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Le musée munichois dédié au symboliste Franz von Stuck rouvre ses portes

Les somptueux intérieurs de la Villa Stuck ont retrouvé leur éclat, tandis que la collection de l’artiste, figure majeure du symbolisme, a été entièrement repensée et réaccrochée.

J.S. Marcus
16 octobre 2025
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Villa Stuck : le salon de réception restauré (à gauche) jouxte le salon de musique. Photo : Jann Averwerser

Villa Stuck : le salon de réception restauré (à gauche) jouxte le salon de musique. Photo : Jann Averwerser

Dans les décennies qui ont précédé la Première Guerre mondiale, Munich était réputée pour ses « princes peintres » – une poignée d’artistes de tout premier rang qui vivaient dans de fastueuses demeures et réalisaient des tableaux de salon immensément prisés, mêlant scènes mythologiques et portraits de l’élite de leur temps. Le dernier de ces aristocrates de l’art fut Franz von Stuck, l’un des plus grands peintres symbolistes européens, également sculpteur, architecte et designer. Sa Gesamtkunstwerk – œuvre d’art total – fut sa propre demeure, la Villa Stuck, un lieu à la fois extravagant et singulier, édifié en deux étapes entre 1897 et 1915. Le musée rouvre ses portes le 18 octobre 2025, après 13,5 millions d’euros de travaux de rénovation.

Endommagée pendant la Seconde Guerre mondiale, puis léguée à la Ville de Munich avant d’être transformée en musée au début des années 1990, la Villa Stuck remplit aujourd’hui une double mission : présenter les multiples talents de Stuck et accueillir des expositions temporaires d’artistes contemporains majeurs. Ces deux axes ont été entièrement repensés dans le cadre d’un vaste chantier de réhabilitation mené sur un an et demi.

L’un des objectifs essentiels du projet consistait à moderniser et renforcer l’infrastructure du bâtiment – notamment ses systèmes de sécurité – tout en restaurant sa façade et ses salons historiques. Les pièces attenantes, dédiées à la musique et à la réception, conservent leurs décors somptueux : parquets finement travaillés et fresques murales inspirées de Pompéi, peintes par Stuck lui-même. Grâce à la restauration des œuvres et du mobilier, et à l’ajout spectaculaire de nouveaux rideaux de soie servant de cloisons, l’ensemble apparaît désormais plus lumineux, plus lisible et plus théâtral que jamais.

La nouvelle teinte vermillon des rideaux entre en résonance avec plusieurs éléments décoratifs des salons, notamment avec un tableau baroque italien restauré exposé à proximité, explique Margot Th. Brandlhuber, responsable des collections du musée.

La présentation des œuvres de Franz von Stuck a elle aussi été entièrement repensée. Parmi les ajouts figure une peinture récemment donnée au musée, Portrait d’une femme de Mayence (1914), qui conserve son cadre d’origine conçu par l’artiste lui-même – un cadre orné de volutes en relief évoquant les mouvements libres du pinceau. Le musée a également profité de cette rénovation pour accroître le nombre de toiles de Stuck exposées.

Issu de modestes origines bavaroises – le titre nobiliaire « von » ne lui a été accordé qu’âgé de la quarantaine –, Franz von Stuck s’est d’abord fait connaître comme artiste graphique. Dès sa vingtaine, il gagne des sommes considérables grâce à ses compositions mythologiques et religieuses, que les éditeurs d’art allemands reproduisent et diffusent sous différentes formes, notamment par des gravures en noir et blanc. L’artiste, souligne Margot Th. Brandlhuber, « possédait un instinct remarquable pour la commercialisation de son propre travail ».

Vue du nouvel accrochage de la Villa Stuck, présentant Le Gardien du paradis (1889) de Franz von Stuck. Photo : Jann Averwerser

Franz von Stuck est aujourd’hui surtout connu pour avoir cofondé, en 1892, la Sécession de Munich, une association qui ouvrit la voie à une génération d’artistes d’avant-garde à travers l’Europe centrale, et pour son chef-d’œuvre du symbolisme, Die Sünde (Le Péché), représentant une Ève alanguie enlacée par un serpent démoniaque. Ce motif, créé au début des années 1890, donna lieu à plusieurs variantes. La version conservée à la Villa Stuck, réalisée avant 1906, est enchâssée dans un autel de marbre conçu par l’artiste lui-même, restauré à l’occasion des récents travaux. Autour du tableau, un ensemble de sculptures antiques et d’œuvres de Stuck dialogue avec la peinture, renforçant son aura mystique.

La réouverture de la villa s’accompagne d’une exposition d’art contemporain, « A Song of Ascents » – la première consacrée au travail de la jeune artiste basée à Manchester Louise Giovanelli. Présentée plus tôt cette année au Hepworth Wakefield, au Royaume-Uni, l’exposition se déploie dans les espaces historiques rénovés de la Villa Stuck, notamment la salle abritant l’autel du Péché, où les œuvres de Giovanelli trouvent un écho subtil à la sensualité et à la spiritualité de Stuck.

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« Louise Giovanelli, A Song of Ascents », du 18 octobre 2025 au 15 mars 2026,Museum Villa Stuck, Prinzregentenstrasse 60, Munich, Allemagne

Musées et institutionsFranz von StuckVilla StuckSymbolismeMunichLouise Giovanelli
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