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Collectionneurs
Entretien

Alexandra Alquier : « Les pratiques hybrides sont mon fil rouge »

La collectionneuse et philanthrope parisienne a lancé des résidences d’artistes près de Limoges et s’intéresse de près aux pratiques spéculatives des artistes actuels.

Propos recueillis par Alexandre Crochet
24 octobre 2025
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Alexandra Alquier devant Haende Hoch (2009) de Miriam Cahn. Photo : A.C.

Alexandra Alquier devant Haende Hoch (2009) de Miriam Cahn. Photo : A.C.

Comment est venu votre engagement pour l’art contemporain ?

Étudiante à l’ESSEC, j’ai commencé un soutien aux artistes d’art contemporain. À cette époque-là, j’avais créé une association soutenue par des entreprises. Nicolas Bourriaud, alors étudiant en histoire de l’art, participait au projet. Après, j’ai passé 27 ans en Argentine. J’étais dans le mass consumer et ensuite, j’ai été PDG de PME dans le luxe ou la mode. J’ai pu observer une scène où il y avait peu au départ peu de musées, de galeries, mais un écosystème d’artistes qui nécessitait un appui financier.

Depuis l’Argentine, votre regard était-il plus international ?

J’ai quand même suivi la scène française, toute la génération de Pierre Huyghe, Tatiana Trouvé, etc. Avec le temps, la programmation du Palais de Tokyo est devenue fondamentale pour moi, car elle m’a permis de suivre cette vision de ce qu’était le centre et l’esthétique relationnelle en particulier. En Argentine, j’ai vu une scène locale au moment où elle aspirait à accéder à la globalisation. C’est là en particulier que j’ai eu une relation très proche avec le jeune Adrián Villar Rojas, devenu un artiste international. J’ai eu la chance d’être sa première collectionneuse privée. Nous avions des discussions régulières. Ma collection est née naturellement de ces amitiés avec ces artistes. Pour moi, la circulation des œuvres est importante. Quand j’ai quitté l’Argentine avec mes enfants, ces pièces sont restées et ont rejoint notamment de jeunes collections.

Poursuivez-vous ces liens ?

J’appuie le comité d’acquisition d’art d’Amérique latine du Centre Pompidou et j’ai fait rentrer des femmes collectionneuses dans le comité. Je reste par ailleurs au comité international de la fondation sans but lucratif ArteBA qui soutient la diffusion de l’art argentin. J’essaie aussi de faciliter les liens. J’ai fait venir le commissaire adjoint du Cercle international Amérique latine du Centre Pompidou, Paulo Miyada [directeur artistique de l’Institut Tomie Ohtake de São Paulo, ndlr], tout au début de mon arrivée en France. Donc je reste active d’une autre manière avec la scène.

Avec votre mari, également collectionneur, vous avez acheté un château Renaissance, La Borie, dans le Limousin, qui avait des liens étroits avec l’art et en particulier la musique baroque depuis longtemps. C’est dans ce cadre exceptionnel que vous venez de lancer des résidences d’artistes...

Les anciens propriétaires avaient porté beaucoup d’attention au jardin et à l’arboretum dans l’esprit de Gilles Clément. Ce lieu et ce couple nous ont inspirés... Il est devenu clair que le côté écologique du lieu en faisait un endroit riche de réflexions pour les artistes, pour les commissaires. J’avais cette idée de revenir au lien plus profond et plus lent entre le collectionneur et l’artiste, comme je les avais vécus en Argentine, hors du marché. Je pensais que La Borie pouvait devenir une formidable caisse de résonance, dans cette harmonie de la pensée entre l’architecture et les jardins. Cela pouvait aussi intéresser les artistes d’expérimenter la ruralité. L’un des fils rouges de la collection et des artistes que nous invitons tourne autour de l’hybridation, de la réflexion de l’hybridation avec la nature. Les jeunes sœurs jumelles coréennes Park Chae Biole et Park Chae Dalle [galerie Anne-Laure Buffard] ont inauguré les résidences, suivies d’une exposition publique in situ. Mathilde Rosier, artiste qui a 30 ans de production, sera la prochaine. Le lieu s’inscrit aussi dans un parcours d’art contemporain dans la région, du FRAC Nouvelle Aquitaine au Château de Rochechouart.

En en tant que collectionneuse, que regardez-vous ?

Ce qui nous intéresse beaucoup, ce sont les pratiques spéculatives et la création de l’imaginaire. Je pense à Adrián Villar Rojas, Tomás Saraceno aussi dont j’étais l’une des premières collectionneuses, vous voyez ici une pièce très ancienne, David Altmejd, Pakui Hardware mais aussi Julien Charrière, Marguerite Humeau, Jean-Marie Appriou, Mimosa Echard, et aussi Ittah Yoda. Duo repéré sur le stand de la galerie Poggi à Art Basel Paris l’an dernier, avec une sculpture et un diptyque achetés ensuite avec la galerie après deux visites d’atelier. Une foire comme Art Basel Paris permet aussi d’initier des processus d’achat...

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chateaudelaborie.com

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