Une console inédite de Diego Giacometti chez Cannes Enchères
Selon Carine Aymard, commissaire-priseur de la maison Cannes Enchères, « c’est une véritable enquête menée entre autres par les experts Denis et Catherine Vincenot et Philippe Meier qui a permis de retracer le parcours de l’œuvre inédite de Diego Giacometti présentée dans notre vente ».La console sculpture trapézoïdale (Deux anges sur soleil couchant), bronze à patine brune (est. 400 000-600 000 euros) a tout d’abord été acquise par le couturier Hubert de Givenchy. Il avait directement passé commande à l’artiste rencontré par l’intermédiaire du fabricant de tissus Gustav Zumsteg. « Cet ami m’a un jour offert un guéridon qu’il avait fait faire par Giacometti pour son restaurant [à Zurich, en Suisse, ndlr], avec un plateau en marbre rouge. Je lui ai alors demandé à rencontrer Diego », se souvient Hubert de Givenchy dans les colonnes du Figaro en 2017. La console rejoint alors l’une des pièces de sa maison de campagne des Loges-en-Josas, près de Versailles. Le couturier vend cette demeure vers 1976, précise le catalogue, à un « fabricant d’étoffes, passionné de textiles et fournisseur de grandes maisons de couture ». La pièce est alors restée auprès de son nouveau propriétaire pour ne plus quitter sa famille jusqu’à aujourd’hui.
« Diego Giacometti, Console sculpture trapézoïdale », mercredi 10 décembre 2025, Cannes Enchères, 20, rue Jean-Jaurès, 06400 Cannes, www.cannes-encheres.com

Line Vautrin, boite Poissons en bronze doré, émail turquoise et nacre. Courtesy Digard auction
Des boîtes en bronze de Line Vautrin chez Digard
La maison Digard dévoile la plus vaste collection de boîtes en bronze de Line Vautrin sans doute jamais mise aux enchères : 83 objets où se mêlent rébus, devises, alchimie du verbe et de la matière. Le collectionneur à l’origine de cet ensemble raconte sa fascination pour ces énigmes incrustées, héritage d’une culture mêlant Moyen Âge, Renaissance, poésie et mythologies. Les boîtes, hommages à Ronsard, Apollinaire ou La Fontaine (J’ai perdu ma tourterelle, d’après un poème de Pierre Ronsard, est. 3 000-5 000 euros ; ou L’anémone et l’Ancolie, d’après Guillaume Apollinaire, même estimation) célèbrent l’amour et l’humour, jusqu’au féminisme à l’ironie transgressive de Femme et poissons (pièce unique, est. 8 000-15 000 euros). Figure libre des arts décoratifs, Line Vautrin – Parisienne élégante, indépendante, qui débute sa carrière dans l’atelier de son père à 14 ans – revendique une œuvre « de la main » et de « la matière », du talosel au bronze doré. Elle apparaît ici dans toute sa singularité : hybride, poétique, artisanale et visionnaire. La créatrice a malheureusement été reconnue trop tard pour voir s’ouvrir sa première exposition muséale, « Secret de Bijoux – Line Vautrin et onze créateurs d’aujourd’hui » au musée des Arts décoratifs de Paris, inaugurée le 13 avril 1993, soit le lendemain de sa disparition.
« Line Vautrin exclusive », mardi 9 décembre 2025, Digard Auction, Hôtel Drouot, 75009 Paris, www.digard.com

Tom Wesselmann, Great American Nude #91 - 1967, huile sur toile apprêtée au liquitex. Courtesy Artcurial
Deux jours pour l’art moderne et contemporain chez Artcurial
Pas moins de cinq ventes dédiées à l’art moderne et contemporain (six même si l’on compte la vente caritative « 50 briques pour Madagascar ») se succèdent entre le 9 et le 10 décembre chez Artcurial. Mardi à 14 heures, l’art impressionniste et moderne ouvre le bal avec une sélection où se croisent les peintres Eugène Boudin (Le vieux port de Touques, 1893, est. 50 000-70 000 euros), Raoul Dufy (Composition fontaine et oiseaux, aquarelle sur papier, est. 20 000 à 30 000 euros) ou Bernard Buffet (Nature morte à la pendule, 1965, huile sur toile, est. 80 000-120 000 euros). L’art moderne et contemporain prend le relais à 18 heures, avec notamment Tom Wesselmann (Great American Nude #91, 1967, huile sur toile évaluée de 1 à 1,5 million d’euros) ; Francis Bacon (Untitled (Head of a Woman - Lisa Sainsbury), 1955-1957, huile sur toile, est. 900 000-1,3 million d’euros) ou Camille Pissarro (Paysannes travaillant dans les champs, Pontoise, 1881, encre et gouache sur papier, est. 600 000-800 000 euros).
La journée du 10 décembre sera consacrée à la collection de sculptures du château de Vascoeuil, en Normandie, avec au menu Antoniucci Volti (Chuchotements, 1985, cuivre martelé est. 50 000-70 000 euros) et des œuvres « post-war et contemporaines », notamment de Robert Combas (Signature à poils de jambes, 1984, acrylique sur toile, est. 80 000-120 000 euros), et enfin de l’art du XXIe siècle, avec entre autres Aboudia (Three Children and TV, 2012, techniques mixtes sur toile, est. 40 000 à 60 000 euros).
« Impressionniste et moderne, art moderne et contemporain, Château de Vascoeuil, Post-war et contemporain, Twenty one contemporary », mardi 9 et mercredi 10 décembre 2025, Artcurial, Rond-Point des Champs Élysées, 75008 Paris, www.artcurial.com
