Quand l’un des architectes les plus renommés du XXIe siècle conçoit un écrin pour l’un des plus grands artistes du XXe, la rencontre se révèle passionnante. Le premier s’appelle Jacques Herzog, moitié du duo bâlois Herzog & de Meuron, le second, Alexander Calder. Le résultat n’est autre que celui des Calder Gardens, à Philadelphie (Pennsylvanie, États-Unis), jardins inaugurés en septembre 2025 et créés avec le paysagiste Piet Oudolf pour accueillir les pièces du sculpteur américain. Les éditions de la galerie Hauser & Wirth publient un journal en images de ce work in progress, le tout accompagné de textes de l’architecte. « C’était tellement différent et ouvert par rapport à toutes les autres commandes sur lesquelles j’ai travaillé, écrit Jacques Herzog dans la préface. Ce nouveau site dédié à Alexander Calder à Philadelphie ne devait pas figer l’image que les visiteurs peuvent avoir lorsqu’ils pensent son œuvre, mais au contraire, il devait permettre aux œuvres d’art d’exprimer leur incroyable diversité et leur ambiguïté dans de nombreux contextes spatiaux différents. »
Dès 2020, les premières esquisses révèlent une intuition : ces jardins doivent être abordés comme une œuvre d’art à part entière, non comme un musée ou une galerie d’art. Croquis et dessins, regroupés en dix chapitres, allant de « Vertical Stacks of Fragments » à « The Underground Is Not Innocent », donnent à voir les étapes du processus : « Les dessins expriment l’incertitude et le doute, mais aussi l’enthousiasme des moments où ils me faisaient croire que j’étais sur le point de franchir une nouvelle étape dans la découverte de l’identité architecturale et sculpturale du projet. » Une sélection de collages et de maquettes d’étude complète cette immersion dans la méthode de travail, l’intelligence artistique et l’approche créative de l’architecte.
--
Jacques Herzog, Calder Gardens, Los Angeles, Hauser & Wirth, 2025, édition anglaise, 160 pages, 60 euros.
