de premier plan ont choisi d’y participer, dont Air de Paris, Capitain Petzel, De Jonckheere, Hélène Bailly, Kurimanzutto, Marian Goodman, Mennour, Mitterrand mais aussi Pace, Perrotin, Nathalie Obadia, Templon ou White Cube. Et, en design, kreo, Downtown, Jacques Lacoste… La maison de ventes Phillips participe elle aussi à cet événement prestigieux.
« La plupart des participants de la première édition ont souhaité revenir. L’écho a été très positif. Nous avons pu un peu nous agrandir et accueillir davantage de galeries, l’édition inaugurale ayant été montée rapidement », explique Baptiste Janin, directeur artistique d’Art Gstaad. Et de souligner la diversité de l’offre, entre design, art contemporain, photo et un peu d’art ancien, avec De Jonckheere, « certains stands mêlant les propositions »… S’y ajoutent un parcours de sculpture le long de la Promenade, de François-Xavier Lalanne (galerie Mitterrand) à Erwin Wurm, ainsi qu’une série de projections au cinéma Grand Bellevue, d’André Masson à Ser Serpas.
« Je viens par curiosité. J’aime les horaires et la durée de cette foire, qui se déroule dans un environnement original, hors du contexte général international de violence et d’incertitudes, confie le Parisien François Laffanour (galerie Downtown), l’un des nouveaux participants. L’annulation de Design Miami. Basel, qui m’a déçu, me conforte dans ce choix ». Et d’ajouter : « mais pas de ski pour moi ! ».
Deux semaines seulement après le Salon Art Genève, Art Gstaad semble donc tirer son épingle du jeu en raison notamment de son écosystème et du timing optimal des vacances à la neige des grandes fortunes. Nathalie Obadia, qui avait déjà exposé lors de la première édition, et vient aussi de participer à Art Genève, ne tarit pas d’éloges sur l’événement. « Thomas Hug sait inventer des foires originales, de petit format dans des lieux inattendus, comme l’était Art Genève il y a 12 ans, puis artmonte-carlo et maintenant Art Gstaad. Gstaad est le lieu le plus cosmopolite pour la saison d’hiver, depuis la création de l’Institut Le Rosey qui attire des étudiants de familles fortunées du monde entier : France, Europe et Europe de l’Est et, aujourd’hui, Moyen-Orient, Afrique et Inde », souligne-t-elle. Les parents se retrouvent dans leurs chalets et hôtels de luxe, les dates de la foire correspondant au fameux « long week-end du Rosey » annuel, où parents, élèves et anciens élèves se réunissent à Gstaad « et fréquentent la foire ». Le Salon « me permet de faire connaissance avec de nouveaux amateurs que l’on revoit à Paris et Art Basel », poursuit Nathalie Obadia.
Les visiteurs « apprécient le petit format de la foire et la sélection habile de grandes galeries internationales, des enseignes plus expérimentales, de design et de second marché », ajoute-t-elle. Sans parler de la présence en ville de galeries comme Almine Rech, Gagosian, Patricia Low et Nahmad, cette dernière organisant chaque année une exposition de prestige au petit aéroport dans un espace baptisé « The Tarmac ». Après Takashi Murakami l’an dernier, en partenariat avec Perrotin, c’est Calder qui a les honneurs des lieux cet hiver, tout près des pistes de ski… et celle des avions privés.